Publié il y a 3 mois - Mise à jour le 15.01.2024 - Propos recueillis par Abdel Samari - 4 min  - vu 1881 fois

L'INTERVIEW Richard Schieven, l'adjoint à la Sécurité de Nîmes : "On sera à plus de 575 caméras d'ici la fin du mandat"

Richard Schieven, l'adjoint à la Sécurité de la Ville de Nîmes

- Photo Stéphanie Marin

Après les fêtes de fin d'année, le Monsieur Sécurité de Nîmes tire le bilan de l'action des forces de sécurité. Et présente les projets pour 2024.

À la tête d'une unité de 200 policiers municipaux, l'adjoint à la Sécurité de Nîmes est au coeur des enjeux sécuritaires de la Ville. Pour Objectif Gard, il dresse le bilan des fêtes de fin d'année et des projets pour 2024.

Objectif Gard : Comment se sont passées les fêtes ?

Richard Schieven : La période des fêtes a été assez calme même si nous avons eu quotidiennement toujours des violences familiales, des violences classiques, des refus d'obtempérer, des affaires de stupéfiants. Le soir du nouvel an, avec 25 forces Sentinelles, l'escadron de gendarmerie venu de Bordeaux, la police nationale et une trentaine de policiers municipaux, la ville a été parfaitement quadrillée. Il y a eu cinq véhicules incendiés. Je me souviens, à une époque plus récente, on en comptait plusieurs dizaines...

Après les évènements dramatiques de l'été dernier et le renforcement des effectifs décidé par le ministre de l'Intérieur, quel est votre bilan ?

On s'aperçoit que du moment qu'il y a plus d'effectifs, on dérange le trafic. Cela sécurise les interventions de la police nationale et municipale. Il y a tous les jours des interpellations. Après, ne noyons pas dupe, éradiquer l'ensemble du trafic, ce sera difficile. Cela représente énormément d'argents, les narco-trafiquants ne vont pas s'asseoir la-dessus.

Vous avez un projet d'arrêté municipal sur les trottinettes et les draisiennes électriques. De quoi s'agit-il ?

Depuis le 1er septembre, y a un nouvelle réglementation avec l'obligation d'assurer ces nouveaux engins, le port d'un gilet et un klaxon sans compter la présence d'un phare à l'arrière notamment lors des conduites de nuit. Il y a enfin une obligation de conduite sur les pistes cyclables. On va donc tout simplement rappeler tout cela. Et ajouter une limitation de vitesse dans l'Écusson car nous avons des gens qui roulent à vive allure. Il faut aussi que l'on travaille avec l'installation de panneaux dans la Ville pour rappeler ces règles.

Un autre projet important pour Nîmes en 2024, l'installation du commissariat à Pissevin ?

D'abord, je voudrais dire aussi, car l'on en parle un peu moins ces derniers temps que le contrat de sécurité intégré est terminé de notre côté. Il est sur le bureau du ministre de l'Intérieur. Nous attendons avec impatience son retour. En ce qui concerne le poste de commissariat à Pissevin, il sera situé à Trait d'Union. La dernière réunion avec les services de police et de préfecture a permis de bien avancer. Tout est réglé sur les aspects financiers. On lance les appels d'offre pour une ouverture en mai ou en juin prochain. 

Est-ce que l'on peut imaginer un autre poste commun dans Nîmes ?

On se pose une question sur le centre-ville. Le poste de Rangueil n'est pas suffisamment occupé ni très visible. Le public vient peu. J'aimerais que l'on ait un poste plus central.

Vous avez inauguré en 2023 "l'hyperviseur". Comment cela se passe-t-il ?

Cela fonctionne très bien. C'est en fonctionnement depuis juin 2023. On espère que l'état major de la police municipale sera présent aussi à "l'hyperviseur" dans les prochaines mois. L'ambition, c'est de transférer l'ensemble du personnel de la police municipale à cet endroit pour centraliser l'ensemble des informations et actions. Aujourd'hui, il y a peut-être une seule crainte sur l'intelligence artificielle. Mais je veux rassurer tout le monde, la reconnaissance faciale est proscrite en France. Ce sont les mêmes caméras qui sont déjà utilisées pour la vidéo-verbalisation. En ce sens, j'aimerais plutôt augmenter ce poste dans les prochains mois. Peut-être un autre périmètre. C'est en réflexion. 

De nouvelles caméras sont en projet aussi en 2024 ?

On investi 230 000 euros en 2024 et 130 000 euros de réserve pour les caméras obsolètes ou cassées. On sera à plus de 575 caméras d'ici la fin du mandat. Le maire en voulait 600 d'ici 2026, on sera pas loin ! Je rappelle à toutes fins utiles que la sécurité, c'est 10% du budget de la Municipalité. Vous le savez, le maire a toujours été impliqué dans la sécurité des habitants. On a une belle police municipale qui fait référence. Au contact de la population, très présente. Je suis content d'eux. 

Enfin, vous avez un dernier projet : des bornes d'appels d'urgence. Quel est le principe ?

C'est ce qui se fait à Nice. Il y a un bouton, avec mise en relation immédiatement avec la police municipale. Et avec des caméras installées au-dessus, on peut vérifier les situations. On travaille sur l'installation de cinq bornes sur cinq endroits différents dans le cœur de ville. D'abord le Victor-Hugo et l'Avenue Feuchères.

Le nombre d'habitants a un peu chuté à Nîmes selon l'INSEE. Est-ce que la tranquillité publique joue un rôle dans ces chiffres ?

C'est possible. La sécurité sera une thématique très importante pour les prochaines Municipales en 2026 et pour la Présidentielle l'année suivante. Il est évident que les habitants regardent attentivement la situation sécuritaire de leur ville. 

Les Jeux Olympiques l'été prochain à Paris vont impacter les effectifs de la police nationale. Êtes-vous inquiets ?

On sera vigilant. Le maire a déjà pris contact avec le ministre de l'Intérieur. On compte sur le préfet du Gard aussi pour porter une attention particulière pour Nîmes l'été prochain.

Propos recueillis par Abdel Samari

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