Publié il y a 1 an - Mise à jour le 24.11.2022 - Anthony Maurin  - 3 min  - vu 1504 fois

NÎMES Action collective en vue pour les locataires du lotissement Les Genévriers

Madani Marzuk, du DAL, a réuni les deux parties pour discuter de la situation et espère une amélioration avant d'enclencher la vitesse supérieure (Photo Anthony Maurin).

Les problèmes de logement à Nîmes ne datent pas d'hier, mais avec les hausses du coût de l'énergie les locataires s'inquiètent pour leur avenir. C'est le cas au coeur du lotissement Les Genévriers.

La colère s’élève car il existe un réel problème de logement dans la région. Les foyers les plus humbles sont aussi les plus touchés à l'approche de l'hiver. Les inquiétudes grandissent à l'est de la ville.

Le lotissement Les Genévriers (Photo Anthony Maurin).

À Courbessac, un lotissement pose problème. Géré en grande partie par Erilia qui a endossé son rôle de bailleur social voilà une dizaine d'années, il a été construit dans les années 1990.

Une partie en composé de co-propriétaires, le lotissement est en majorité géré par Erilia pour ses locaitaires. Ce sont eux qui poussent un coup de gueule car les nombreuses requêtes n'ont jamais fait avancer la problématique.

C'est Madani Marzuk, bénévole de l'association Droit au Logement à Nîmes, qui a réuni les deux parties pour initier un dialogue constructif. Erilia n'étant pas au courant de la venue de la presse sur place, le groupe n'a pas souhaité communiquer. Les deux resposnables qui étaient présents pour représenter le groupe ont tout de même écouté les doléances des habitants et affirmé que des travaux seraient lancés. D'ici trois ans, la situation des habitants serait largement améliorée. Mais trois ans, c'est long, surtout quand on est au bout du bout de sa patience.

Madani Marzuk, du DAL, a réuni les deux parties pour discuter de la situation et espère une amélioration avant d'enclencher la vitesse supérieure (Photo Anthony Maurin).

"Vous avez souhaité cette rencontre, vous les locataires, et vous avez maintenant le responsable de l’agence pour parler avec vous. Vous nous avez contacté il y a un mois pour faire une action collective, c’est pour cela que nous sommes tous là aujourd'hui, mais votre situation n’est pas isolée, il y a beaucoup de locataires dans votre cas a Nîmes", lance Madani Marzuk.

34 maisons, 34 foyers, 34 manières de protester. La colère est forte car depuis des années le dialogue de sourd a tendance à faire disjonter plus que les compteurs électriques... "Le problème, ce sont ces constructions faites dans les années 1990, peu après les inondations. Les matériaux sont des premiers prix, tout a été fait à la va-vite, le plaquo est de la décoration et non de l’isolation, il y a des toilettes qui ont des fuites mais qui sont au-dessus de compteurs électriques… Je n’ai jamais vu ça !"

Des habitants unis pour avancer ensemble (Photo Anthony Maurin).

Quand on arrive sur place, la chaussée est défoncée. D'emblée, les racines d'un pin empêchent les véhicules de rouler convenablement sur la voie. En levant les yeux, quelques tuiles sont sorties de leur emplacement et depuis le chemin de Font Aubarne, c'est carrément une clôture qui a foutu le camp.

"Aujourd’hui la démarche entreprise fait suite à un contrôle et un diagnostic de la CAF via la préfecture du Gard qui a demandé au bailleur de remettre le lotissement en l’état et de manière pérenne. Le bailleur est sensible à votre démarche, à votre situation et il devrait commencer les travaux en 2023 mais d’ici trois ans tout devrait être fait, c’est ce que dit Erilia."

La chaussée sera en partie revue. Un pin qui menace une canalisation sera rapidement abatu et le goudron remis en meilleur état (Photo Anthony Maurin).

Et Madani Marzuk de reprendre et conclure : "Nous pensons qu’il va falloir demander à la Ville et au Département qu’un expert vienne faire un diagnostic puis, si rien n’est fait, passer à une mise en demeure. C’est en restant unis que vous ferez avancer vos situations."

Une tuile prête à partir (Photo Anthony Maurin).

Excédée par ses conditions de vie qui ne cessent de se détériorer depuis qu'elle a emménagé, une habitante se plaint : "Il y a des trous partout chez moi, on a des fuites, on a des remontées d'eau car nous n'avons pas de vide-sanitaire. Nos portes et nos fenêtres ne ferment presque plus alors il faut les claquer et, quand c'est en pleine nuit, c'est sympa pour les voisins. Nos diagnostics datent d'il y a dix ans (toutes les maisons ou presque étaient classées E, NDLR). Nous avons des rats, des cafards, le garage trop étroit et qui se décolle de la maison... On a même eu droit à des baisses de tension qui font griller notre matériel électrique. Honnêtement, on se demande même si l'isolation a été faite. On paie notre chauffage, notre électricité, notre eau mais c'est le bordel !"

Anthony Maurin

Nîmes

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