Publié il y a 7 mois - Mise à jour le 18.03.2024 - Camille Graizzaro - 2 min  - vu 222 fois

NÎMES Contes libertins et fables grivoises au Télémac Théâtre

"Elle le suit ; ils vont à sa cellule. Mon Révérend la jette sur un lit" (extrait de "Comment l'esprit vient aux filles" de Jean de la Fontaine)

- A.M

Anne Marlange dévoile son interprétation des contes libertins de Jean de la Fontaine au Télémac Théâtre les 23 et 24 mars prochains. De quoi découvrir une nouvelle facette de l’auteur des célèbres fables, et surtout de quoi rire. À partir de 15 ans.

« Dame Venus et Dame Hypocrisie font quelques fois ensemble de bons coups ». Voilà comment commence l’Ermite, extrait des Contes et Nouvelles en vers de Jean de La Fontaine. On lui connaissait bien ses fables, place maintenant à ses contes grivois. Anne Marlange, comédienne, a décidé de leur faire la part belle dans son nouveau spectacle Contes libertins, en représentation au Télémac Théâtre à Nîmes les 23 et 24 mars prochains, respectivement à 20h30 et 17h.

« Tout à fait par hasard, je suis tombée sur un texte en feuilletant la Pléiade, et ça m’a beaucoup fait rire ! Et j’ai eu envie de monter un spectacle là-dessus ». Tâche ardue, dans la mesure où le français du XVIIe siècle n’est pas toujours évident à comprendre. Six textes « très vivants et surtout très amusants » dont certains ont des noms fort savoureux (on pense au Faiseur d’oreilles et au raccommodeur de moules) ont donc été sélectionnés, et seront déclamés selon le texte original. « J’ai recherché les textes dont la compréhension était la plus simple. La compréhension est faite par les mimiques et surtout la façon de poser les mots. C’est par le jeu que j’arrive, je pense, à faire comprendre le texte. Mais c’est important de garder le texte intégral, même si la langue est désuète elle contient des mots très colorés. ».

"Ma fill’ pour pénitence, nous nous embrasserons"

Anne Marlange décrit donc ces textes comme des petits tableaux, qui ont la même finalité qu’une fable : une critique de la société et des rapports entre l’église et le pouvoir. « À l’époque, ces textes ont été interdits parce qu’ils étaient choquants ! Jean de la Fontaine ne mâche pas ses mots, et le fait sous le couvert d’amuser. Mais ça reste finalement très actuel comme morale. » Et non contente de jouer, la comédienne va également chanter. Les textes seront agrémentés de vieilles chansons françaises aux sens plus ou moins cachés. Il pleut bergère (« et ron, et ron petit patapon ») par exemple retrouve ainsi ses accents grivois oubliés.

Mais que les plus vertueux ne s’offusquent point, ce qui pouvait être choquant au XVIIe siècle ne l’est plus vraiment aujourd’hui. « Ce n’est pas du porno ! », précise en riant Anne Marlange. Cette dernière songe même à proposer même son spectacle aux écoles. « À partir de 15 ans, les plus jeunes risquent de ne pas adhérer au langage. Mais les étudiants ont très bien réagi aux textes. Au contraire des fables, ce n’est jamais étudié à l’école, forcément vu le thème. Mais je trouve que ça pourrait être intéressant dès le lycée ». Vous pourrez également retrouver les Contes libertins au Festival d’Avignon cet été, puisqu’Anne Marlange se produira au théâtre de la porte Saint-Michel. Rendez-vous est donné !

Tarifs et réservations:

15 € tout public, 11 € adhérent du Télémac, 8 € enfant moins de 12 ans et sur présentation d’un justificatif : étudiant post-bac de moins de 26 ans en formation initiale, demandeur d'emploi, bénéficiaire du RSA ou de l’AAH. Réservations au 04 66 21 07 60 ou par courriel : theatretelemac@aol.com

Camille Graizzaro

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