Publié il y a 1 an - Mise à jour le 22.08.2023 - Norman Jardin - 3 min  - vu 3064 fois

NÎMES Ils ne veulent pas de la bétonisation du quartier Montaury

Des membres du comité Viala sont contre l’arrivée d’un immeuble dans leur quartier (photo Norman Jardin)

L’inquiétude grandit chez certains riverains du quartier Montaury à Nîmes qui s’opposent à un projet immobilier prévu dans l’impasse Viala. Réunis en comité, ils se battent pour conserver leur qualité de vie.

Les riverains affichent leur colère sur les façades des maisons • Photo : Norman Jardin

« Je suis en colère », lâche Eva. Cette nîmoise ne veut pas voir pousser un immeuble devant chez elle et elle n’est pas la seule. Dans le quartier Montaury, ils sont nombreux à craindre de voir changer leur environnement. C'est un projet de construction d’une résidence, dans l'impasse Viala, qui a mis le feu aux poudres. « On a acheté notre maison il y a trois ans. Nous allons avoir un vis-à-vis. Ça va bouleverser le nombre d’habitants et la circulation dans le quartier. Je crains que ça fasse tache d’huile et que d’autres vendent leur bien. On serait entouré d’immeubles », explique Olivier. De cette anxiété est né le comité Viala, qui regroupe une trentaine de personnes.

C’est derrière cette végétation que le projet immobilier pourrait voir le jour • Photo : Norman Jardin

Anne en est la porte-parole, et elle ne cache pas sa déception : « Je n’ai pas encore fini de payer ma maison et je ressens une injustice du fait d’être privée de soleil et de perdre une qualité de vie que j’ai choisie. La proximité de l’immeuble va nuire à mon activité de chambre d’hôtes. » Ces Nîmois estiment que les projets immobiliers déjà réalisés manquent de considérations environnementales et qu’ils sont bien éloignés des plaquettes de présentation des promoteurs. 

« Je suis déçue car je joue toujours mon rôle de citoyenne. Je vais voter, j’y crois, je compare les programmes de chacun. Je trouve dommage que l’on ne soit pas entendus ni écoutés »

Le dépôt de permis de construire par le promoteur Habitec a été déposé le 13 juillet en mairie de Nîmes, selon le comité Viala. Opposés à ce projet, des habitants du quartier sont désormais assistés par un avocat. « Je suis déçue car je joue toujours mon rôle de citoyenne. Je vais voter, j’y crois, je compare les programmes de chacun. Je trouve dommage que l’on ne soit pas entendus ni écoutés », regrette Hélène. Alors, symboliquement, les riverains ont décidé d’afficher leur contestation à leur fenêtres avec des panneaux sur lequels ils expriment leur colère.

« Je n’ai pas envie que ce quartier soit abimé, enlaidi. Notre ville devient moche »

Le comité Viala craint une perte de la valeur immobilière dans le quartier Montaury • Photo : Norman Jardin

Le comité Viala estime que la réalisation du projet immobilier « ferait basculer la zone en ilôt de chaleur, en artificialisant les terrains boisés concernés, étendant ainsi les zones de chaleur de la ville et privant les habitants d’un poumon vert ». La question environnementale est mise sur la table, un sujet qui tient à cœur Françoise : « Je déteste voir couper des arbres. J’ai espoir que le projet capote, on va se battre. Je n’ai pas envie que ce quartier soit abimé, enlaidi. Notre ville devient moche ».

« Monsieur Plantier doit faire attention, car les Nîmois sont en colère et à part les promoteurs, je ne vois pas qui va voter pour lui »

Un quartier c’est parfois une âme, une ambiance, des souvenirs et c'est cela que craint de perdre Romain : « Il y a une proximité avec les voisins et nous avons peur de la perdre avec le plus grand nombre d’habitants. C’est la mort de notre quartier. Pourquoi il n’y a pas une urbanisation maitrisée ? » Le groupe de Nîmois est déterminé et Anne met en garde le premier adjoint à la ville de Nîmes délégué à l’Urbanisme, et président de la SPL Agate : « Monsieur Plantier doit faire attention, car les Nîmois sont en colère et à part les promoteurs, je ne vois pas qui va voter pour lui ».

Le combat ne fait que commencer dans le quartier Montaury, mais les riverains n’ont pas l’intention de baisser les bras : « On attend que le permis soit affiché pour pouvoir l’attaquer », confesse Olivier. À suivre…

Norman Jardin

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