Le 20 novembre, la communauté trans commémore ses adelphes assassinés et suicidés. À l’occasion de la journée du souvenir trans, déclinaison française du Trans Day of Remembrance (TDoR), les Nîmois se rassemblent pour ne pas oublier.
« Le 20 novembre marque avant tout une commémoration des personnes trans qui ont perdu la vie à cause de la transphobie. Ce moment nous rappelle à la fois la dure réalité que vivent encore trop de personnes trans à travers le monde, mais aussi pour rendre visibles les réalités vécues localement par les personnes trans et non-binaires, souvent confrontées à la précarité, aux discriminations et à un climat social de plus en plus hostile », déploraient les organisateurs et manifestants. Cette journée, initiée en 1999 en hommage à Rita Hester, femme trans assassinée, est une occasion de rappeler l'urgence de protéger les personnes trans et de construire des ripostes collectives face aux violences systémiques qu'elles subissent.
La transphobie tue et discrimine de manière systémique. Pour la seule année 2025, près de 250 décès liés à la transphobie ont déjà été recensés à travers le monde. Stop Homophobie rapporte qu’entre octobre 2024 et septembre 2025, 281 personnes ont été assassinées. L’Amérique latine reste la région la plus touchée, avec le Brésil en première ligne. Cette violence physique se double d'une violence institutionnelle et sociale quotidienne. En France, les agressions anti-LGBT+ ont augmenté de 5 % en 2024, et 85 % des personnes transgenres signalent avoir subi un acte transphobe au cours de leur vie selon le rapport 2025 SOS Homophobie.
La transphobie ne se limite pas aux agressions physiques ; elle prend la forme d’exclusions de l’emploi, du logement, de l'école et de la santé. Les difficultés persistantes pour obtenir un changement d’état civil simple et la pathologisation de la transition sont des violences d’État. Les militants indiquent également qu’en France, le climat reste préoccupant : 3 055 infractions anti-LGBT+ avaient été relevées en 2024, selon le ministère de l’Intérieur. Ces faits de violences, de discrimination et de haine se produisent dans tous les lieux de vie (domicile familial, école, commerces, travail, administration, médical…). Ils touchent une population en moyenne très jeune et par conséquent plus vulnérable.