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L’association « Maison pour l'animation et la recherche populaire Occitane », Mapoc pour les intimes, et la Ville de Nîmes rendent hommage à Antoine Bigot et à ses chers rachalans. Une stèle est installée non loin des capitelles du bois des Espeisses. Une stèle en hommage aux 200 ans du poète Antoine Bigot, une stèle en hommage aux rachalans locaux.
Vous direz qu’un rachalan est forcément local… Mais qu’est-ce qu’un rachalan ? Pour E. Serran, dans Les masets nîmois repris par Claude Achard, le rachalan est le cultivateur nîmois se rendant à son travail monté sur son âne. Dans l’idiome local rache signifie « âne ». Tout un poème…
L'association Marpoc a bien célébré le bicentenaire de la naissance d'Antoine Bigot, le poète-auteur nîmois connu et reconnu pour ses fables et apprécié par un certain Frédéric Mistral. André Chamson ne l’a jamais oublié et lui a également bien souvent rendu hommage.
Au fin-fond du bois des Espeisses, aux capitelles, cette commémoration a pris une autre tournure. Ce samedi 27 septembre, c'est un totem représentant la silhouette d'un rachalan qui a été installé après une souscription et les soutiens du crédit agricole dans le cadre d'un appel à projets culture et de la ville de Nîmes par le soutien des services techniques.
Retour en arrière pour mieux comprendre qui était Antoine Bigot. À l’époque où, sous l’impulsion particulière des tisserands, la garrigue se transforma, de nombreux terrains incultes jusqu’alors se couvrirent de vignes, d’olivettes, d’amandiers et d’une flore toute nouvelle.
Pour mettre ces terrains en culture et les entretenir, terrains dont beaucoup aujourd’hui sont retournés à l’état d’inculte, Nîmes eut alors un type local, devenu introuvable de nos jours : le rachalan.
Lou racho ou travaiadou, était donc l’ouvrier agricole travaillant dans la garrigue, cultivant un bout de champ à lui, soignant particulièrement ceux des autres et faisant les travaux de culture et d’entretien que ne pouvait faire le masetier lui-même, taffetassier, artisan ou bourgeois, occupé ailleurs.
« Lou bechar sus l’espalo, la biasso au col, l’ase davan, lou rachalan camino ver la vigno », … a écrit Bigot. Cet âne constituait un véritable capital pour le travaiadou car il portait un bât auquel on suspendait de chaque côté une banaste, servant à transporter dans les champs les outils du rachalan, le fumier et tout ce qui était nécessaire aux cultures, et à descendre en ville les récoltes diverses de la garrigue : olives, raisins amandes…