Publié il y a 1 an - Mise à jour le 29.09.2023 - Anthony Maurin - 3 min  - vu 165 fois

NÎMES Violences faites aux élus, échanges et solutions

Les élus sont venus et ont pu parler (Photo Anthony Maurin).

On sent les tensions monter depuis des années. Une montée en puissance qui décourage les uns et désespère les autres. Point de solution trouvée, peu de punition pour les auteurs et des comportements toujours plus extravagants envers l’autorité.

C'est par là... (Photo Anthony Maurin).

Les élus, peu à peu, se désabonnent de leur vie publique pour prendre moins de risques. Comment leur en vouloir tant les violences actuelles sont démesurées et forcément inappropriées ?

Le maire était connu pour avoir les faveurs des Français. Élu de proximité, c’est vers lui que l’on se tourne le plus facilement en cas de problématique. Le député, moins visible mais également sur le terrain, peut lui aussi en prendre pour son grade… Alors a été créé par le gouvernement, un « pack sécurité » qui a reçu plus de 5 000 adhésions !

Les élus de l'arrondissement de Nîmes dans l'amphithéâtre nîmois (Photo Anthony Maurin).

Un référent « violences » chargé de se rapprocher des maires a été nommé dans 3 400 gendarmeries et des directives ont été adressées aux préfets et procureurs de la république pour informer les élus des suites de leurs plaintes.

Le Sénat prévoit de voter une loi qui préconise sept ans de prison et 100 000 euros d’amende pour quiconque sera jugé pour agression causant plus de huit jours d’ITT sur la personne d’un élu local.

Un échange était prévu entre les élus et les représentants en charge du dossier (Photo Anthony Maurin).

Rappelons juste les chiffres donnés par Dominique Faure, ministre de la Ruralité déléguée à la Cohésion Territoriale, entre 2020 et 2023. « Les atteintes aux élus ont doublé. En 2020, elles n'étaient que de 1 276. Or elles seraient de 2 600 en 2023. » Même ces données ne font pas l’unanimité car elles sont sous-évaluées et ne comptabilisent pas les élus qui ne portent pas plainte.

Plus de 1 000 démissions de maires ont été enregistrées depuis juin 2020 ! Un chiffre qui aurait aussi doublé entre 2014 et 2020.

La gendarmerie, la préfecture, le parquet et la police sont unis dans la bataille contre les violences faites aux élus (Photo Anthony Maurin).

Dans le Gard, ces données ne semblent pas être en corrélation avec le quotidien vécu, même si chacun admet volontiers que les tensions se multiplient. Dans un amphithéâtre de l’université de Nîmes-Vauban, une soixantaine d’élue est venue assister à cette première table-ronde.

Pour le préfet du Gard Jérôme Bonet : « Nous accueillons les élus de l’arrondissement de Nîmes pour évoquer avec eux le sujet des atteintes et des violences faites aux élus, cela a abouti à un plan qui, dans l’idée, doit aider à répondre plus vite aux sollicitations des élus en leur permettant un accès plus simple aux services de police. »

Les élus sont venus et ont pu parler (Photo Anthony Maurin).

Cécile Gensac, procureure de la République à Nîmes, veut poursuivre l’effort initié : « Nous allons à nouveau échanger avec les élus qui sont venus, mais depuis la fin du mois de juin j’ai positionné deux personnes qui sont missionnées pour être référentes et qui pourront ainsi également voir les autres choses qui peuvent crisper les situations dans certaines communes. »

Les deux sont d’accord, aussi bien la préfecture que le parquet : « Les chiffres que l’on a dans le Gard ne sont pas comparables avec ceux que l’on retrouve en France. C’est plus calme pour l’instant ici, mais nous allons tout de même faire la même réunion sur les territoires des deux autres arrondissements du Gard. »

Des échanges qui ont fait comprendre aux élus qu'ils n'étaient pas tout à fait seuls (Photo Anthony Maurin).

Il s’agira, une fois ces réunions et discussions achevées, de faire comprendre aux élus qu’ils ne sont pas seuls dans la bataille et que l’État veut les aider. Comme les administrés sont de plus en plus tendus pour des raisons de plus en plus nombreuses et variées, certaines altercations mènent à des propos outrageants ou menaçants. « Nous devons arrêter de dire que ces situations font partie du métier ! C’est faux ! L’autorité doit être respectée avant que ces phénomènes ne prennent trop d’ampleur nous devons apporter des solutions et notamment ne pas avoir peur de judiciariser ces affaires. Ce qui change c’est de caractériser ces choses et de donner un accès rapide à la loi pour ces élus qui sont tout le temps en première ligne. »

Anthony Maurin

Nîmes

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