C’est un peu, carrément même, la fin de la temporada dans le Sud-Est. S’il prend à l’aficionado l’envie de toros, il faudra lui attendre quelques mois et le retour du printemps. Mais, en attendant la période de vache maigre, la peña taurine de Bouillargues, La Embestida, œuvre au maintien de sa course et organisé pour la 13e fois une belle novillada sans picadors, spectacle d’importance majeure, pour finir la saison.
Mais, ce qui est encore mieux à Bouillargues, c’est qu’en plus de la course, c’est une journée de l’aficion qui est organisée. Avec un tarif spécial, s’il vous plaît, de 30 euros couvrant l’entrée aux arènes et le repas. Le repas est fixé à 20 euros (Salmorejo, paella, fromage et dessert et café), l’entre aux arènes à 15 euros.
D’ailleurs et comme l’an passé, la peña taurina « La Embestida » propose des caissettes de viande de cinq à six kilos, conditionnement sous vide. Le colis est composé d'environ d’un kilo de gardianne, d’un kilo de steak, d’un rôti, de côtes ou d’entrecôtes, de saucisse et de steacks hachés de toro pour un prix de 14 euros le kilo (réservation aux 06 20 81 20 41 ou 06 61 84 08 59). Les colis seront à votre disposition le vendredi 18 octobre.
Il ne faudra pas arriver en retard, car, comme toute bonne journée qui se respecte, le programme débute le matin à 10h30 avec une capea de la manade Roumanille pour les élèves des écoles taurines, entrée gratuite.
Sur les coups de midi, place au repas et à son moment de partage et de franche convivialité, à la Bergerie et animé par la peña Lou Carretié. Après la course et toujours à la Bergerie, les organisateurs remettront le prix « Embestida » au meilleur eral et le trophée « Pundonor » au meilleur apprenti torero. Viendra, le soir venu, la soirée bodega avec ambiance garantie.
Mais, avant d’en arriver là, il faudra passer par les arènes pour voir le paseo de 16h30. Pour cette édition, comme souvent, six erales issus de ganaderias françaises, locales. Un exemplaire de chaque, donc, un François André, un Blohorn, un Roland Durand, un Alain et Frédérique Tardieu, un Colombeau et un Malaga. Face à eux ? Francisco Fernandez, Isaac Galvín et le régional de l’étape, Mathias Sauvaire. Il n'y aura pas de sorteo, les toros sortiront par ordre d'ancienneté de la ganaderia. Donc, au paseo puis en piste…
Francisco Fernandez a eu le prix du meilleur novillero et fut le triomphateur de la XIIe édition de la novillada sans picadors bouillarguaise. Il vient de Cadiz et touchera en premier « Turron » de la ganaderia des Héritiers de François André, d’origine Santa Coloma via Cobaleda. En quatrième, il hérite d’un certain « Borracho » du fer d’Alain et Frédérique Tardieu et d’origine Carlos Nuñez.
Deuxième à sortir en piste, Isaac Galvin. Lui aussi est bien identifié dans la région et, comme son prédécesseur, il vient également de Cadiz. Cette année, en tout début de saison, il a remporté le trophée Pepe de Montijo à Bellegarde mais, à Bouillargues, il va devoir se frotter à « Cocodi » de chez Blohorn. Certes d’origine Domecq, le piquant du fer fait qu’il est fort agrable à regarder. Après ? Galvin se mettra devant « Campero » de la ganaderia Colombeau, d’origine Santa Coloma et qui a elle aussi ses habitudes à Bopuillargues.
Enfin, le petit français du jour, un jeune qui s’accroche, qui s’arrime et qui avance. Un torero de valeur, un novillero spectaculaire, Mathias Sauvaire. D’Arles, d’Alès ou de Nîmes, il joue à la maison. « Matias », comme on le nomme aujourd’hui, est élève de l’école taurine El Toreo (Nîmes) et à fait ses débuts en novillada sans picadors à Alès l’année dernière. Depuis, il a été le triomphateur de la becerrada de Plan d'Orgon et le vainqueur (à égalité) du prix Acoso d’Hagetmau.
C’est devant « Poveda » de la ganaderia R. Durand, qu’il se lancera dans l’aventure du jour. Face à un Domec pour bien commencer avant de passer au comportement du Murube de chez Malaga ! Impliqué localement depuis des lustres, Bruno Eliot a fait, pour la deuxième année consécutive, l’affiche de la journée. Un profil taurin (mais pas que) à découvrir si vous ne le connaissez pas !
Pour ne rien gâcher à la générosité et au savoir-être des organisateurs, l’édito du livret de communication de la course était le suivant, un bel hommage à un grand monsieur des toros : Patrick Alarcon. « Toute une vie consacrée à cet animal, le toro. Toute une vie passée à veiller sur lui, à le comprendre, à l'accompagner avec rigueur et passion. Mayoral de la ganadería Blohorn, Patrick incarne ce lien unique entre l'homme et le toro, un lien fait de travail, de patience et d'amour profond. Patrick, ce n'est pas seulement l'homme des toros. C'est aussi un homme de conviction et d'engagement. »
Président de l'Association des gardians professionnels de taureaux et toros de Languedoc et Provence, il a toujours défendu sans relâche la dignité d'un métier exigeant et la fierté d'un patrimoine vivant. « Aujourd'hui, Patrick prend sa retraite. Une retraite bien méritée. Mais nous le savons tous, Patrick ne sera jamais bien loin de ses toros. Car un homme du campo ne se retire jamais vraiment. « Tutur », à travers ton parcours, tu laisses l'exemple d'une vie d'honneur, de fidélité et de passion. Tu es, et tu resteras, une figure respectée, admirée, aimée de tous ceux qui partagent ton attachement au toro et à nos traditions. » Olé !
Réservations aux 06 20 81 20 41 ou 06 61 84 08 59