Il y a trois ans, l’arrivée d’Icare Flight Academy est annoncée avec enthousiasme au conseil communautaire. Avec Mermoz academy, ces écoles de pilotage viennent faire décoller la formation aéronautique du site nîmois. Franck Proust, président LR de Nîmes métropole et candidat aux prochaines municipales, en fait l’une des pièces maîtresses de son bilan politique. À l’époque, une subvention de 10 000 € est même octroyée à Icare, scellant officiellement son installation dans la tour de contrôle et le hangar H2 partagé avec Mermoz academy.
Selon Nîmes métropole, le locataire Icare a été « indélicat », ne s’acquittant plus des loyers. Le manque à gagner pour l’Agglo s’élèverait à « 75 000 € et 45 000 € pour la société gestionnaire de l’aéroport, Edeis, au titre des taxes d’atterrissage ». « C’est complètement faux », répond le directeur général, Pierre Auquier. Et d’argumenter : « Quand nous avions conclu le bail, il prévoyait de louer deux étages de la tour de contrôle. Sauf qu’en septembre 2024, Nîmes métropole nous a demandé de rendre 250 m² sur les 500, n’acceptant plus l’hébergement. Une décision prise du jour au lendemain. »
Icare : « Je ne vais pas payer pour des locaux pas utilisés ! »
Toujours selon Icare, « Nîmes Métropole s’était engagée par écrit à refaire un contrat de location. La promesse n’a pas été tenue. Mais moi, je ne paie uniquement que la partie occupée. » Un comportement risqué, qui n’est pas sans rappeler celui d’Icare, dans la mythologie grecque, dont le vol trop audacieux l'a conduit à la mort. « Je ne vais pas payer pour des locaux que je n’utilise pas. Icare est en plein développement. Nous formons 40 élèves par an. Je suis un entrepreneur qui se bat tous les jours. Près d’1,2 M€ viennent d’être investis », répond le directeur, originaire de Cannes-et-Clairan.
Dans tous les cas, le tribunal ne l’a pas entendu de cette oreille. Dans son ordonnance du 25 septembre, il a donné huit jours à la société pour évacuer les lieux, auquel cas la société devra payer 300 euros d’astreinte par jour. « Là aussi, il y a un problème, j’ai reçu la comparution le 26 alors que le jugement a été rendu le 25 septembre », soutient le pilote instructeur. Et d’annoncer : « Nous venons de déposer un référé en modification au tribunal administratif et je pense aussi saisir la Cour de cassation ou le Conseil constitutionnel. » L’avenir dira si Icare réussira à reprendre de l’altitude…