Publié il y a 1 an - Mise à jour le 11.12.2022 - La rédaction - 7 min  - vu 2382 fois

ÇA RESTE ENTRE NOUS Les indiscrétions de la semaine

C'est dimanche. Il est 12 heures. Place aux coulisses de la politique gardoise !  

Loin des yeux, près du coeur. Deux présidents d'agglomération gardoises, deux leaders Les Républicains dans le département, deux vieux de la vieille de la politique presque du même age (à trois ans près) et pourtant, leur destin pourrait être diamétralement opposés les prochains mois. Franck Proust, rêve en secret d'une victoire ce dimanche d'Éric Ciotti dans la compétition interne du parti de Droite qui oppose le député des Alpes-Maritimes à Bruno Retailleau. En effet, elle pourrait lui ouvrir à nouveau les portes de l'Europe, selon nos informations. En effet, dès juin 2023, Éric Ciotti compte mettre en route la désignation de la tête de liste aux élections européennes, et les premiers noms de la liste. Le président de Nîmes métropole pourrait y figurer en très bonne place. Un an avant le scrutin, avec ses amis Les Républicains, il aurait ainsi tout  loisir de participer à l'élaboration du projet européen de son parti. Attention toutefois, si le score de la Droite en mai 2024 lors des élections européennes offrait à Franck Proust un retour à Bruxelles, il serait contraint alors de démissionner de la présidence de l'Agglo de Nîmes. Ce nouveau mandat de député européen serait incompatible avec une fonction de maire et/ou de président de toute assemblée délibérative locale. Ce qui devrait faire les affaires de quelques personnalités à Nîmes... Et une bonne nouvelle pour le territoire avec enfin, un député européen pro-actif pour Nîmes. Un peu plus loin dans le nord du Gard, Christophe Rivenq, le président d'Alès Agglomération est dans une toute autre stratégie. En colère face aux mauvaises décisions de la direction de son mouvement depuis des mois, il a décidé de prendre du recul et de s'investir localement dans la création d'un nouveau parti territorial. Son idée, un peu comme celle de Carole Delga, la présidente socialiste de la Région Occitanie, avec l'Occitanie en commun, construire sur le territoire une dynamique sans étiquette avec comme seule letmotiv celui de renouer avec la base des militants qui ont pris la poudre d'escampette depuis longtemps et les habitants qui ne croient plus dans les hommes politiques. "Gaulliste social" comme il aime le rappeler, il ne veut pas se trahir en courant après l'extrême-Droite et, dans le même temps, cracher sur les bonnes initiatives d'Emmanuel Macron, le président de la République. Et des vices-présidents à l'Agglo alésienne sur son flanc gauche. Sa volonté surtout, c'est de remporter la mairie d'Alès sur son nom dans un peu plus de trois ans. Totalement l'inverse de son collègue nîmois Franck Proust qui n'a jamais rêvé de s'asseoir dans le fauteuil de Jean-Paul Fournier. Ni en 2020 quand le maire de Nîmes l'avait supplié. Ni aujourd'hui, ni en 2026. Trop de coups à prendre pour peu de satisfaction. Est-ce de la lucidité ? Ou un aveu d'échec prémonitoire ? L'avenir le dira.

À la Cour de cassation, pas de variation ! Dans l’affaire de la Senim, les conseils de Jean-Luc Colonna d'Istria avaient présenté une question prioritaire de constitutionnalité sur le motif du délai déraisonnable devant la Cour de cassation à l'occasion des pourvois formés par eux contre l'arrêt de la cour d'appel de Nîmes, en date du 14 avril 2022, qui avait condamné́ leur client pour recel, à douze mois d’emprisonnement avec sursis et 30 000 euros d’amende. Les avocats espéraient convaincre les juges sur l’atteinte aux Droits et libertés que la Constitution garantit, et plus exactement au respect des droits de la défense garantis par l’article 16 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen. La réponse de la Cour de cassation est tombée le 7 décembre. Elle confirme sa décision prise dans l’affaire dite « de la chaufferie de La Défense ». La notion de délai raisonnable sur les droits de la défense sont sans incidence sur la validité des procédures. La plus haute chambre considère qu’en cas de durée excessive de la procédure, les plaignants peuvent engager la responsabilité de l'État à raison du fonctionnement défectueux du service public de la justice. Mauvaise nouvelle donc pour Colonna d'Istria et indirectement pour Franck Proust… Même si les conseils de ce dernier restent très optimistes sur la décision finale de la Cour de cassation. « On reste convaincu qu’avec l’argumentation qu’on a servi à la Cour de cassation, on a vraiment les moyens de faire annuler l’arrêt, nous glisse l’un des proches du président de Nîmes métropole. Mais on ne pourra plus prétendre à l’annulation de la procédure au motif du délai déraisonnable ! C’est un argument en moins mais pas celui sur lequel on est les plus forts. »

Palais des congrès : le maire de Nîmes ne comprend pas ! On dit souvent, plus c'est long, plus c'est bon. Concernant le sujet du Palais des congrès, pas sûr que Jean-Paul Fournier goûte l'expression. Depuis des semaines, il s'agace à constater les lenteurs administratives entourant le lancement des travaux dudit édifice. Il n'a pas fini ! Les riverains du futur palais des congrès de Nîmes ont bien l'intention de déposer un recours. Une fronde dénoncée en premier par Objectif Gard en juin 2022. Depuis, un collectif de riverains s'est constitué et un recours devant le tribunal administratif est prévu la semaine prochaine pour demander le retrait du permis de construire. De là à penser que Fournier va manger son chapeau...

La PJ à la mairie. L'audition du maire de Nîmes devant les fonctionnaires de la police judiciaire de Montpellier a bien eu lieu jeudi dernier comme annoncé ici même la semaine dernière. Une audition qui s'est déroulée dans le bureau de Jean-Paul Fournier à la mairie et qui fait suite à la plainte déposée à l'encontre d'un élu historique de Nîmes. Selon les premiers échos, "l'audition du maire s'est bien passée. Il a dit la vérité, voilà tout." Reste à savoir si cette plainte aura une suite judiciaire et/ou des conséquences politiques. Déjà quelques adjoints de la Ville réclament à Jean-Paul Fournier des sanctions contre l'élu concerné. Mais pour le moment, le premier édile ne veut pas prendre de décision à la hâte. D'autant que le volet judiciaire est loin d'être terminé. L'élu attaqué se prépare en silence. Sur les conseils de la discrète mais néanmois redoutable avocate nîmoise Isabelle Mimran qui assurera sa défense.

Nîmes métropole aux abonnés absents ? Françoise Laurent-Perrigot, la présidente du conseil départemental du Gard est dans l'action. Elle n'hésite pas à réunir régulièrement les maires et élus des territoires du Gard pour faire le point sur leurs besoins et l'aide que pourrait apporter le Département face à la crise. Mercredi dernier, dans le cadre de ses rencontres cantonales, la présidente socialiste a accueilli Jean-Paul Fournier et Julien Plantier, respectivement maire et premier adjoint de Nîmes Les Républicains. Une réunion qui s'est déroulée à l’hôtel Édouard-Mouret et qui a permis d’évoquer les projets et problématiques nîmois. "Des échanges constructifs", a fait savoir la Mairie. "On peut toutefois regretter l'absence de Nîmes métropole, particulièrement concernée par les investissements économiques sur le territoire, a glissé un élu de la Ville. On pense à la 3e voie entre la nouvelle gare Nîmes-Pont du Gard et celle de Nîmes, à la future maison d'arrêt sur l'ancienne base Oc'Via, aux pistes cyclables, etc. Mais rien n'étonne. C'est encore un coup du directeur de cabinet Bernard Baumelou car Franck (Proust) serait venu avec plaisir." Pas de trêve politique pendant la trêve des confiseurs.

Nouvelle référente JAM. Chez Renaissance, le changement c'est maintenant. D'abord auprès des jeunes du mouvement. Simon Rossini-Bourgade vient d'être remplacé par Fatna Sankour, étudiante en 1ère année de science politique à Montpellier. Un choix motivé par l'investissement de la jeune militante depuis la Présidentielle et les Législatives où elle s'était distinguée en organisant des soirées de débats et d'échanges. Et n'avait pas hésité à s'investir lourdement dans des opérations de tractage sur le terrain. L'ambition de la jeune présidente : convaincre localement les étudiants à la rejoindre pour préparer les Européennes puis les Municipales à Nîmes, de plus en plus ouvertes.

Ça bouge aussi chez les référents. Jérôme Talon, co-référent Renaissance devient ambassadeur Occitanie du mouvement. Une belle récompense pour celui qui participe activement au bureau national politique du parti présidentiel. Concernant Valérie Rouverand, elle est désormais la référente  départementale jusqu'au 31 décembre 2022. Après ? Il faudra qu'elle accepte de participer à une élection interne en janvier pour conserver sa fonction. Selon nos informations, d'autres candidatures sont possibles pour le même poste. La victoire du candidat en janvier 2023 présagera probablement des alliances futures pour 2026.

« Bernard, tu ne viens plus en mairie. » Selon nos informations, le maire de Nîmes n’est pas très content de Bernard Angelras. Élu en charge de la Propreté mais aussi de l’Environnement à Nîmes métropole et du syndicat des costières de Nîmes, l’édile ne serait pas suffisamment présent en mairie. Il vient de se faire remonter les bretelles par Jean-Paul Fournier car à plusieurs reprises, il s'était engagé à représenter le maire et finalement, s'est fait porter pâle au dernier moment. Dans la vie, il faut choisir ! On ne peut pas tout cumuler sans engagement...

Du sang neuf au Département. Ancien collaborateur de cabinet du maire de Saint-Hilaire-de-Brethmas, le socialiste Basile Imbert a quitté son poste en septembre pour voguer vers de nouvelles aventures personnelles et professionnelles. On le retrouve aujourd’hui chargé de mission au conseil départemental auprès du groupe de la majorité de Gauche, bâptisé groupe Républicains, socialistes et écologistes. À 27 ans, Basile Imbert s’occupera donc des élus et pourra terminer sa thèse sur "La Droite et l’écologie". Tout un programme.

La boîte à gifles. Cette semaine s’est tenu le conseil d’administration du SDIS (Service départemental d’incendie et de secours) actant la hausse des cotisations communales à 5,9 %. Une décision qui avait fait grincer les dents de plusieurs maires. Bonne nouvelle quand même pour les maires des petites communes puisqu'au final elle n’assumeront pas une augmentation supplémentaire liée à une baisse de la cotisation des grandes communes, comme le permet la loi. « C’est plus juste ainsi, commente un élu du CA. En revanche, en ce qui concerne la création d’une nouvelle commission pour modifier le mode de répartition entre les communes, on n'en veut pas. C'est encore ouvrir la boîte à gifles ! »

Timsit et les copains, à Uzès en mai 2023. En septembre dernier, le comédien Patrick Timsit, que l'on ne présente plus, annoncait une belle nouvelle pour la salle l'Ombrière à Uzès : le lancement d'un tout nouveau festival les 5, 6 et 7 mai 2023. Intitulé Uzès seul en scène, cet évènement a vocation à mettre en lumière tous les talents. Plusieurs artistes seront du rendez-vous selon nos informations : l'auteure-compositrice-interprète Marianne James ou encore la danseuse internationale Marie-Claude Pietragalla. Toutes les deux se produiront seule en scène. Tout comme Patrick Timsit, le parrain et fondateur de ce festival, qui ouvrira sur scène le premier soir. Vivement le mois de mai...

Bonus. Kalli et Zizou. Pour ceux qui n'ont pas acheté le JDD dimanche dernier, le dessin de Charmag de cette semaine fait référence aux deux félins Kalli et Zizou qu'ont a fait adhérer aux Républicains le 27 octobre et qui ont fait partie des 91 110 militants LR qui, jusqu’à 18 heures l'autre dimanche, ont départagé en votant Éric Ciotti, Aurélien Pradié et Bruno Retailleau, candidats à la présidence du parti. Depuis, les deux chattes ont été radiées des Républicains et ne pourront pas participer au second tour ce dimanche.

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