Publié il y a 6 h - Mise à jour le 10.10.2025 - Coralie Mollaret - 3 min  - vu 564 fois

EXPRESSO Pompiers de terrain, « les recrutements promis ne suivent pas »

Mathieu Manetti, porte-parole du syndicat Sud

Mathieu Manetti, porte-parole du syndicat Sud 

- Coralie Mollaret

En 2023, un accord conclu avec le Conseil départemental prévoyait la création de 10 postes de pompiers par an. Le syndicat Sud interpelle les élus départementaux sur l’utilisation de cet argent, qui ne finance plus le recrutement de pompiers de terrain.

La gestion du SDIS (Service départemental d’incendie et de secours) est parfois une tâche difficile, dans laquelle les élus y perdent leur latin. Ce jeudi, les pompiers de Nîmes-centre ont exprimé leur ras-le-bol concernant le manque d’effectif dans leur caserne avant d’être reçus, le soir même, par la direction. Ce qui a allumé la mèche : la publication d’une offre, « une seule petite offre d’embauche pour la caserne quand il en manque une dizaine », relève Mathieu Manetti, porte-parole du syndicat Sud. Pourtant, depuis 2023, le Conseil départemental a débloqué des crédits substantiels pour recruter des agents. Alors, quel est le problème ?

Pompiers de terrain, officiers et personnels médicaux

En 2023, date de la manifestation sur le thème de Jeanne d’Arc, le Conseil départemental signe un accord avec Sud. Ledit accord prévoit, sur la période 2023-2028, la création de 10 postes de pompiers par an, moyennant une ligne de crédit départementale de 460 000 €. « La première année, la promesse est tenue », relève le syndicaliste. En chiffre, cela se traduit par le nombre de pompiers professionnels qui passe de 702 à 710. Derrière ce chiffre, les pompiers voués à partir en intervention passent de 558 à 567. Ajouté aux 127 officiers et aux 15 personnels médicaux, l’effectif total s’élève à 710.

En 2024, l’affaire se corse : « Si le nombre de pompiers professionnels passe de 710 à 721, le nombre de pompiers dans les casernes diminue de trois agents. » Comment est-ce possible si l’effectif total augmente ? Ce sont les hausses des autres catégories, soit 11 officiers et 3 personnels médicaux supplémentaires, qui tirent à la hausse l’effectif des pompiers professionnels. « Nous ne sommes pas contre l’embauche des officiers ou de médecins. Toutefois, les élus du Conseil départemental ont voté une enveloppe destinée à augmenter les pompiers envoyés en intervention », rappelle Mathieu Manetti.

En 2023, suite à la signature du protocole d’accord avec le Conseil départemental, le syndicat SUD ratifie, avec la direction et le syndicat Avenir Secours, un autre accord. Ce dernier prévoyait l’embauche de 15 cadres à l’horizon 2028. « À l’époque, le SDIS avait de l’argent. Mais l’engagement a toujours été de respecter l’embauche des pompiers présents dans les casernes, financée par le Conseil départemental », insiste Mathieu Manetti. Aujourd’hui, à l’heure où le SDIS est appelé à faire des économies : « Il ne faut pas que l’embauche des pompiers de terrain devienne une variable d’ajustement. »

La réponse de la direction

Contactée, la direction affirme : « Les effectifs seront de 731 professionnels fin 2025, conformément aux accords passés. Un recrutement de 14 agents, non-officiers, est prévu au 1er décembre pour atteindre ce nombre. » Mathieu Manetti répond : « Malgré ce nombre, le manque sera de 12 à 20 pompiers de terrain. Sans compter qu’il y a aussi beaucoup de départ à la retraite. » La colère des pompiers nîmois fera-t-elle tâche d’huile ? À six mois des municipales, plusieurs élus ont fièrement annoncé l’ouverture prochaine d’une caserne, comme à Bagard ou Bellegarde.

« Avec quels pompiers ?, interroge le syndicat, s’il n’y a pas suffisamment de personnels, le risque, c’est d’aller en piquer dans d’autres casernes. On va déshabiller Pierre pour habiller Paul », poursuit Mathieu Manetti. Et de conclure : « Si tout le monde a reconnu que la saison feux de forêt s’est relativement bien passée, rien n’a été dit sur le tiers des casernes gardoises qui étaient en sous-effectif à cette période. »

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