Ce mercredi, les élus de Nîmes métropole et les maires de la Vaunage se sont offerts une virée symbolique en tram’bus, sur la nouvelle ligne T5. Mise en service début septembre, cette dernière vise à désengorger la RD40 où circulent, chaque jour, 18 000 véhicules. La ligne T5 remplace les deux anciens bus, 51 et 52, qui enregistraient 160 000 voyageurs annuels, essentiellement des scolaires. À Caveirac, un chauffeur confie : « Sur l’horaire 7h04, il faut deux bus pour répondre à la demande des élèves ! Seulement, pour l’instant, nous n’avons pas encore capté les actifs, ceux qui travaillent sur Nîmes. »
Un facteur d’intégration
Lors de son discours inaugural, le président de Nîmes métropole, Franck Proust, a évoqué non sans lyrisme : « La Vaunage est une terre vivante, de caractère. La relation avec Nîmes est ancienne et évidente. » Un lien désormais renforcé par la nouvelle offre des transports, considérée comme un levier d’intégration au sein de l’agglomération. Le maire de Clarensac, Patrick Gervais, abonde : « Aujourd’hui, les gens nous disent : ça y est, on fait partie de Nîmes métropole. Ça renforce le sentiment d’appartenance. De nombreux seniors ont d’ailleurs profité de l’abonnement gratuit. »
La mise en service de la T5 s’est accompagnée du réaménagement de la RD40 « avec des voies dédiées garantissant rapidité et régularité », poursuit le président. Lancé il y a cinq ans, le chantier a été découpé en plusieurs phases : l’aménagement de la traversée de Caveirac, la liaison entre Nîmes et Caveirac, puis celle entre Caveirac et Langlade avec la création d’un pôle d’échange, voué à être aménagé après l’obtention des autorisations administratives. En attendant, « un parking provisoire, sécurisé, de 100 places, a été aménagé. C'est le pivot de l’intermodalité ».
L’équipement accueille les voitures, mais aussi les navettes électriques chargées de rabattre, sur l’axe principal, les usagers des communes de Saint-Côme, Saint-Dionisy, le nord de Clarensac et de Caveirac, et le sud de Langlade. « Les bus fonctionneront au biogaz, produit sur notre territoire. C’est une écologie incarnée, concrète, enracinée dans la vie quotidienne. Nous sommes loin des postures… », soutient Franck Proust. Au total, cette nouvelle ligne a coûté 7,5 M€ en investissement.
Son fonctionnement représente plus d’1 M€, déjà intégré au contrat global avec Kéolis (environ 50 M€ par an). Les fréquences des bus sont plus nombreuses : un passage toutes les 20 minutes contre 30 auparavant. « La ligne offre désormais 40 % de places supplémentaires aux heures de pointe », complète l’exécutif communautaire. L’objectif affiché est clair : « attirer les actifs, les familles, et plus largement, tous ceux qui recherchent des déplacements rapides, confortables et accessibles. » Pour ce faire, l’Agglo propose une carte de 10 trajets gratuits, jusqu’à la fin de l’année. « Ce service de mobilité est digne des grandes agglomérations modernes », conclut Franck Proust. Reste à savoir si les usagers seront au rendez-vous.