Publié il y a 1 an - Mise à jour le 06.04.2023 - Coralie Mollaret - 3 min  - vu 1462 fois

FAIT DU JOUR La résurrection politique de Franck Proust

Presque enterré dans l’affaire de la Senim, la Cour de cassation en a décidé autrement. En annulant, ce mercredi, la peine d’inéligibilité du président de Nîmes métropole, Franck Proust bénéficie d’un nouveau rebondissement qui pourrait changer son destin et celui de la cité des Antonin.

« Il ne faut jamais faire de politique fiction. Les faits, rien que les faits ! », rappelle Daniel-Jean Valade. Ce mercredi après-midi, le vice-président délégué à l’Enseignement supérieur se rend au Colisée. Sur son visage, un large sourire. Et pour cause : son « ami » et président de Nîmes métropole, Franck Proust, vient de voir sa condamnation, prononcée l’an dernier par la Cour d’appel de Nîmes, rétorquée par la Cour de cassation.

Un pilier de la Droite nîmoise 

Un sacré rebondissement dans l’affaire de la Senim, vieille de 20 ans. D'accoûtumée, 5 à 7 % des décisions des Cours d’appel en France sont cassées. Il y a un an, les juges nîmois reprochaient à Franck Proust d’avoir favorisé l'investisseur immobilier Jean-Luc Colonna d'Istria en contrepartie d'un local de campagne, le condamnant à une peine de 12 mois de prison avec sursis, 15 000 € d’amende et 5 ans d’inéligibilité.

L’épée de Damoclès de l’inéligibilité aurait pu mettre un terme à la carrière politique de l'interessé. Le Nîmois d’adoption, âgé de 60 ans dont 40 ans passées au côté de Jean-Paul Fournier, est l'un des piliers de la Droite nîmoise. Élu d'abord sous Jean Bousquet, le chef d'entreprise a été le premier adjoint de Jean-Paul Fournier avant de devenir député européen puis, en 2020, président de Nîmes métropole. 

« Certains élus doivent encore prouver des choses ! »

Gouverner étant prévoir, plusieurs noms pour le remplacer avait été avancés. Selon nos sources, un accord secret a même été passé entre le premier adjoint nîmois, Julien Plantier, et le maire de Saint-Gilles, Eddy Valadier. D’autres élus, notamment proches de Franck Proust, auraient préféré l’avènement du deuxième vice-président Bernard Angelras, à la personnalité plus consensuelle.

En un trait de plume - celle des juges de la Cour de cassation - ces scénarios ont été mis à la poubelle. « Je ne suis pas déçu, commente Bernard Angelras, je suis même très heureux pour Franck ! Nous allons pouvoir continuer à travailler pour les habitants des 39 communes de Nîmes métropole. » Cette affaire politico-judiciaire aura toutefois laissé quelques traces au sein de la majorité. 

Occupant son dernier mandat - en principe -, la succession de Jean-Paul Fournier aiguise les appétits et multiplie les conflits. Ce mercredi, les pro-Proust ont sorti les banderilles : « Ceux qui ne peuvent pas se regarder dans une glace le matin se rasent comme ils peuvent ! On verra les coupures sur les visages demain matin... », attaque Daniel-Jean Valade. Quand Bernard Angelras balance : « Les divisions viennent de certaines personnes qui n’ont jamais rien fait dans leur vie. Certains élus doivent encore prouver des choses ! »

Jean-Paul Fournier : « Continuer à travailler pour les Nîmois »

La décision de la Cour de cassation offre un répit d’un an à Franck Proust. L’affaire sera toutefois de nouveau jugée par la Cour d’appel de Montpellier. « Cet arrêt de la Cour de cassation remet les pendules à l’heure puisqu’elle indique que la Cour d’appel de Nîmes est allée au-delà de sa saisine », réagit Me Guillaume Barnier, l’avocat de la défense dans l’affaire de la Senim. Le clan Proust n'entend pas faire preuve « d’excès d’optimisme ». Même si : « On peut toutefois raisonnablement penser que la peine sera moins lourde… Mais de toute façon, nous voulons la relaxe »

Nul doute qu'après cette séquence, la majorité nîmoise sort transformée, avec des rancunes exacerbées. Qui aura le cran de s'imposer en leader incontournable pour poursuivre l'œuvre de Jean-Paul Fournier ? En attendant, Franck Proust peut savourer son répit. « Nous continuerons à travailler ensemble avec détermination et ambition afin de répondre aux préoccupations des Nîmois », réagit le maire de Nîmes.

Coralie Mollaret

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