Publié il y a 12 jours - Mise à jour le 17.04.2024 - Propos recueillis par Coralie Mollaret - 3 min  - vu 320 fois

L’INTERVIEW Gaël Dupret, président de Paloma : « Ouvrir Paloma au grand public »

S’il ne le dira pas de façon aussi tranchée, la présidence du maire de Sernhac à la tête de Paloma se veut être un tournant. Sa mission : ouvrir la salle de spectacle aux jeunes et autres spectateurs qui n’ont pas le réflexe de consulter la programmation. 

Objectif Gard : Votre présidence est-elle un tournant ou s’inscrit-elle dans la continuité de celle de Joël Vincent ? 

Gaël Dupret : Dans la manière d’agir, j’aimerais que l’on puisse faire autre chose. Il faut ouvrir Paloma sur les territoires, les villages, en s’y déplaçant pour créer des événements. Il faut aussi ouvrir Paloma au grand public. Est-ce qu’aujourd’hui tout le monde connaît la programmation de la salle de spectacle ? Malheureusement non. On pourrait travailler avec les entreprises pour faire des séminaires, donner la possibilité aux salariés de venir, discuter avec les équipes. D’autant que l’on peut s’appuyer sur Fred Jumel, le directeur de Paloma depuis 11 ans. Un homme passionné et très compétent. 

Quand vous parlez de séminaire, faut-il voir ici une nouvelle source de recette  ? 

Qu’on se le dise, ce n’est pas avec ça que l’on gagnera beaucoup d’argent. Le but est de dialoguer avec les entreprises, mettre le programme dans les salles de réunion… Paloma doit aller vers les gens. 

Quel est votre projet concernant les villages ? 

Que Paloma y crée de l’animation. Aujourd’hui la salle de spectacle dégage un bénéfice de 30 000 €. Ce n’est pas énorme, mais ça donne quand même la possibilité de faire des choses. En partenariat avec les mairies qui pourraient nous apporter un appui technique ou humain, on organiserait des évènements. Ce pourrait être soit dans une salle municipale, soit en plein air selon le patrimoine de la commune. On signerait une charte avec les mairies pour définir toutes ces modalités.

Puisque vous parlez finances… En 2023, la subvention de 1,6 M€ versée à Paloma par Nîmes métropole s’est stabilisée. Or, les charges de la structure ont augmenté. Allez-vous vous battre pour qu’elle soit revue à la hausse ? 

Comme je vous l’ai dit, les finances de Paloma sont à l’équilibre avec un léger excédent (30 000 €) venant des concerts affichant complet. Je pense que l’on peut faire les choses différemment. Faire autrement sans pour autant avoir besoin de plus d’argent. 

C’est peut-être pour cela que vous avez succédé à Joël Vincent. Lui demandait plus d’argent à Nîmes métropole… 

Non, je ne pense pas. J’ai besoin d’être stimulé par des projets. Si ce n'est pas le cas, ce n’est plus pour moi. Aujourd’hui, je pense sincèrement que l’on peut faire des choses et des économies sur des choses. 

Avez-vous un exemple ?

Oui, par exemple le Jazz festival (subventionné à 300 000 € par Nîmes métropole) qui touche une population de 50 ans et plus. J’ai demandé aux organisateurs de revoir les choses pour essayer de toucher plus de jeunes. Ça peut passer par un nouveau nom, une autre saisonnalité avec une partie du festival organisée au printemps pour favoriser les évènements en plein air. Si Sernhac organise un spectacle dans une salle municipale : j’aurai 200 places à 20 €. Si je l’organise sous les halles couvertes, je peux mettre 450 personnes. Avoir une jauge supérieure augmente les bénéfices qui serviront à créer plus de choses pour les jeunes. 

Autre sujet, les écoles de musique. Les professeurs sont souvent mal payés et les tarifs ne sont pas accessibles à tout le monde… Que faire ? 

Nous avons la chance de voir se créer des nouvelles écoles sur le territoire. Ce qui coûte le plus cher, c’est la rémunération des professeurs. Je pense que l’on peut partir sur une aide au prorata du nombre d’heures dispensées. 

Et pourquoi pas une aide en fonction des revenus des familles ? 

Dans mon idée, j’aide les écoles de musique, pas les adhérents. Libre aux écoles, en partenariat avec les mairies, de définir une politique tarifaire. 

Concernant les bibliothèques, quel est votre projet ? 

Il faut essayer de créer une base de données regroupant tous les livres. Pourquoi pas aussi créer une application qui vous permettrait de savoir si votre livre est disponible et, si ce n'est pas le cas, le faire venir depuis une autre bibliothèque ? Ça, ce serait le graal !

Enfin, reste la sempiternelle question du conservatoire. Nîmois, intercommunal ? Si c'est nîmois, y aura-t-il une politique particulière pour les enfants issus des villages de Nîmes métropole ? 

C’est pas à l’ordre du jour et ce n’est pas ma priorité. 

Propos recueillis par Coralie Mollaret

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