Assis derrière leur table, à l’étage du café Olive, les Insoumis Leila Taamali et François Tardieu ont soigneusement lu leur « programme de rupture » concernant le volet de la gouvernance d’une municipalité. « Une » municipalité, puisque leurs propositions pourraient, finalement, s’appliquer à n’importe quelle commune. « Vous allez d’ailleurs le comprendre, c’est la déclinaison de la VIe République à l’échelon local », glisse Leila Taamali, en référence à l’un des thèmes chers au parti de Jean-Luc Mélenchon. Par ces mesures, la gauche radicale affiche sa volonté « de rendre le pouvoir au peuple, contrairement au pouvoir élitiste actuel ».
Pour LFI, le maire ne concentrera plus tous les pouvoirs, comme l’attribution des délégations avec la fin des cumuls. « Dans le règlement intérieur d’un conseil municipal, nous pouvons mettre en place plusieurs choses », poursuit François Tardieu. Des solutions ont été pensées pour accroître la participation citoyenne, comme la mise en place du RIC (Référendum d’initiative citoyenne), le référendum révocatoire ou encore des pétitions. Si ces dernières réunissent 10 % des inscrits, un référendum sera organisé. L’object du vote pourrait concerner la démission d’un élu ou même du maire.
Tirage au sort
Des cahiers de doléances seront mis en place et des salles municipales seront ouvertes le dimanche pour permettre les réunions. Concernant les conseils de quartier, « une partie des membres sera tirée au sort pour éviter la mainmise du maire. Au Mas de Mingue, la présidente du comité de quartier (Chantal May, ndlr) n’habite même pas le quartier ! ». À noter toutefois que les comités de quartier, eux, sont composés exclusivement de citoyens, contrairement aux conseils de quartiers, composés d’élus. De grandes campagnes d’inscription sur les listes électorales seront aussi lancées. « Les services publics seront contrôlés par les citoyens, qu’ils soient gérés en régie ou par une société privée », poursuivent-ils.
« La démocratie s’exerce sur le principe du droit, on ne parle pas de devoir de vote mais de droit de vote. Pour redonner confiance en la politique, il faut de la transparence. Les personnes détachées du fait politique le sont par défiance et perte de confiance », explique Leila Taamali. Les élus devront donc être irréprochables, en mettant leur agenda à disposition et en « refusant les cadeaux des entreprises ». Ces mesures relèvent toutefois plus de l’affichage que de l’efficacité politique. Le chauffeur du maire « sera supprimé », les élus devront chaque année publier leur patrimoine et ne pourront plus cumuler deux fonctions.
Le « bla-bla » de Vincent Bouget
À six mois des municipales, les Insoumis l’assurent : une liste sera bien présente, avec un Insoumis en tête. Mais quel regard portent-ils sur la liste d’union de la gauche menée par Vincent Bouget ? Une liste qui, sur les problématiques de participation citoyenne, dresse peu ou prou le même constat. Visiblement, pas un regard très bienveillant.« Il y a des gens qui font de la communication à grand frais. Nous, nous avons pris le parti d’aller voir les gens un par un, pas de les filmer ou de faire du bla-bla… Nous sommes en campagne permanente, au contact de la population et de leurs problèmes au quotidien », répond François Tardieu.