Publié il y a 1 mois - Mise à jour le 19.03.2024 - Marie Meunier - 4 min  - vu 265 fois

PAYS D'UZÈS Les élus de Castillon-du-Gard s'installent, les orientations budgétaires se dessinent

La maire de Castillon-du-Gard, Muriel Dherbecourt, au côté des deux autres élus de sa commune qui siègeront désormais au conseil communautaire de la CCPU. 

- photo Marie Meunier

Les élus du Pays d'Uzès se sont réunis en conseil communautaire ce lundi 18 mars. L'occasion d'accueillir les trois nouveaux représentants de Castillon-du-Gard qui a rejoint la communauté de communes au 1er janvier. Mais aussi de présenter les orientations budgétaires pour l'année 2024. 

La commune de Castillon-du-Gard a quitté le territoire de la CCPG (communauté de communes Pont du Gard) et vient de rejoindre la CCPU (communauté de communes Pays d'Uzès) qui compte désormais 35 communes. Ce lundi soir, trois nouveaux conseillers communautaires castillonnais ont été installés officiellement au sein de l'assemblée. Il s'agit de Joachim Vallespi, de Claude Macron et de la maire de Castillon, Muriel Dherbecourt. Celle-ci est revenue sur cette décision de quitter la CCPG, pour rejoindre la CCPU : "C'est notamment lié au projet de notre village, notamment notre candidature à la labellisation "Petite cité de caractère". Nous retrouvons nos racines car Castillon-du-Gard était une seigneurie du duché d'Uzès."

Le conseil communautaire de la CCPU s'est réuni le lundi 18 mars, à la salle polyvalente d'Uzès. • photo Marie Meunier

L'édile a souhaité aussi rassurer les autres maires et conseillers communautaires en réaffirmant : "Nous n'avons aucune ambition particulière hormis celle d'amener nos idées, nos connaissances aux projets de la CCPU. Nous voulons nous fondre harmonieusement dans cette assemblée, sans arrière-pensée, et travailler pour apporter le meilleur aux administrés." Avec l'installation de ces trois nouvelles têtes au sein de l'assemblée, le conseil passe la barre des 60 élus. 

Piscine, pistes cyclables, Maison France Services...

60 élus qui devront prochainement acter le budget 2024 de la communauté de communes Pays d'Uzès. Mais avant, leur ont été présentées ce lundi soir les orientations budgétaires envisagées pour cette année. Parmi les investissements 2024, on peut citer l'avancée du projet de piscine intercommunale à Uzès, dont les travaux ont démarré ce mois-ci, et dont le total (construction et maîtrise d'œuvre comprises) s'élèvera à plus de 8,4 millions d'euros. Somme qui devrait être subventionnée par plusieurs instances. 

Autres investissements ciblés en 2024 : le déploiement du schéma mobilités (avec location de vélos électriques et réalisation de pistes cyclables), la rénovation énergétique des bâtiments (médiathèque d'Uzès, ALSH de Moussac, siège de la CCPU quasi fini), création d'une nouvelle Maison France Services... Ces investissements inscrits au budget principal seront financés sans emprunter, même la piscine. La collectivité a préféré puiser dans ses fonds plutôt que de pâtir de taux d'intérêt particulièrement hauts en ce moment. Seuls les travaux sur les zones d'activités (Mas de Mèze et Sablas) seront menés avec l'emprunt, les charges d'intérêt seront imputés sur le prix de vente des terrains. Du coup, la communauté de communes continue de se désendetter. Et bonne nouvelle aussi pour les habitants : il n'y aura pas de hausse de fiscalité (hors revalorisation des bases nationales). 

Un niveau "historique" de dépenses d'investissement en 2024

Ainsi, la CCPU devrait atteindre "un niveau historique des dépenses d'investissement en 2024 (12 millions d'euros, ndlr)", souligne Marie-Michèle Alvaro, vice-présidente déléguée aux finances. Elle précise : "La mobilisation des réserves annuelles pluriannuelles (5,9 millions d'euros fin 2023) permettra de réaliser l'équilibre." Au-delà de la construction de la piscine, ce haut degré d'investissement s'explique aussi par la revalorisation et l'élargissement des fonds de concours accordés aux communes pour les aider dans leurs projets.

Est programmée également la création d'une micro-crèche de 12 places à Argilliers qui devrait se mettre en route à compter de la rentrée scolaire 2024. "Grâce à la bonne gestion de mes prédecesseurs, on a une bonne capacité à investir aujourd'hui. On avait déjà réussi à financer l'Ombrière sans emprunt. On doit se satisfaire de l'excellente financière de notre territoire. (...) On arrive à dégager globalement entre 2 et 2,5 millions d'euros d'épargne brute par an pour les investissements de demain", souligne Fabrice Verdier, président de la CCPU. 

Justement pour se faire son pécule, la CCPU compte sur des recettes composées d'impôt, de dotations et autres rentrées d'argent. Côté fonctionnement, on peut noter qu'une des principales dépenses sont les charges de personnel (+ de 6 millions d'euros en 2024). Charges qui ont augmenté de 7,8% en raison de la revalorisation du point d'indice, de certaines catégories d'agents... Mais globalement, "la dynamique des recettes croît rapidement pour faire face aux dépenses", rassure Marie-Michèle Alvaro. 

Quel impact l'arrivée de Castillon-du-Gard sur le budget ?

Une fois la présentation finie, plusieurs élus ont fait remonter leurs remarques et questions. Bernard Rieu (Vallabrix) a demandé cette année encore à réduire le taux de la taxe sur le foncier non-bâti. Une mesure qui viserait à aider les agriculteurs et viticulteurs qui connaissent de grandes difficultés en ce moment en baissat leur impôt. Fabrice Verdier reconnaît que la situation agricole s'est aggravée mais estime que ce que propose l'élu "n'est pas à la hauteur de la crise" et que d'autres actions concrètes sont menées à l'échelle du territoire comme le PAT (projet alimentaire territorial). 

Xavier Gayte (La Capelle-et-Masmolène) lui s'inquiète de ne pas voir retranscrit dans ce budget le prochain transfert de la compétence eau aux communautés de communes. Il estime aussi qu'il faut davantage mesurer l'impact de l'arrivée de Castillon dans la communauté de communes, si jamais d'autres communes suivent. Il est vrai qu'avec cette 35e commune, les attributions de compensation ont augmenté, tout comme certaines cotisations comme celle au SCoT (Schéma de cohérence territoriale). 

Sur l'eau, Fabrice Verdier répond : "On va lancer une grande étude de 200 000€ pour connaître le choix de gestion des uns et des autres. Une fois que l'on saura, on configurera l'intercommunalité et on recrutera les personnes nécessaires." Le président de la CCPU assure que l'arrivée de Castillon-du-Gard va apporter aussi de la fiscalité sur le territoire. "On n'est pas perdant, comme on ne l'était pas avec Argilliers (qui a rejoint la CCPU en 2022, ndlr). Peut-être qu'avec d'autres communes, on pourrait l'être. Il faudra être vigilant", admet Fabrice Verdier. 

Et aussi... Hommage. Avant d'ouvrir la séance, les élus du Pays d'Uzès ont respecté une minute de silence à la mémoire de Jean-Robert Sautter, adjoint à Lussan, décédé fin janvier. 

Mobilité. Dans le cadre de son schéma mobilité durable, la CCPU veut créer des pistes cyclables entre Uzès et les communes de sa première couronne. Elle souhaite notamment en faire une entre le collège Jean-Louis-Trintignant et Saint-Quentin-la-Poterie. Le projet a été estimé à 485 800€ HT, et la CCPU va solliciter plusieurs subventions auprès de l'État, la Région et le Département pour l'aider à financer cette infrastructure durable. 

Marie Meunier

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