« Pont-Saint-Esprit est en voie de déclassement », commence Benjamin Desbrun qui se lance donc, à 44 ans, pour la première fois en tête de liste. S’il se lance, c’est que celui qui exerce au Centre hospitalier de Pont comme responsable du système d’information et patientèle dit faire le constat d’une « morosité économique, avec les commerces traditionnels qui ferment leurs portes les uns après les autres », du fait qu’il n’y a « plus de projets ambitieux et structurants », d’un « vivre ensemble menacé ». « Quel Spiripontain aujourd’hui est fier de sa ville ? », fait-il mine de demander.
Il s’en prend au maire, Valère Segal, « dans le conflit permanent », qui a « mis notre ville sous cloche », l’a « isolée de ses partenaires institutionnels et financiers », et à qui il reproche aussi « un conflit juridique onéreux » sur le collège et l’épisode des médecins arrivés de Saint-Julien-de-Peyrolas, « qui a dégradé le débat public et la fonction de maire. » Ne s’arrêtant pas en si bon chemin, Benjamin Desbrun tance aussi « l’absence criante de vision » du maire actuel et son « populisme low cost. »
Bref, pour lui et ses colistiers, il est temps de « proposer une alternative » et en finir avec « les oppositions stériles de personnes », car, affirme-t-il, « les gens en ont marre, il est temps de tourner la page, le temps de la réconciliation est venu pour mieux servir les habitants ». Plus loin, il affirme que « ici aussi, on a le droit à la sérénité, à la tranquillité », et qu’il n’y a « pas de fatalité, seulement du volontarisme. »
Une liste « quasi-complète »
Pour y arriver, Benjamin Desbrun a monté « une équipe déterminée à redonner son éclat à Pont-Saint-Esprit composée de personne de tous bords », présentée comme « complémentaire ». On y retrouve l’ancien colistier de Claire Lapeyronie Christophe Antunes, conseiller d’opposition jusqu’à juin dernier, Christophe Antunes, qui contribue à « un projet constructif loin des querelles » et loue « l’esprit de réconciliation » de la liste. Jean Oliveres, ancien agent municipal, jamais élu, salue lui aussi « la volonté de passer outre les querelles de personnes ».
Marion Metais, ingénieure dans le nucléaire, elle aussi novice, affirme que Benajmin Desbrun est « crédible, on ne s’improvise pas maire d’une commune de 11 000 habitants. » Anne Vernet, 40 ans, assistante de direction, rajoute que « Pont-Saint-Esprit a besoin d’un nouveau souffle », quand Sylvain Mercier, chef d’entreprise de 46 ans, colistier de Catherine Chantry en 2020, salue en la tête de liste « quelqu’un qui s'est toujours investi pour notre ville. » Enfin, on retrouve sur cette liste une historique de l’époque Roger Castillon-Claire Lapeyronie, Laure Regamey, 68 ans, retraitée de l’Éducation nationale, qui loue « les compétences » et « partage les constats » dressés par Benjamin Desbrun.
Cette liste, « elle est quasi-complète », en dit sa tête, qui la présente comme « citoyenne, à ma connaissance il n’y a qu’un encarté. » Quant aux dissidents de la fin de l’ère Lapeyronie, dont il faisait partie comme Laure Regamey, Benjamin Desbrun affirme qu’il n’y en aura « pas beaucoup. »
Et le programme ? « Il sera détaillé à partir de janvier », avance le candidat. Cependant, « Rassembler pour agir » défendra le nouveau collège, et annonce « des mesures concrètes et fortes pour la sécurité, garante du vivre ensemble, le pouvoir d’achat et la solidarité, la santé, la propreté, le cadre de vie et l’espace public, l’embellissement, sans oublier la culture qui nous rassemble et nous élève, le sport qui nous émancipe et fait cohésion, les festivités », énumère Benjamin Desbrun. Il parle aussi de « retrouver du sens dans leur mission » pour les agents, d’une « confiance retrouvée avec nos partenaires » et, au niveau intercommunal, de faire de Pont « un partenaire, mais un partenaire exigeant qui doit être écouté et entendu. » Et de conclure : « il y a énormément de boulot. »