Publié il y a 29 jours - Mise à jour le 28.03.2024 - François Desmeures - 2 min  - vu 1111 fois

ALÈS Les préparateurs en pharmacie de l'hôpital actifs dans la grève nationale

L'hôpital d'Alès, et ses services extérieurs, compte une vingtaine de préparateurs en pharmacie

- François Desmeures

La vingtaine de préparateurs en pharmacie qui dépendent du Centre hospitalier Alès-Cévennes (Chac) a observé une heure de grève, ce jeudi matin, en soutien au mot d'ordre national lancé par la CGT. Si la profession a été revalorisée, celle-ci ne vaut que pour les nouveaux entrants dans le métier. Les anciens se réjouissent pour eux, mais cette revalorisation entraîne mécaniquement une baisse de prise en compte de l'ancienneté pour ceux qui affichent plusieurs années d'expérience. Et des salaires qui stagnent. 

L'hôpital d'Alès, et ses services extérieurs, compte une vingtaine de préparateurs en pharmacie • François Desmeures

"J'ai trente ans d'expérience et 300 € d'écart de salaire avec un nouvel entrant." La préparatrice qui parle - dans une profession très majoritairement féminine - a débuté en 1991. Mais toutes ses années ne sont pas reconnues. "Avec le Ségur de la santé, les grilles des nouveaux arrivants ont augmenté, explique Romain Sabran, délégué CGT de l'hôpital d'Alès. Mais pas pour les autres. Du coup, les gens en milieu de grille ont perdu de l'avancement, ainsi que de l'équité pour avoir des chances d'accéder au grade supérieur." 

"On n'arrive pas à gravir les échelons. Notre expertise et notre ancienneté sont balayées."

Une préparatrice en pharmacie du CHAC

"L'ensemble des soignants est concerné, souligne Romain Sabran. Les préparateurs lancent le mouvement." L'appel à se mobiliser était, effectivement, national. Sur Alès, 100 % des préparateurs ont observé un temps de grève, ce jeudi, d'après la CGT. "On en est à la deuxième refonte des grilles, explique une gréviste. On n'arrive pas à gravir les échelons. Notre expertise et notre ancienneté sont balayées."

Déjà, la profession a eu bien du mal à faire reconnaître l'année supplémentaire nécessaire à un préparateur hopitalier par rapport à un métier équivalent dans une pharmacie. La différence d'activité est pourtant clairement marquée. "Dans une pharmacie, on n'a pas de stérilisation à effectuer, pas d'opération chirurgicale à préparer, poursuit une préparatrice gréviste. Nous, on doit avoir une technicité de plus en plus pointue, des procédures, des protocoles, une gestion des approvisionnements ; on prépare le matériel pour le bloc opératoire ou pour la chimiothérapie ; on effectue des préparations pour les enfants, en fonction de leur poids et de leur âge... "

"On a perdu 400 à 500 € sur l'ancienneté", lance une autre préparatrice. "J'ai perdu dix ans, corrige une autre, on s'éloigne des grilles supérieures." Et si les préparateurs se réjouissent pour les nouveaux entrants, de les voir bénéficier de salaires plus décents, ils gardent le sentiment d'être les dindons de la farce. "Certains établissements ont pris le parti de rattraper la perte. Mais ce n'est pas le cas à Alès. Et nous n'avons pas d'ordre pour nous représenter et porter nos revendications." 

À Paris, les préparateurs devaient se retrouver devant le ministère de la Santé pour manifester, en espérant être reçus. Et être entendus, alors que les préparateurs eux-mêmes pensent que leur mouvement devrait faire tâche d'huile à d'autres secteurs du soin.

François Desmeures

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