COVID-19 Claude Rols, directeur de l'ARS dans le Gard : "Il y a quelques clusters mais pas de tension sur le système de soins"
Recrudescence du Covid-19, nouveau variant Eris, urgences à Bagnols et maison de garde de Nîmes, Claude Rols, le Monsieur ARS du Gard fait le point sur les risques de l'été dans le département.
Claude Rols, directeur de la délégation départementale du Gard pour l'Agence Régionale de Santé Occitanie (ARS) fait le point sur l'actualité estivale sur le front médical. Interview.
Objectif Gard : Le nombre de cas de Covid-19 est en augmentation ce mois d'août en France et en Europe. Est-ce le cas aussi dans le Gard ?
Claude Rols : Il y a quelques clusters mais nous n'avons pas à ce stade de tension sur le système de soins. Je dirais qu'il y a toujours un fond de cas mais cela reste calme pour le moment. Comme vous le savez, nous ne mesurons plus depuis quelques mois le taux d'incidence même si les remontées se font toujours. Mais il n'y a pas lieu pour le moment de le réactiver.
On parle ces derniers jours de l'arrivée du nouveau variant Eris. Est-ce que cela vous inquiète ?
Il n'y a pas d'alerte particulière. Le virus du covid continue de circuler, nous avons un léger absentéisme au niveau du personnel de santé mais rien d'alarmant. Après, nous sommes dans un contexte où les petites atteintes virales de saison sont là et donc des personnes sont malades comme chaque année.
Un mot sur les urgences de Bagnols. On a le sentiment que la situation n'évolue pas positivement. Qu'en pensez-vous ?
Le service d'accueil des urgences de Bagnols-sur-Cèze est peut-être celui qui est le plus fragile à l'heure actuelle mais les tensions sont présentes aussi dans les autres sites du département. Je pense au Centre hospitalier d'Alès, à la Clinique Bonnefon, à la Polyclinique du Grand Sud à Nîmes. Heureusement, il n'y a pas de grosses épidémies. Nous sommes en droite ligne avec nos prévisions du mois d'août. Ceci étant, même si le système parvient à se maintenir, c'est dur pour les professionnels qui cumulent fatigue et heures supplémentaires.
Les tensions sont vives aussi dans les maisons de garde. À Nîmes, les secrétaires médicales se confrontent à de la violence de la part des patients. Sur Alès, le médecin d'urgence doit faire face à un afflux de malades impossible à gérer. Comment on fait ?
Pour Nîmes, malheureusement, les gens sont probablement plus fatigués, plus impatients et cela génère de la violence verbale inacceptable. Je voudrais préciser que c'est le cas aussi dans les cabinets de ville. Pas plus tard que ces derniers jours, nous avons été alertés par des attitudes inconvenantes de patients. Cela a toujours existé mais là, on a des professionnels sous tension. C'est un cercle infernal. Alors on tente de contenir ces situations mais nous ne pouvons pas les prévenir. Nous avons décidé en tout cas pour les maisons de garde de les rapprocher des centres hospitaliers dont elles dépendent. Des conventions sont signées aussi entre la préfecture du Gard, les forces de sécurité et les professionnels de santé pour intervenir immédiatement en cas de débordement.
Et concernant la situation à la maison de garde d'Alès ?
On est dans une période estivale, avec un nombre conséquent de touristes dans notre département. Cela génère forcément plus de demandes et plus de malades. Pour Alès, nous faisons face à un autre problème, nous n'arrivons pas à trouver de médecins qui acceptent de faire des gardes la nuit et le week-end.
Cet été n'a finalement pas été si chaud que cela dans le Gard. Moins de dangers à gérer par rapport à la canicule. Une bonne nouvelle pour vous ?
Je ne dirais pas cela mais c'est vrai que l'on a eu un peu plus de chance cette année avec l'absence d'épisodes caniculaires intenses. Cependant, et cela est valable surtout pour les touristes dans notre région, moins habitués aux chaleurs, il est primordial de prêter attention à la déshydratation. Il faut également prendre toutes les précautions utiles pour les activités de loisirs et de baignade. Un rappel comme un marronnier chaque été mais qui est important, je le crois.
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