Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 30.11.2022 - STEPHANIE MARIN - 3 min  - vu 598 fois

L'INTERVIEW Juan Martinez, président de la CCBTA : "Il nous faut des médecins, c'est une urgence absolue"

Juan Martinez

Juan Martinez, maire de Bellegarde et président de la CCBTA. 

- Photo : Anthony Maurin.

La Communauté de communes Beaucaire Terre d'Argence a acté, lundi dernier, son adhésion au Groupement d'intérêt public (GIP) "Ma santé, Ma Région". Un dispositif créé par la région Occitanie qui permet l'embauche de médecins salariés pour lutter contre les inégalités d'accès aux soins. 

Lors du dernier conseil communautaire en date du lundi 28 novembre, les élus ont voté à l'unanimité l'adhésion de l'intercommunalité au GIP "Ma santé Ma Région", lancé cette année par Carole Delga. Le but : faire reculer les déserts médicaux en recrutant notamment quelque 200 professionnels de santé d'ici 2026. Avec ce dispositif, la CCBTA se dote d'un nouvel outil pour continuer d'attirer des médecins sur son territoire. 

ObjectifGard : Aujourd'hui, quel est l'état des lieux de l'offre de soins en médecine générale sur le territoire Beaucaire Terre d'Argence ?

Juan Martinez : On a une très forte carence sur Beaucaire. L'enjeu est d'autant plus fort dans cette commune paupérisée, qui a un besoin important de population médicale. Jonquières-Saint-Vincent n'a plus qu'un seul médecin et Fourques a encore perdu un médecin récemment. Vallabrègues, après avoir galéré, a réussi à en trouver un (en 2021, NDLR) et à Bellegarde, la situation commence à s'améliorer.

Ce n'est pas propre au territoire de la Terre d'Argence. Quel regard portez-vous sur cette situation ?

Il nous faut former plus de médecins. Même si on essaie aujourd'hui d'enveler le numerus clausus, ça ne peut pas se faire d'un coup de baguette magique. D'abord parce qu'il faut plus de professeurs en faculté et puis, on ne forme pas un médecin en six mois, il faut huit à dix ans. Mais on a besoin de plus de médecins pour couvrir les besoins d'une population croissante et vieillissante, qui demande plus de soins. Et puis il y a aussi le volet prévention de santé qui n'existait pas il y a 30 ans.

Les élus de la CCBTA ont adopté à l'unanimité l'adhésion au dispositif "Ma Santé, Ma Région". Il vient en complément des créations des Maisons de santé à Beaucaire et Bellegarde, ainsi que des quatre conventions signées avec des étudiants en médecine...

Il faut savoir tirer toutes les ficelles ! Nous avons signé une convention avec quatre internes, c'est-à-dire que nous les soutenons financièrement (à hauteur de 800 € par mois, NDLR) et en contrepartie, ils se sont engagés à s'installer sur le territoire (pendant une durée égale à la perception de l'aide, NDLR). Une première étudiante a déjà commencé à faire des remplacements à Bellegarde et devrait s'installer après avoir passé sa thèse début 2023, une deuxième est prévue pour le mois de mai, puis les deux autres internes contractualisés devraient pouvoir exercer entre 2024 et 2025. Et on continue à démarcher, à chercher d'autres internes. 

Avec ce dispositif "Ma Santé, Ma Région", combien de médecins espérez-vous accueillir ? 

La demande formulée était initialement pour deux médecins, c'est la condition minimale du dispositif, mais nous développons une demande plus importante pour quatre médecins. On sait que ça ne va pas être facile, qu'il y a une concurrence entre les territoires, mais on garde espoir. Le scénario idéal serait d'accueillir quatre médecins, deux pourraient être installés à Beaucaire, un à Jonquières-Saint-Vincent et un autre à Fourques. 

La question du coût de ce dispositif pour l'intercommunalité a été posée par Julien Sanchez lors du conseil communautaire lundi. 

Un, la santé n'a pas de coût pour moi. Deux, le coût estimé est raisonnable puisque l'intercommunalité prendra en charge tout ce qui concerne l'intendance, puisque nous avons déjà les locaux. C'est-à-dire le secrétariat, l'électricité, les fluides etc. Ce qui représente entre 30 000 et 60 000 € par an dans le cadre de ce dispositif, ce qui n'est pas du tout incompatible avec la bonne gestion de la collectivité. Je le redis, la santé est une priorité pour nous, il nous faut des médecins sur notre territoire, c'est une urgence absolue. 

STEPHANIE MARIN

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