Sa dernière mise de gants officielle a plus d'un an ! Elle date du 18 décembre 2021 lorsque, à l'occasion des finales des championnats du monde de boxe française organisées au Parc des expositions de Méjannes-les-Alès par son papa, Ben, Amine Feddal avait terrassé le gaucher ukrainien Oleksandr Bratchikov (relire ici). 

Ce jour-là, l'Alésien l'emporte mais se blesse au genou. S'en suivra une longue période de purgatoire à l'infirmerie, avant une reprise progressive de l'entraînement quelques mois plus tard. Sans proposition alléchante de combat, celui qui a découvert la savate boxe française à l'âge de 8 ans ronge son frein. Mais le compétiteur qu'est Amine Feddal entrevoit enfin une perspective réjouissante.

Ce samedi soir à Calais, le boxeur pieds-poings disputera la demi-finale du championnat de France Élite en vue d'obtenir un titre glané pour la première fois en 2017. Il sera opposé à un vétéran de la discipline en la personne d'Aziz Abdelaoui, un Strasbourgeois de 34 ans multi-médaillé. "On s'est déjà affrontés trois fois. Je mène deux manches à un", se souvient Amine Feddal, qui se méfie de ce dur au mal. Mais le triple champion du monde, réputé pour son humilité, ne prend pas ce combat par-dessus la jambe.

De retour au mastic depuis janvier dernier, celui qui est monté sur le ring dans la catégorie des moins de 70 kilos en décembre 2021 a choisi de s'aligner aux championnats de France chez les moins de 65 pour, dit-il, "s'obliger" à s'entraîner. Du lundi au vendredi, deux fois par jour, l'athlète suit la même routine d'entraînement au centre de ressources d’expertise et de performance sportive (CREPS) de Toulouse qu'il a réintégré depuis septembre dernier, bien qu'étant toujours licencié chez Hyène Fighting.

"Je me rapproche de la fin"

"J'ai essayé de faire le plus de sparring possibles", précise l'intéressé, qui a aussi "tourné" en boxe anglaise pour "sortir de ma (sa) zone de confort" dans la salle de Sofiane Oumiha, vice-champion olympique en 2016. Car après une pause d'une telle durée - une grande première dans sa carrière -, Amine Feddal appréhende son retour à la compétition. 

"Mais c'est comme le vélo, ça ne s'oublie pas ! Les sensations sont bonnes, je n'ai pas de bobo. Il me faudra peut-être une reprise avant de vraiment comprendre que je suis sur le ring, mais après ça va dérouler", échafaude-t-il, serein. En cas de victoire face à Aziz Abdelaoui ce samedi soir, l'Alésien composterait son billet pour les finales qui auront lieu le 1er avril au stade Pierre-de-Coubertin, à Paris.

Un tremplin idéal avant "l'objectif majeur" de sa saison : les World Combat Games qui se disputeront fin octobre en Arabie Saoudite, en compagnie de ses compères Alexis Nicolas et Damien Fabregas. Celui qui aura 32 ans en fin d'année le sait : "Je me rapproche de la fin. Quoi qu'il arrive, ça sera ma dernière année au haut niveau. Alors si je peux terminer sur une belle note en montrant que je suis le meilleur de ma catégorie depuis quelques années, ça serait parfait !"