Publié il y a 11 ans - Mise à jour le 12.11.2012 - tony-duret - 3 min  - vu 334 fois

DISPARITION DE CHLOÉ : L’interview de Violette, sa mère, courageuse mais désemparée

Violette, la mère de Chloé, à gauche sur la photo (en jean) discute avec Edouard Chaulet, le maire de Barjac

Chloé a disparu. Contactez la gendarmerie de Barjac si vous l'apercevez.

Ce dimanche matin, à 8h30, Violette, la mère de Chloé, garde espoir. A ses amis, à ses voisins, à ces inconnus venus généreusement donner un coup de main et qui se sont réunis sur le parking du supermarché Shopi de la commune, dont elle est la patronne, Violette lance : « Je suis positive. Aujourd’hui, on la retrouve ». Aidés par le maire de Barjac, Edouard Chaulet, les premiers villageois s’organisent et se répartissent les zones à fouiller. Violette, elle, nous reçoit dans son bureau, à l’intérieur du supermarché.

Objectif Gard : Racontez-nous cette journée de vendredi ?

Violette : J’ai déjeuné avec Chloé qui était en vacances. Elle m’a dit qu’elle passerait l’après-midi chez Alice, une amie. Elle est donc partie vers 14 heures à Rochegude. C’est la dernière fois que je l’ai vue.

OG : Quand avez-vous pris conscience qu’il se passait quelque chose d’anormal ?

Vers 19 heures. Mon mari m’a téléphoné et m’a dit que Chloé n’était pas rentrée à la maison. Je l’ai appelé plusieurs fois mais je suis toujours tombée sur sa messagerie. Je suis passée chez moi avant de repartir chez les parents d’Alice qui m’ont confirmé que Chloé avait passé l’après-midi chez eux et qu’elle en était partie vers 17h30.

OG : Qu’avez-vous fait ensuite ?

J’ai vrillé complet. Je suis remontée dans ma voiture et j’ai roulé tout doucement en regardant les fossés pour voir si elle n’avait pas eu un accident. Mais je n’ai rien vu. Chez moi, j’ai immédiatement contacté les gendarmes et puis, alors qu’on s’apprêtait à repartir sur les routes avec mon mari, il m’a dit qu’il venait de trouver le scooter de Chloé.

OG : Où était-il ?

Dans notre jardin. Pour nous il était difficile de le voir parce qu’il était dans un coin sombre. Mon mari m’a dit : « Le moteur est froid. Il s’est passé quelque chose. Y’a pas son casque ». A mon tour, j’ai réalisé qu’il se passait quelque chose quand j’ai vu son chargeur de portable. Elle le prend toujours avec elle.

OG : Comment vivez-vous depuis ?

Dans l’angoisse. Mon mari et moi, on ne vit plus, on ne dort plus. On est désespéré. Cette attente est tellement longue. (Elle s’effondre en larmes) J’attends devant mon téléphone. C’est mon seul lien vers l’espoir. Pourtant, j’essaie d’être forte pour tous les gens qui se sont mobilisés et qui sont formidables.

OG : Est-ce que vous avez une idée de ce qui a pu se passer ?

Non, je ne sais pas. Ce que je sais, c’est qu’une amie de Chloé que je lui avais demandé de ne plus voir lui a envoyé un texto un peu après 18 heures. Je sais aussi que Chloé l’a lu. Je pense qu’il s’est passé quelque chose vers 18h15. Mais quoi ? Ce qui me parait bizarre c’est que notre rue n’est pas fréquentée du tout. Est-ce que Chloé a été suivie ? Est-ce que quelqu’un l’attendait dans notre jardin ? Je continue de penser que si elle avait fait une fugue, elle aurait pris son chargeur.

OG : Pour finir, dîtes-nous en plus sur Chloé ?

C’est une enfant très terre-à-terre. Elle est posée. Elle aime les choses droites, carrées. Elle aime bien aussi avoir ses petites habitudes. Elle est en seconde au lycée Bellevue d’Alès, en internat. Ma fille ce n’est pas une ‘bimbo’, elle ne fume pas et ne boit pas. Elle veut faire des études dans le commerce. C’est une perfectionniste. Si elle lit cet article, et si elle a fugué, il faut qu’elle sache qu’elle peut revenir. Que personne ne lui en voudra. Parce que là, c’est pire. J’attends. Et cette attente est interminable.

Tony Duret

tony.duret@objectifgard.com

Tony Duret

Faits Divers

Voir Plus

A la une

Voir Plus

En direct

Voir Plus

Studio