Publié il y a 7 ans - Mise à jour le 28.06.2016 - anthony-maurin - 3 min  - vu 313 fois

NÎMES Biodiversité, Armée de Terre et séminaire international

Ensemble pour 3 jours afin de mieux comprendre et gérer la biodiversité sur les terrains militaires, l'Armée de Terre et les protagonistes émergents du développement durable à la "Française", reçoivent leurs homologues européens et plus encore (Photo Anthony Maurin).

Le séminaire de 3 jours qui veut concilier les impératifs opérationnels avec la préservation de la biodiversité des camps militaires, dans le cadre du projet "Life Défense Nature 2mil", a pris ses quartiers d'été au sein de l'Ecole Nationale de Police et du Camp des Garrigues.

C'est un sacré coup de pub et l'image de Nîmes ne pourra en être que meilleure! Un séminaire international de 3 jours est en train de défendre les intérêts de la biodiversité par le biais du projet "Life Défense Nature 2mil". Premier projet européen s'intéressant à la biodiversité des sites militaires, il met en relation l'Armée de Terre et les spécialistes de l'environnement comme le Conservatoire des Espaces Naturels par exemple.

Avec en moyenne 150 participants par jour et 16 nationalités représentées, l'Armée de Terre bien sûr mais aussi les Conservatoires d'Espaces Naturels, ONF, ONCFS, UNAF... Figurent en bonne place.

Les méandres du Gardon apportent au Camp des Garrigues de l'eau et une cachette quasi invisible D.R/Photo d'illustration. ©T.Vezon

Monique Boissière, conseillère municipale de Nîmes déléguée à l’Armée et au monde combattant représentait le sénateur-maire Jean-Paul Fournier en partance pour le Sénat... "Le maire est heureux que ce rendez-vous international se fasse ici car la ville est de longue date une cité militaire qui entretient des liens forts avec l’Armée. L’histoire militaire constitue un pan entier de notre propre histoire. Le Camp des Garrigues, retenu pour ce projet européen en est un excellent exemple et cela prouve la qualité de notre faune et de notre flore. Candidate à l’UNESCO, Nîmes ne doit négliger ni son patrimoine matériel ni sa richesse naturelle".

Le Gard ne boude pas son environnement. Si les richesses patrimoniales historiques sont prégnantes, celles plus sensibles comme la nature et la biodiversité sont aussi choyées. Le Camp des Garrigues est classé, pour la moitié de sa superficie, en zone Natura 2000 et offre à cet espace l’occasion d’une préservation totale de son environnement et de sa biodiversité.

La Camargue gardoise préserve aussi son environnement car elle fait partie des Grands Sites de France grâce à sa biodiversité (Photo SMCG Alain Colombaud). • COLOMB@UD/@L@IN

Didier Lauga, Préfet du Gard, affirmera qu'"En France, Nîmes est la deuxième ville de garnison après Paris et le camp d’entraînement des Garrigues est exceptionnel. Le département compte 3 sites classés à l’UNESCO mais beaucoup d'autres sont des sites naturels également classés. Les Gorges du Gardon sont à présent une réserve biosphère et Natura 2000! Il y existe une vraie richesse alors on essaie de préserver le maximum d’espèces. Nous avons aussi la Camargue, plus grande zone humide d’Europe mais il est vrai que les espaces militaires ont un rôle à jouer car ils ne voient que très peu d’activité humaine et sont vierges de toute exploitation". Le Préfet terminait même son allocation pas une citation de Gandhi... au milieu d'un parterre de soldats!

Situé au coeur du massif du Gardon sur 4700 hectares, le Camp des Garrigues est un modèle en matière d'environnement et de biodiversité. Tout comme l'Ecole Nationale de Police... Après avoir été une ferme au 18ème siècle, dès le début du 20ème, l'actuelle Ecole est devenue une base aérienne jusqu’en 1998. L'ENP est à présent la plus grande école d’Europe et s’installe sur plus de 37 hectares qui intègrent un arboretum et 4 ânesses qui débroussaillent et luttent contre les incendies. Sur place, on mange bio, fait dans les circuits-courts, traite les déchets, utilise souvent des véhicules électriques…

Nîmes a toujours été une terre propice à l'accueil des forces armées. Ces dernières entretiennent leurs terrains et prennent soin de conserver l'état initial et naturel de ces secteurs © S.Cerdan/armée de Terre/503RT

Pour le Général Christian Bailly, Officier de synthèse de l’Etat-major de l’Armée de Terre, "Ce séminaire suscite le succès, 2 mondes se font face, militaire et environnemental et il faut les unir! L'Armée représente habituellement une force destructrice mais nous n’avons pas le choix! Nos espaces d’entraînements sont précieux… Notre patrimoine, depuis 1996, a été divisé par 2 et nous nous sommes resserrés sur des zones à sanctuariser et dont nous pouvons bénéficier de manière durable et pérenne. Je crois que l’Armée de Terre a un lien singulier avec son territoire, elle est en immersion dans le milieu naturel, les soldats s’y fondent sans laisser de traces, on s’y entraîne… Cette préoccupation environnementale est pour nous assez naturelle!".

Quand on parle de biodiversité, les grands zones sauvages sont en bonne place mais les terrains militaires sont peut-être encore plus intéressants car ils ne sont pas accessibles et ne sont pas connus du grand public. Ces terrains, choisis car moins fertiles qu'ailleurs, sont sans urbanisme galopant ni artificialisation humaine. On n'y trouve pas d'agriculture ni d'industrialisation de masse mais plutôt une mosaïque naturelle créée par un milieu de perturbation intermédiaire favorable à un grand nombre d’espèces.

Comme le dit Christophe Aubel, futur Directeur de l'Agence Nationale de la Biodiversité: la biodiversité va mal, tous les indicateurs sont au rouge et une érosion environnementale massive se fait sentir. Les scientifiques évoquent déjà l'avenir et la probable sixième extinction de masse. La cinquième était celle des dinosaures! "Nos ressources sont le fruit de la biodiversité du passé… L’Agence Nationale de la Biodiversité sera créée au 1er janvier 2017 et aura 1200 agents sur le territoire (NDLR 3 sites dont un à Montpellier). Elle sera une vraie force de frappe pour servir la biodiversité et sera au cœur des réseaux en mobilisant tous les acteurs concernés. L’ambition est forte mais l’érosion de la biodiversité aussi".

Anthony Maurin

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