Publié il y a 7 ans - Mise à jour le 02.12.2016 - thierry-allard - 2 min  - vu 194 fois

GARD RHODANIEN Café, croissant, marchés publics

Le deuxième Caf'éco du Gard Rhodanien s'est tenu mercredi matin à Saint-Gély (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

Le deuxième Caf’éco de l’agglo du Gard Rhodanien était organisé mercredi matin au siège de l’entreprise JMA Chataignier, à Saint-Gély.

L’occasion d’une rencontre matinale entre les entrepreneurs du territoire et les élus communautaires, conduite par la directrice du développement économique de l’agio Emily Pagès.

Dossiers lourds et connexions lentes

Le thème choisi, à savoir les marchés publics, a suscité l’intérêt, à en juger par l’affluence : plus d’une trentaine de chefs d’entreprises, de l’entreprise unipersonnelle à la grosse PME, principalement du BTP, ont répondu présent. « L’objectif est de vous écouter », a résumé en début de réunion, après le café-croissant syndical, Emily Pagès.

Pour les chefs d’entreprises présents, la rencontre aura été d’abord l’occasion d’adresser leurs doléances au président de l’agglo Jean-Christian Rey, sur un point qui revient aussi régulièrement dans la vallée de la Cèze qu’un touriste Belge : l’accès à internet et au téléphone mobile. Car pour postuler aux marchés publics, mieux vaut avoir une bonne connexion : déjà, les marchés sont publiés en ligne, mais en plus, il faut pour y postuler envoyer de volumineux dossiers, une gageure sans un haut débit à peu près digne de ce nom. « Je suis en ligne réduite, je n’ai pas de box, témoigne un entrepreneur de Saint-Christol-de-Rodières. C’est ma soeur depuis son bureau qui doit envoyer mes mails. »

Une situation difficilement admissible en 2016 qui, à terme, risque d’amener les entreprises à déménager : « si ça continue, on aura du mal à rester dans nos villages », estimera un autre entrepreneur. Outre l’isolement numérique, les chefs d’entreprises locaux regrettent aussi la lourdeur des dossiers à monter pour les appels d’offres, souvent rédhibitoire pour ceux qui travaillent seuls. Résultat : « si on n’a pas de travail, on répond, sinon non », résume un entrepreneur solo.

« Les règles ont été allégées mais il faut aller plus loin »

Toujours s’agissant des marchés publics, un autre pointe, appuyé par plusieurs confrères, « un vrai protectionnisme dans les départements voisins », qui verrait les élus Vauclusiens privilégier les entreprises de leur département, par exemple. Jean-Christian Rey rappellera les règles : « le favoritisme, c’est la voie directe vers la prison pour un élu. Un appel d’offres a des règles, on essaie de mettre des clauses environnementales avec le carbone, ce qui favorise légalement les entreprises locales, mais l’architecte avec sa note technique a un pouvoir immense. »

Pour l’élu, « les règles ont été allégées mais il faut aller plus loin. » Quant aux petits marchés publics, qui échappent aux règles des appels d’offres, « quand on dit qu’on peut faire ce qu’on veut, ce n’est pas tout à fait vrai, tempère Jean-Christian Rey. On se fait étriller derrière si on ne prouve pas qu’on a pris le mieux disant, on a des comptes à rendre, c’est logique. » Alors pour aider les entreprises locales, l’agglo a organisé en juin dernier pour la première fois une réunion pour présenter les grands projets des collectivités du territoire en amont, « mais l’information a dépassé le territoire, et on a eu un nombre de réponses exponentiel », note l’édile Bagnolais. Pour autant, une deuxième réunion de ce type devrait être mise sur pied.

Le prochain Caf’éco devrait quant à lui se tenir au premier trimestre 2017.

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

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