Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 05.11.2020 - marie-meunier - 3 min  - vu 598 fois

MONTAREN ZAC des Sablas : la DDTM émet un avis défavorable pour le début des travaux

La ZAC des Sablas, à Montaren (DR/CCPU)

Lors du conseil communautaire du 12 octobre, un sujet avait été particulièrement discuté. C'est celui des travaux de la ZAC des Sablas (zone d'aménagement concerté). Une zone de 10 hectares en deux tranches, destinée à accueillir des entreprises et les faire rester sur le territoire, à Montaren-et-Saint-Médiers, en face de la zone commerciale. Mais le projet ne fait pas l'unanimité et un collectif s'est monté contre. 

Dernière nouvelle en date : l'avocate maître Corinne Lepage a déposé un référé-suspension ce lundi 2 novembre, à la demande du collectif pour la sauvegarde de l'Uzège, de la SORÈVE et de ses co-requérants, au tribunal administratif de Nîmes. Un référé-suspension faisant suite à l'affichage sur la zone des Sablas de l'arrêté préfectoral du 20 mars 2019. Ce dernier autorise les travaux de la tranche 1 des travaux.

"L'objectif attendu de ce référé-suspension est de faire arrêter les travaux jusqu'au jugement du recours contre l'arrêté préfectoral du 20 mars 2019, toujours en cours d'instruction. L'audience a été fixée au 12 novembre prochain", indique le collectif de sauvegarde de l'Uzège dans un communiqué.

Et d'ajouter : "Nous espérons que la CCPU aura la prudence d'attendre la décision de justice qui sera rendue dans le cadre du référé-suspension avant de procéder au défrichement." Le collectif dit avoir envoyé un courrier le 19 octobre à la CCPU pour demander la suspension des travaux et rappelant les termes du fameux arrêté préfectoral du 20 mars 2019. Cette lettre est restée sans réponse.

Des propositions de compensation biologique pas satisfaisantes selon la DDTM

Une copie avait été envoyée au préfet, à la mairie de Montaren et aux services de l'État. Et suite à cela, le collectif et la SORÈVE ont appris que le service en charge du dossier à la Direction départementale des territoires et de la mer (DDTM) a émis un avis défavorable le 27 octobre dernier concernant le respect des prescriptions de l'arrêté préalables au démarrage des travaux.

En effet, la DDTM précise dans sa lettre que l'arrêté préfectoral du 20 mars 2019 s'appuie sur l'article 7.2 portant sur les mesures compensatoires induisant que le bénéficiaire doit proposer "au plus tard trois mois avant le démarrage des travaux la création de plusieurs sites propices à la lucane cerf-volant (le plus grand coléoptère d'Europe, ndlr)". En d'autres termes, pour compenser l'artificialisation des sols sur la ZAC des Sablas, il faut d'autres terrains défrichés pour que notre insecte aux mandibules impressionnantes puisse continuer à vivre et à se reproduire en toute quiétude.

Toujours dans son courrier, la DDTM précise que la CCPU a bien envoyé une prescription en ce sens le 15 octobre. Avec plusieurs propositions de terrains. Sauf que le délai de trois mois n'a pas été respecté et que "les prescriptions relatives à la compensation biologique ne sont pas satisfaisantes". Dans les propositions de terrains formulées par la CCPU, la DDTM estime qu'il n'y en a pas un clairement identifié et "adapté biologiquement" pour la lucane cerf-volant.

"Les entreprises cherchent à s’installer et nous n’avons pas de terrain à leur offrir"

Contacté par Objectif Gard, Fabrice Verdier, le président de la CCPU, a répondu à propos de cet avis défavorable de la DDTM : "Nous réservons notre réponse à l’État. Nous avons répondu aux observations qui ont motivé l’avis défavorable. Nous estimons avoir dissipé le malentendu. Nous continuons a échanger avec les services de l’État et le préfet."

Quant au référé-suspension déposé au tribunal administratif, Fabrice Verdier ne veut pas "faire de commentaire en particulier" mais glisse : "Nous avons affaire à une obstruction systématique. Je rappelle qu’il ne s’agissait que d’une autorisation de défrichement pour nettoyer le terrain."

Pour rappel, cet espace qui doit accueillir la ZAC des Sablas a été fléché par l’ancienne municipalité de Montaren en 1990, et les 10 hectares ont été rachetés par la communauté de communes initialement pour y implanter un projet de piscine intercommunale qui n’a pas vu le jour.

Alors que cet avis défavorable met un nouveau caillou dans l'engrenage de la ZAC, le président de la CCPU alerte sur son importance économique : "Ils (ses détracteurs) s’opposent et pendant ce temps là, les entreprises cherchent à s’installer et nous n’avons pas de terrain à leur offrir. Que doit-on leur dire ? Allez à Alès ?" C'est d'ailleurs ce qu'envisage de faire la brasserie artisanale Meduz, implantée depuis huit ans au Mas des Tailles, aujourd'hui trop à l'étroit. "À Uzès, il n’y a plus de place", nous avait affirmé le co-fondateur, Christophe Fresquet, il y a quelques jours.

Marie Meunier (avec Thierry Allard)

Marie Meunier

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