Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 29.01.2021 - anthony-maurin - 5 min  - vu 857 fois

NÎMES Le point sur l'immobilier d'entreprise en 2020

(Capture d'écran Rendez-vous de l'Eco).

(Capture d'écran Rendez-vous de l'Eco).

Nîmes métropole organisait une session virtuelle, mais en direct, avec plusieurs tables rondes et des participants triés sur le volet qui devaient évoquer l'immobilier d'entreprise sur le territoire de l'agglo.

Proposé par la direction du Développement économique de Nîmes métropole sous la forme d’un Facebook Live, un nouveau " Rendez-vous Éco" a réuni différents opérateurs immobiliers qui présentaient les tendances du marché et les acteurs économiques ayant fait le choix de s’implanter sur le territoire.

C'est le premier vice-président de Nîmes métropole et maire de Générac, Frédéric Touzellier, qui lançait les débat en rappelant les objectifs, les moyens mis en œuvre et les enjeux de l'Agglo dans ce secteur. Créée en 1989, l’agence d’urbanisme et de développement des régions nîmoise et alésienne (A'U) est un outil d’ingénierie mutualisé, organisme d’études sans but lucratif, qui a pour vocation d’assister les collectivités locales et l’État dans leurs réflexions en matière d’aménagement et d’urbanisme.

Pour parler en son nom, David Retourna : " Concernant le marché du foncier, 3,7 hectares en huit transactions ont été consommé en 2020 sur le territoire de l'agglo. Quatre sur l'Actiparc de Bouillargues, deux sur Mitra, une sur Grézan IV et la dernière à Générac. Sur le parc Georges-Besse les prix demeurent les mêmes que ceux pratiqués à Montpellier mais pour le reste, Nîmes est bien plus attractive. Par contre, en foncier débloqué, il ne reste que six hectares à Bouillargues et 22 sur la zone Mitra. Donc d'ici deux ans, il n'y aura plus de foncier disponible pour les entreprises qui voudront s'implanter ici. "

(Capture d'écran Rendez-vous de l'Eco).

Ne pas se précipiter, faire les bons choix

C'est donc Frédéric Touzellier qui a expliqué la suite des événements. " Pour le président de l'Agglo, Franck Proust, l'emploi génère de l'économie. Bouillargues sera complètement commercialisée d'ici 2022 et pour Mitra, d'ici la fin de ce trimestre, des entreprises pérennes vont faire des offres et il ne devrait rester que cinq hectares. Notre stratégie est différente de celle de l'ancien exécutif. Nous allons faire des choix forts et il ne faudra pas se tromper car nous devons rester crédibles. Y compris pour Magna Porta par exemple ! À cause des compensations écologiques, acheter du foncier peut coûter plus cher et parfois nous avons du mal à décider. Nous apprenons, nous sommes vigilants. "

(Capture d'écran Rendez-vous de l'Eco).

Nîmes métropole a des atouts incroyables. Travaillant pour Cushman&Wakefield, Quentin Vergnet l'avoue, " l'offre concernant le foncier est toujours présente et attractive. Il y a encore l'effet de l'héliotropisme, la qualité du vie, la situation géographique stratégique où nous sommes à trois heures de Paris, de l'Espagne et de l'Italie. De plus et c'est un vrai atout, il y a beaucoup de main d'œuvre. "

Des chiffres rassurants

Pour le marché des bureaux, " En 2020, 26 300 m² placés et vendus aux investisseurs sont à noter. C'est une très très bonne année, deux fois meilleurs que 2019 et 30 % au-dessus de la moyenne décennale. La moitié de ces chiffres concerne le neuf avec par exemple la MSA et son gros programme de 4 500 m² à côté du Colisée. Les prix sont toujours plus attractifs que ceux pratiqués à Montpellier et, en décembre 2020, 33 500 m² de bureaux étaient disponibles, en grande majorité au sud de Nîmes. " 69 000 m² furent placés en 2020 pour les entrepôts et la logistique. C'est une nouvelle excellente année, un peu moins bonne que 2019 qui avait été exceptionnelle.

(Capture d'écran Rendez-vous de l'Eco).

Certains préfèrent le neuf quand d'autres partent à la recherche des bonne affaires à dégoter du côté des friches urbaines. Mais attention, en ville ou ailleurs, les gens veulent de la mobilité ! C'est ce qui peut faire la différence même s'il manque de foncier. Le marché gare, et sa vaste zone de 40 000 m² de bureaux, ne sera terminée que d'ici une douzaine d'années. Et les 110 hectares de l'aérodrome de Courbessac ? Et les 33 autres de la zone Tec II à Marguerittes ? Si on fait les comptes, le foncier serait bien moindre que ces chiffres et donc les zones paraissent peu intéressantes bien que proches de la ville mère et bien situées.

La covid change-t-elle la donne ?

Deuxième table ronde, l'immobilier d'entreprise et les témoignages. Celui d'Alain Lasserre de la société Tabatabaï en faisait partie. En effet, le groupe Tabatabaï a choisi l’Actiparc de Bouillargues pour implanter sa nouvelle agence grand sud mais pourquoi ? " Nous sommes à Caissargues et ce projet verra le jour pour accueillir une quarantaine de salariés. Il n'y a pas de hasard dans notre future installation. Le prix était intéressant et nous y serons d'ici deux ans pour un coût total du projet qui avoisine les deux millions d'euros. " Et quand on lui demande sa lettre au Père Noël Touzellier, les demandes pleuvent !  " Les clefs de la réussite c'est une bonne desserte depuis la gare centrale, vers l'ouest avec plus de TGV pour Toulouse, de vraies pistes cyclables, un peu de restauration et peut-être un accès facilité à l'aéroport de Lyon-Saint Exupéry... Tout ce que les gens veulent aujourd'hui dans leur environnement de travail ! "

Le télétravail change lui aussi un peu la donne. Michel Peinado, de chez Arthur-LLoyd revient sur ce phénomène qui semble s'installer et déstabiliser les entreprises. " En un an on a vécu un choc, on a éteint la lumière d'un coup. On s'est adapté notamment avec les outils virtuels comme la visioconférence qui ont permis de conserver une partie de l'activité des entreprises. Les grandes sociétés sont toujours en situation de crise et encore en télétravail, parfois à 100 %. Elles réfléchissent à leur réorganisation quand les TPE et PME, plus agiles, sont au bureau et ne changent pas beaucoup leur manière de fonctionner même si durablement les choses ont changé depuis quelque temps. 88 % des télétravailleurs sont contents de leur nouveau cadre de vie. Les patrons ont une meilleure gestion du temps de travail de chacun et de l'absentéisme. Mais il y a aussi beaucoup de points faibles et d'inégalités pour les collaborateurs selon leur logement, le connexion, leur cadre familial ou leur matériel... "

(Capture d'écran Rendez-vous de l'Eco).

Romain Tissot a quant à lui fait part de son nouveau projet de création qui verra le jour sur le Parc Gallica au mas des Noyers, entre le périphérique et l'aérodrome de Courbessac, à quelques hectomètres de la sortie d'autoroute Nîmes-Est. " Il y aura trois bâtiments d'activité car il y a beaucoup de demandes d'entreprises locales. Un bâtiment est déjà réservé. Notre coût de revient dépasse déjà le prix de vente moyen des terrains car le coût de la dépollution et de la préparation du terrain est déjà de plus de 50 euros le m² ! Nous croyons en cette entrée de ville car l'offre y est quasi nulle. C'est un investissement sur le long terme, le prix du neuf va augmenter car le coût de construction augment par rapport aux exigences des clients et de la performances des matériaux utilisés. "

La réunion virtuelle a également abordé d'autres thèmes comme la soft industrie qui signifie une production sur site, plus propre et plus vertueuse. Des nouveaux besoins qui vont se développer et pour lesquels l'Agglo doit rester attentive. Il en va de même pour les nouveaux quartiers à vocation mixte. Le prochain rendez-vous en Facebook Libre aura lieu le 5 mars et sera dédié à la covid, à la santé du dirigeant et à la question du comment rebondir ?

Anthony Maurin

Economie

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