Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 26.09.2021 - thierry-allard - 3 min  - vu 234 fois

OCCITANIE Pour l’apprentissage, « l’activité repart bien »

Catherine Elie, directrice des études et du développement économique de l’ISM (DR)

Des apprentis du CFA d'Alès. Photo d'archives : Élodie Boschet/Objectif Gard

La nouvelle édition du baromètre de l’apprentissage de l’Institut supérieur des métiers et de la MAAF vient d’être publiée. 

Il en ressort que 13 320 jeunes étaient apprentis en Occitanie en 2019-2020, un chiffre en hausse de 3 % par rapport à 2018-2019. Globalement, la tendance est à l’augmentation depuis 2016-2017. 

Dans le Gard, l’apprentissage marque légèrement le pas (-1 %), mais notre département reste, avec 1 750 apprentis, le troisième de la région Occitanie. On retrouve le plus grand nombre des apprentis gardois en CAP maçon (102 apprentis), devant le CAP boulanger (94 apprentis) et le CAP maintenance automobile (79 apprentis). 

Depuis 2017, les secteurs qui ont le plus la cote dans le Gard, ceux dont le recrutement d’apprentis a le plus progressé entre 2017 et 2019, sont la plomberie, le chauffage et la climatisation, tout comme les métiers de l’automobile, la pâtisserie et le BTS gestion de la PME. 

Catherine Elie, directrice des études et du développement économique de l’ISM, analyse ce baromètre.

Objectif Gard : Les effectifs des apprentis augmentent en Occitanie, et ce depuis plusieurs années. Comment interprétez-vous cette tendance ?

Catherine Elie : Il faut avoir en mémoire que l’apprentissage a fortement baissé entre 2012 et 2016, car on était dans les suites de la crise financière de 2008 qui a provoqué une baisse du pouvoir d’achat et qui a globalement impacté l’activité de nombreuses activités artisanales, notamment dans l’Occitanie. Et quand une entreprise tourne au ralenti, elle réduit la voilure et un de ses premiers réflexes va être de limiter l’embauche d’apprentis. Il y a eu un retournement de tendance en 2017, et tout de suite l’effet e été favorable sur l’emploi des apprentis dans l’artisanat, en plus les pouvoirs publics ont aussi lancé différentes opérations pour valoriser l’image de l’apprentissage. Donc la reprise de l’activité économique et les efforts des politiques ont été payants pour relancer la dynamique de l’apprentissage dans l’artisanat et dans les autres secteurs, tertiaires notamment. 

Quels métiers sont les plus plébiscités par les apprentis ? On a tendance à penser au BTP, c’est toujours le cas ?

Oui, le BTP avait vraiment baissé entre 2012 et 2016, là c’est vraiment reparti à la hausse, tant mieux. Ce sont des activités qui fonctionnent à plein régime actuellement, la crise sanitaire n’a pas eu d’impact négatif pour ces entreprises. Ce sont des entreprises qui ont des difficultés à recruter, le moyen de faciliter le recrutement est de former les apprentis, car dans un cas sur deux les apprentis restent dans l’entreprise. Il y a également les services où l’activité repart bien, notamment dans l’automobile, l’esthétique et la coiffure. Sur l’alimentation, on est sur une baisse, mais il faut avoir en tête que les métiers comme la boulangerie, pâtisserie, boucherie sont les métiers qui forment le plus d’apprentis proportionnellement au nombre d’entreprises. On est probablement arrivés à un plafond qui sera difficile de dépasser, notamment pour le métier de pâtissier, il a attiré énormément d’apprentis suite à la revalorisation de l’image par les émissions de télévision. Plus étonnante est la baisse dans l’artisanat de fabrication, ce sont des secteurs très variés, les métiers d’art, les métaux, la réparation navale, dans les autres régions l’apprentissage est plutôt en hausse dans ce secteur, donc c’est une particularité de la région, que je ne sais pas bien expliquer. 

On dit souvent que l’apprentissage est la voie royale vers l’insertion professionnelle. Est-ce toujours aussi vrai compte tenu de la crise sanitaire et économique que nous traversons ?

Je dirais que ça va devenir encore plus vrai. Un jeune formé par la voie de l’apprentissage a beaucoup plus de chances d’accéder rapidement à l’emploi par rapport à un jeune de la filière scolaire, ça va de soi car l’entreprise privilégie l’expérience, et dans un cas sur deux le jeune est embauché par l’entreprise qui l’a formé. La crise sanitaire n’a pas eu d’impact négatif dans l’artisanat, beaucoup de clients sont revenus dans les circuits de proximité. Dans les services, il y a eu un impact pendant la crise dans le secteur de la coiffure, mais ce n’était pas le cas des services automobiles, donc globalement, on a des activités qui s’en sortent. L’artisanat de fabrication a quant à lui bénéficié comme l'ensemble de l’industrie des mesures d’activité partielle, donc il n’y a pas eu globalement d’effet négatif non plus. On constate que l’artisanat a créé des emplois salariés en 2020, ce qui conduit à des besoins de recrutement, ce sont souvent des métiers en tension. Donc si un jeune cherche dans quelle voie et quel métier se former, il va trouver des débouchés dans ces métiers avec une très grande variété de diplômes, il y en a plusieurs centaines du CAP au BTS. 

Propos recueillis par Thierry Allard

Thierry Allard

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