CROS Vidourle et Valestalière jouent à cache-cache à l'amont de Saint-Hippolyte-du-Fort

Johan Jouves introduit la fluoréscéine à une trentaine de mètres des pertes du Vidourle à Cros
- François DesmeuresPoursuivant son étude sur les eaux souterraines du fleuve en amont de Quissac, l'EPTB Vidourle effectuait ce mercredi, à Cros, dans le Vidourle et la Valestalière, une coloration des eaux. Ce jeudi, les agents de l'EPTB et du cabinet d'expertise Cenote iront constater si leurs hypothèses sont bonnes sur la circulation souterraine des eaux. Mais ils savent, aussi, que chaque coloration réserve des surprises.
Alors que de l'eau coule encore dans la traversée du village, ils cherchent l'assec. Pour que la coloration fonctionne parfaitement, il faut que le produit soit introduit dans de l'eau, certes, mais au plus près des pertes. Ce sera finalement un peu à l'aval du pont submersible qui existe dans la traversée du village. Plus bas, le cabinet Cenote a déposé "de l'instrumentation à la zone de résurgence de Baumel, et un autre à Saint-Hippolyte". D'autres relevés se feront manuellement, pour savoir si on retrouve bien, dans certains secteurs, la coloration mise.
Sur les huit autres points de prélèvement figurent la source de Faventines ou la confluence avec la Valestalière. Toujours dans la même optique : connaître les chemins qu'emprunte l'eau en souterrain, estimer son trajet et évaluer ses éventuels échanges avec d'autres bassins versants (relire ici). Comme avec le Lez, plus à l'aval (relire ici), ou, pourquoi pas, avec le Rieutord de Sumène. L'an dernier, la coloration du Vidourle, à Saint-Hippolyte-du-Fort (relire ici), était bien ressortie à la résurgence de Sauve. Mais d'autres injections, notamment du côté de Pompignan, avaient donné des résultats inattendus. Quand la coloration ne s'était pas perdue on ne sait où...
Ici, les distances sont plus réduites. Et la zone de captage d'eau potable de Saint-Hippolyte-du-Fort est plus proche, raison pour laquelle la dose de fluoréscéine est moins importante que l'an dernier, même si le colorant ne présente aucun danger sanitaire pour la faune et l'eau du robinet. Dans la Valestalière, la coloration est presque incolore, sauf à sa mise en eau. Mais cette fois-ci, il ne s'agit pas uniquement de ne pas inquiéter les particuliers : en utilisant deux traceurs différents, les techniciens peuvent évaluer, dans une même zone de captage, quel a été le volume d'apport selon les cours d'eau.
"En 24 ou 48 heures, la coloration devrait ressortir à Baumel. La source Faventines, en revanche, a des propriétés différentes", explique Johan Jouves, du cabinet Cenote. Alors qu'elle est bien plus proche du Vidourle, elle bénéficierait, selon ce qu'indique la nature de ses eaux, de pertes de la Valestalière. L'hypothèse devrait être vérifiée par les traçages. "Normalement, on devrait retrouver tous les traçages", espère Johan Jouves, en pensant, sans doute, à ceux qui s'étaient perdus l'an passé.
À l'automne, de nouveaux traçages devraient avoir lieu dans le Crespenou et dans des pertes au sud de Monoblet. L'étude devrait connaître ses derniers relevés sur le terrain, en 2026, et des conclusions en 2027. Du moins, pour la partie du Vidourle située à l'amont de Quissac. À l'aval, dans le Sommiérois, l'étude n'avance pas aussi vite.