Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 13.03.2022 - abdel-samari - 8 min  - vu 3687 fois

ÇA RESTE ENTRE NOUS Les indiscrétions de la semaine

C'est dimanche. Il est 12 heures. Place à la coulisse politique gardoise !

Faites vos jeux, rien ne va plus. Chargé de mission en 2001, chef de cabinet en 2004, puis directeur de cabinet jusqu’en 2011, avant de s’emparer du poste de directeur général des services (DGS), Christophe Madalle aura gravi les échelons un à un au sein de la mairie de Nîmes grâce à son travail, sa pugnacité et son ambition. Les rouages de la collectivité, il connaît cela par cœur, comme son maire, Jean-Paul Fournier. Vingt ans après et quatre victoires plus tard, il fait pourtant probablement le mandat de trop. D’abord parce que parmi ceux qui l’entourent - anciens ou nouveaux élus - tout le monde en convient : Christophe Madalle semble de plus en plus désabusé et parfois à cran sur les enjeux qui animent la Ville. À quelques exceptions près : le musée de la Romanité lors du mandat précédent ou le Palais des congrès cette fois-ci. Pour le reste, il ne comprend pas que l’on vienne l’interroger, et pas question d’y consacrer une énergie folle. Sauf quand il est décidé. Et dans ce cas, il est prêt à aller très loin, seul contre tous, quitte à poser sa lettre de démission sur le bureau du maire, réalisant un chantage incroyable pour un responsable des services administratifs. Les clés de la machine sont entre ses mains et elle a tendance à se gripper à son initiative. Comme les engagements pris devant les Nîmois lors des dernières élections. C’est connu : les promesses n’engagent que ceux qui y croient. Reprenons donc les douze mesures prioritaires avancées par la majorité il y a deux ans. La création des forêts des enfants avec un arbre planté pour chaque enfant entrant en CP. C'est en partie le cas mais aux dernières nouvelles, la municipalité s’est un peu emballée : il n’y a pas assez d’espaces verts à Nîmes ! Urbaniser et préserver des espaces, il faut choisir. 50% des investissements dans le développement durable, création d’un réseau de vélo publics. La Ville laissera faire l’Agglo en partie sur ces deux chantiers. Trente millions d’euros pour la voirie de proximité. C’est en cours. Transformation du Parnasse en Aréna. C’est renvoyé aux calendes grecques pour le plus grand plaisir du DGS qui ne voit ni l’intérêt, ni la stratégie derrière. Création d’une maison du commerce et de la ville connectée à la Maison des avocats des pauvres. Une maison quoi ? Création d’une brigade de tranquillité et d’une police de transport. Allez, on va dire qu’il reste encore quatre ans… Gratuité des transports pour certaines catégories d’âges et lors des pics de pollution, merci Franck Proust à Nîmes Métropole. Mise en place de budgets participatifs et création d’une plateforme numérique de débats citoyens. Faudrait d’abord commencer par ne pas couper le micro de l’opposition lors du conseil municipal. Refus catégorique de nouvelles grandes surfaces commerciales en périphérie. À part le futur « quartier Assaf », il n’y a en effet rien à l’horizon. Création d’une biennale internationale d’art. Sophie Roulle, l’adjointe à la Culture, est sur le coup. Enfin, la création d’un conseil municipal des séniors. La crise covid étant passée par là, les seniors, population plus à risque face au coronavirus, sont invités à rester prudents. Vous l’avez compris, tous les chantiers sont repoussés sine die. Une chose est sûre, plus le premier édile montre des signes de fatigue, plus certains cherchent à étendre leur pouvoir. Un pouvoir illimité. Si quelques-uns semblent déjà parier sur une fin d’histoire prématurée, il devrait se méfier. Le maire a plus de ressources qu’on ne le croit…

Paul Planque va trop vite… Sur Alès, les politiques ne manquent jamais une occasion de se moquer. Encore plus quand il s’agit d’un élu d’opposition qui a l’intention de se présenter aux prochaines législatives. Quand certains ont appris que Paul Planque avait eu son permis retiré suite à un excès de vitesse, ils n’ont pas manqué de le faire savoir dans toute la Ville. L’intéressé, qui a forcément un peu les boules, reste beau joueur. Il reconnait son erreur et dit « ne pas faire partie des gens qui se plaignent que la gendarmerie fasse son boulot. ». Et d’expliquer : « Après 44 ans de permis c’est la première fois, je paye cash. » Cela n’empêchera pas le chef de file communiste sur la 4e circonscription du Gard de poursuivre son activité et de sillonner le territoire en véhicule sans permis. Pour le coup, il risque d’avoir du mal à rattraper ceux qui ont déjà un temps d’avance…

Marche ou trève... Sur la 4e circonscription, Max Roustan joue toujours la carte du suspense, probablement le temps de s’assurer que Valérie Pécresse se ramasse bien à la Présidentielle… Il décidera alors de son sort et de son potentiel remplaçant sur cette circonscription décidément très convoitée. Il hésite aujourd’hui entre deux fidèles : Valérie Meunier, élue à la mairie d’Alès depuis des années, présidente du groupe de la Droite au Département, ou Jean-Pierre de Faria, maire de Saint-Ambroix depuis 2014. Une chose est acquise, Philippe Ribot ne sera pas l’une des options. Pas question de le propulser et qu’il marche sur les plates-bandes de Christophe Rivenq, le protégé de Max Roustan… En parlant de marche, Philippe Ribot pourrait bien être la surprise espérée par la majorité présidentielle : le maire de Saint-Privat-des-Vieux pourrait très rapidement rejoindre La République en marche. Et donc affronter le candidat Les Républicains

Wargon se décale. Emmanuelle Wargon, ministre déléguée auprès de la ministre de la Transition écologique, chargée du Logement, sera dans le Gard rhodanien la semaine prochaine. Initialement prévu le mercredi 16 mars, son déplacement se fera finalement le lendemain, jeudi 17 mars, pour signer la convention ANRU avec les représentants de la ville de Bagnols-sur-Cèze.

Coup de colère de la députée ! Catherine Daufès-Roux n'est pas prête de remettre les pieds à Lasalle après une désagréable expérience survenue il y a quelques jours. "Triste matinée, temps gris et pluvieux pour arriver au village de Lasalle avec sa longue rue étroite aux façades sombres et vieillies", écrit d'emblée la députée sur les réseaux sociaux vendredi. Après avoir été reçue par le maire, Henri Delatour, Catherine Daufès-Roux raconte avoir subi de "glaciales hostilités" de la part des élus de la commune. Qui lui reproche sans preuve son absence à l'Assemblée nationale alors que la Gardoise rappelle qu'elle y était toutes les semaines depuis qu'elle a remplacé Olivier Gaillard. Enfin, elle n'hésite pas à soulever les critiques négatives et le manque d'objectivité de certains. Flinguant ces "néo-cévenols" qui se plaignent de tout et font preuve "d'indécences insupportables" mais oublient que tous les projets de Lasalle ont été financés par les collectivités et l’État. Et de proposer pour l'avenir un meilleur "dialogue dans les deux sens et non à sens unique ; ce que je pourrais qualifier d’un bon sens rural solidaire et républicain qui permet de discuter dans l’optique d’agir utilement dans l’intérêt de nos concitoyens en dépit des divergences de sensibilités." C'est dit !

Le Parlement en toc d'Annie Chapelier. Si jamais elle a été victime de bourdonnements d'oreilles samedi soir, la députée de la 4e circonscription Annie Chapelier doit peut-être chercher du côté d'Anduze. Depuis l'Espace Pélico du fief de Geneviève Blanc, la majorité présidentielle a lancé sa campagne à l'occasion d'une réunion publique orchestrée par Jérôme Talon, co-référent dans le Gard de La République en marche (LREM), et Catherine Daufès-Roux, députée de la 5e circonscription. Invités à donner leur avis sur la future parution du livre Un Parlement en toc rédigé par l'ex-infirmière-anesthésiste, lequel dénonce tout ce qui ne tourne pas rond au Palais Bourbon et décrit le "manque de démocratie interne" qui serait propre à la majorité présidentielle, les deux derniers nommés n'ont pas été tendres avec l'ex-marcheuse, pourtant toujours sous le giron de la Macronie en tant que membre du groupe Agir ensemble. "Je n'aime pas trop cette façon qu'elle a de donner des leçons en jetant des anathèmes aux autres députés qui, eux, ont travaillé. Elle répète depuis trois ans qu'elle a l'impression de ne servir à rien. Alors pourquoi n'a-t-elle pas démissionné ? Cracher dans la soupe de la sorte, c'est ridicule !", s'est exaspéré Jérôme Talon. Et Catherine Daufès-Roux de compléter : "Annie Chapelier s'est trompée de mandat. Pour avoir l'impression de servir à quelque chose, elle aurait dû briguer un mandat exécutif." Et dire que ces remarques ont émané d'une intervention du jeune impétueux Nathan Casano, lui aussi candidat sur la 5e pour le parti Allons enfants, et bien décidé à jouer les trouble-fêtes en s'immisçant dans les réunions publiques de tous ses adversaires.

Fausse note pour le conservatoire de musique aux Carmes ! On le sait depuis quelques mois maintenant, la ville de Nîmes a décidé de transférer toutes les fonctions de son conservatoire à rayonnement départemental de musique, danse et art dramatique sur le site des Carmes, actuellement occupé par l’université des sciences. Sauf que les représentants du site universitaire nîmois ne sont pas très favorables à ce déménagement. D’abord, parce que le site des Carmes bénéficie aujourd’hui d’un espace utile et pertinent pour les chercheurs nîmois et l’activité d’enseignement. Ensuite, parce que les espaces à Hoche seront très rapidement saturés par l’arrivée des Sciences, ce qui fait dire à l’Agglomération nîmoise qu’il y aurait mieux à faire. Pourquoi pas un conservatoire de musique à dimension communautaire installé à proximité de la scène de musique actuelle, Paloma ? « C’est cohérent et intelligent. Ainsi, les artistes nationaux et internationaux pourraient venir rencontrer les jeunes nîmois. Et puis, on manque de m2 en coeur de ville. Là, à côté de Paloma, ce n’est pas ce qui manque », indique une source bien informée de l’Agglo. On pensait que les dissensions entre la Ville et Nîmes Métropole prendraient fin après les Municipales de 2020. Elles n’ont jamais été aussi fortes…

Club des sites touristiques du Gard : sortez-moi de là ! Considérant que les retombées sont inexistantes, et que partager les bonnes pratiques et les échanges entre sites touristiques départementaux n’avaient que trop peu d’intérêt, Sophie Roulle et les équipes de direction du musée de la Romanité ont décidé de ne pas renouveler leur adhésion au Club des sites touristiques du Gard. Depuis 1999, ce Club piloté par la CCI Gard fédère tous les professionnels du territoire pour promouvoir une offre touristique diversifiée, de qualité, notamment au travers d’une charte et commune. Des Cévennes à la Provence, en passant par la Camargue, 44 sites sont regroupés en bloc pour convaincre les touristes de faire un circuit intéressant pour l’économie locale. Ce sera désormais probablement sans le musée de la Romanité.

Repas de chef sans Bourgade ! À l’occasion de la première édition de la Semaine romaine pilotée par Edeis, les équipes ont l’intention de mettre les petits plats dans les grands. Elles ont décidé de convaincre le chef multi-étoilé, Pierre Gagnaire, de concocter un repas dantesque pour des VIP triés sur le volet. Après avoir imaginé une réception en plein air au Bosquet, l’idée aujourd’hui est d’installer tout ce beau monde près du Temple de Diane. Niché dans les Jardins de la Fontaine, le Temple de Diane est l’un des joyaux romains de Nîmes. Refus catégorique de Mary Bourgade, l’adjointe au maire de Nîmes en charge de l’inscription Unesco. En pleine campagne pour l’inscription de la Maison carrée, inutile de prendre des risques pour celle qui n'avait pas initialement choisi Edeis face à Culturespaces. Il n'est donc pas question de concéder quelques nouveautés et de se déjuger un an après…

Cet enfoiré de François Martin. L’ancien chef d’agences de Midi Libre, ancienne plume d’Yvan Lachaud, ex-président de l’Agglo de Nîmes avant de devenir son conseiller spécial à Nîmes Métropole pendant cinq ans, a décidé de raccrocher et de profiter d’une retraite bien méritée. Mais pas question de rester sans rien faire… Il vient d’accepter de donner un coup de main aux Restos du Coeur. Désormais, il est le responsable de la communication dans le Gard. Traité d’enfoiré par les politiques après les avoir égratigné pendant des années, c’est lui désormais qui a décidé de mettre son talent au profit de cette association créée par un bel enfoiré !

La rédaction

Abdel Samari

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