Publié il y a 7 ans - Mise à jour le 19.02.2017 - eloise-levesque - 2 min  - vu 394 fois

FAIT DU JOUR Alès : Julie, l'artiste qui conjugue notre quotidien au singulier

Julie Horvath. EL/OG

Julie Horvath a hérité de l'aplomb de sa grand-mère Adrienne, figure militante cévenole. Installée depuis deux ans à Alès, elle est l'une des seules en France à customiser tous types de vêtements et d'objets à la peintre acrylique. Son atout : sa patte créative.

Un squelette au doux sobriquet d'Etienne, des têtes de morts un peu partout, le salon de Julie, 37 ans, est discrètement saupoudré de détails pour le moins insolites. Jeune maman accomplie, l'artiste nous accueille en collants noirs customisés et laisse entrevoir quelques tatouages. Bienvenue dans son univers créatif.

Née à Alès, la trentenaire grandit dans une famille d'artistes. "J'ai toujours dessiné, notamment des portraits. J'ai longtemps utilisé du pastel", se souvient-elle. À 15 ans, elle expose pour la première fois à St-Ambroix. Puis elle laisse sa passion de côté pour entamer des études de droit. "On me poussait à faire une école d'art, mais je n'en avais pas besoin". Un peu dépassée par la vie, son boulot, ses trois garçons, elle perd l'envie.

Pourtant, un véritable don est voué à s'exprimer, il suffit parfois d'un déclic. Celui de Julie sera le décès de plusieurs membres de sa famille, le raz-le-bol du quotidien. À 33 ans, elle plaque tout et se lance dans une nouvelle aventure presque inédite en France : la customisation. Elle démarre par les chaussures puis s'ouvre à tous types d'accessoires, tablier de barbier, sèche-cheveux pour coiffeuse, guitare, protège-tibia ou simples sacs à main. Julie n'a besoin que d'une idée, d'une personnalité, pour trouver l'inspiration. "Je ne fais pas de copier-coller. Je peux prendre des modèles, mais je les reproduis à ma façon. Jamais un pied n'est identique à l'autre. Ils se complètent et peuvent raconter une histoire", explique-t-elle.

Des jeux TV pour se faire connaître

Son public ? Il n'est pas vraiment cévenol, "les gens ont peu de moyens ici", regrette-t-elle. En revanche, il va de 0 à 78 ans, pourvu qu'on se sente "unique" et qu'on ait envie de le montrer ! "On peut avoir une tenue classique. Des chaussures customisées font tout de suite la différence", note-t-elle. Et d'ajouter : "Je peux aller du très réaliste, aux jeux vidéos en passant par les personnages de dessins animés, les pochettes d'album...".

Si cette activité de niche séduit, elle peine encore à se faire connaître dans les milieux les plus aisés. Deux ans après son installation, la jeune femme sous-évalue toujours ses créations sur le marché. "Vivre des aides sociales, c'est frustrant quand on travaille", déplore-t-elle. Loin d'avoir les deux pieds dans le même sabot, Julie se démène donc pour se faire repérer et commence par les jeux télé. "Tout le monde veut prendre sa place", "Les douze coups de midi", "Harry", elle a réussi à trouver une cliente en Suisse grâce à sa médiatisation. "Je recommence bientôt. Je repasse chez Nagui fin mars/début avril", annonce-t-elle. Autres touches : avec une mannequin internationale et un rappeur célèbre. Pourquoi pas des partenariats sur le long terme ? "Mon idéal est de faire de la série pour les petits budgets, et de l'unique pour ceux qui peuvent se le payer". En attendant, elle continue de prendre son pied.

Eloïse Levesque

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www.hbyjuliehorvath.com

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