Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 19.02.2020 - anthony-maurin - 5 min  - vu 4861 fois

FAIT DU JOUR Un Croco devenu Puma

(Photo DR). - STEEVE JOSCH

Richard Teyssier, Directeur Général de Puma France (Photo DR). • STEEVE JOSCH

Il est Nîmois mais quand il se balade dans les rues de sa ville, Richard Teyssier passe inaperçu. Directeur général de Puma France, il nous parle de son parcours, de son enfance ici, de ses envies et de ses passions. Interview.

Qui êtes-vous ?

Je suis né à Nîmes le 1er avril 1968 d’un père Nîmois. J’ai vécu 15 ans à Nîmes. Je suis allé au collège à Saint-Jean-Baptiste-de-La-Salle puis au lycée Daudet. Comme je nageais au Nautic Club de Nîmes, pour m’entraîner un peu plus j’ai dû aller à Font-Romeu puis à Nice car j’ai eu quelques qualifications en équipe de France jusqu’à mes 17 ans.

Nîmes-Nice, Yannick Agnel a eu le même parcours...

Oui, c’est drôle ! Je n’ai pas eu la même carrière, je n’avais pas le quart de la moitié de son talent… Mais j’ai connu et nagé à la même période que Fabrice Pellerin qui a coaché Yannick à Nice ! Là-bas, j’ai poursuivi mes études en économie.

Comment s'est passée votre entrée dans la vie active ?

Je suis parti quelques mois au USA puis j'ai été embauché chez Mars comme commercial. J’y suis resté 17 ans dans le secteur de la vente et du marketing. Pendant trois ans, j’ai été directeur général de Mars au Portugal. C’est là que mon fils est né avant que je ne revienne en France pour être directeur général « food France » (notamment la marque Uncle Ben’s). En 2010, Puma m’a appelé pour devenir directeur commercial pendant un an avant de me donner la direction que j’assume aujourd’hui.

Nîmes n'est jamais bien éloignée ?

J’ai croisé de nombreux Nîmois au gré de mes voyages et Nîmes a produit pas mal de gens qui ont réussi dans le sport et/ou le business. Et chacun aime y revenir car l’ambiance y est particulière, qu’elle est de plus en plus belle et bien faite. Je suis un vrai Nîmois qui aime sa ville !

(Photo DR). • STEEVE JOSCH

Mais le siège de Puma France est à Strasbourg ! 

Nîmes, c’est ma ville, celle de mes parents. Je suis Nîmois et non Strasbourgeois ! Je vous assure qu’ici, on entend mon accent même s’il est moins prononcé que le vôtre… J’adore ma ville, son histoire. J’aime, quand je reviens, retrouver la luminosité du Sud.

C'est pour cette raison que Puma est l'équipementier du Nîmes Olympique ?

C’est assez marrant mais c’est un hasard et je n’y suis pour rien ! Je me refuse d’influencer mes équipes quant aux choix des clubs. Nous avons signé avec Nîmes alors que le club était très loin de la Ligue 1. Comme les collègues savaient que j’étais Nîmois, ils m’ont demandé si je voulais aller signer. Je suis venu à Nîmes avec mon fils et mon frère pour signer ce contrat.

Le partenariat se passe-t-il bien ? Aucun regret ?

Ça va faire quatre ans. Les résultats sont très bons. Les Crocos ont fait une très belle première année en Ligue 1 et cette année est plus compliquée mais les derniers matches sont rassurants. Nous sommes ravis, aussi bien Puma que moi-même ! Vous savez, Nîmes gagne plus avec le cœur qu’avec le portefeuille. Il doit rester deux ans de contrat, normalement le club peu faire un appel d’offres mais comme tout se passe bien, nous continuons les négociations au fil de l’eau.

Comment sont réalisés les maillots ?

C’est un processus long. Le club nous indique ce qu’il veut, précise ses demandes, donne les couleurs, les influences et les éléments caractéristiques. Nos équipes travaillent et reviennent au club avec des planches d'illustration que le club commente. On s’aligne sur les dernières propositions et choix. On fait des échantillons et une fois les modèles définitivement choisis, tout part en production.

Et ceux de l'an prochain ?

Ils sont finis. Enfin je pense qu'ils doivent l'être car c'est un processus très long. S'ils ne le sont pas, c'est pour très bientôt et que le club soit en Ligue 1 ou en Ligue 2, le maillot sera le même. Cela n'aura aucune incidence pour nous.

Les Crocos vont avoir un nouveau stade d'ici quelques années. Qu'en pensez-vous ?

Un nouveau stade serait logique. En tant que Nîmois, je me rappelle des matches à Jean-Bouin. L’équipe méritait mieux alors on a eu les Costières, un stade neuf. C’est pareil maintenant, le NO mérite mieux que les Costières qui vieillissent, un stade neuf et les infrastructures qui vont avec. Je viens au moins une fois par an voir un match aux Costières parce que j’aime ça ! Mon métier est aussi ma passion !

Vous adorez le sport et vous en avez fait votre métier. Bonne idée !

Le milieu du sport est très agréable et c’est un secteur toujours en croissance. Le sport est ancré dans la vie quotidienne. Tous les marchés, même celui de la mode comme les baskets par exemple, sont en croissance constante. Puma est une entreprise de passionnés de sport et l’environnement sportif pousse au dépassement de soi, au dynamisme, à l’intégration et à la mixité. Des termes qui existent chez nous depuis toujours. Je me sens bien ici !

Votre marque a des symboles qui illustrent tout cela ?

En 1924, Adolf Dassler (créateur d'Adidas et frère du créateur de Puma, Rudolf) équipait déjà les plus grands sportifs comme Jesse Owens qui a tout gagné au nez et à la barbe d’Hitler aux JO de Berlin. Tommie Smith, dans les années 1960, pleines de ségrégation aux USA, gagnait et montait sur le podium ganté de noir et chaussé de Puma. Nous avions Pelé, Cruyff et aujourd’hui Usain Bolt, Griezmann, ou le tout nouveau détenteur du record de saut à la perche Armand Duplantis ! Actuellement, on a beaucoup de bons week-ends, y compris avec le Nîmes Olympique !

Comment va Puma aujourd'hui ?

La marque a connu une forte croissance à la fin des années 1990 puis tout s’est compliqué. À mon arrivée, nous avons revu la stratégie. Nous nous sommes à nouveau focalisés sur le sport et depuis 2015 nous sommes en pleine croissance.

Et vous êtes entré dans le top 3 des équipementiers dans le monde du sport. En France, vous êtes le leader en Ligue 1...

On en avait besoin mais le plus important, c'est d’être présent et visible tous les week-ends. Nous voulions retrouver notre place parmi le top 3 des équipementiers dans le football mondial. Marseille est un club qui nous ressemble, qui pratique un football populaire et qui joue avec le cœur. Être leader en Ligue 1 c’est bien car nous n’avions pas forcément prévu que le Nîmes Olympique allait en faire partie !

Cela vous permet-il de travailler pour d'autres secteurs du football en France ?

Oui, nous ne nous arrêtons pas là. Avec le foot amateur, nous équipons plus de 1 000 clubs, plutôt des gros, de tous niveaux. C’est notre crédibilité dans le football. Nous avons Manchester City ou Dortmund mais aussi les amateurs. En fait, ils jouent au même jeu et ont besoin des mêmes choses…

Anthony Maurin

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