Publié il y a 1 an - Mise à jour le 17.11.2022 - Sacha Virga - 2 min  - vu 780 fois

L'INTERVIEW Martine Tibérino-Champ, vice-présidente d'APESA : "On a beaucoup de chantiers à mettre en oeuvre"

Martine Tibérino a été nommée ce mardi vice-présidente d'APESA

- (photo : Nicolas Dhombres)

Depuis mardi, Martine Tibérino-Champ, présidente d'APESA 30, a été nommée vice-présidente de l'association nationale venant en aide aux entrepreneurs en souffrance psychologie aigüe. Elle dit tout sur son nouveau poste.

Objectif Gard : Vous avez été nommée vice-présidente de l’association APESA, en quoi cela consiste-t-il ?

Martine Tibérino-Champ : C’est vraiment une association qui me porte, tu peux pas rejoindre APESA si tu n’as pas la volonté d’aider. Le président national m’a repéré après mes actions sur le territoire gardois, il a vu que cela comptait énormément pour moi alors il m’a nommé vice-présidente. C’est une association qui vient en aide aux entrepreneurs en souffrance aiguë, qui ont des envies suicidaires. On intervient par le biais de sentinelles sur leur mal-être et on établit un questionnaire que l'on envoie à des psychologues à Paris. Ces entrepreneurs sont pris en charge en 25 minutes et on juge leur degré de mal-être. En fonction des résultats, on les renvoie vers nos psychologues qui les suivent, suite à cela on leur offre cinq séances de psychothérapies.

Vous avez traité combien de cas ?

J’ai créé APESA 30 en 2020, la courbe est exponentielle d’années en années. Dans ce premier semestre 2022, on a traité deux fois plus de cas que sur toute l’année 2021. Dans le Gard, on en est à plus de 15 cas. Le psychologue de Paris va réaliser la première audition de la personne en souffrance aiguë, une heure d’entretien au total.

Les chefs d’entreprises sont-ils ouverts à ce genre d'aide ?

Certains nous contactent directement. Dans ce cas c'est beaucoup plus simple parce que s’ils nous sollicitent, ils sont complètement ouverts à parler de leurs problèmes, c’est un message de détresse. Ils sont capables de tout entendre parce qu’ils sont vraiment dans le malheur. Quand ce sont des gens repérés par exemple par leur conjoint, ce n’est pas pareil, il faut leur faire comprendre que la démarche est volontaire, gratuite et anonyme.

Martine Tibérino, nouvelle vice-présidente d'APESA • Photo : DR

Vous avez des retours de ces personnes ?

S’ils ne m’écrivent pas, je ne sais plus rien, je n’ai pas le droit de m’interposer après le psychologue puisque tout est anonyme. La semaine dernière, une dame m’a envoyé un message de détresse. Je l’ai appelé pendant 30 minutes et comme je lui ai expliqué comment sa procédure au tribunal allait se passer, elle m’a dit à la fin de l'entretien qu’elle n’avait pas besoin de tout ça parce que je l’avais aidé. Parfois quelques mots peuvent suffire, elle a gardé mon numéro au cas où elle aurait besoin de m’appeler.

Quels sont les projets futurs pour APESA ?

APESA a été créé en 2013, il faut faire reconnaitre encore plus l’APESA auprès du ministère de la Justice, la faire rentrer dans la formation initiale des juges… Beaucoup de chantiers à mettre en oeuvre.

Sacha Virga

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