Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 12.12.2020 - corentin-migoule - 4 min  - vu 5429 fois

ALÈS La folie d’Alex et Gil au service des commerçants

Sans perspective à cause de la pandémie, le couple laisse un temps de côté La Folie passagère pour adopter Les Folies d'Alex et Gil. (Photo DR)

Créateur de La Folie passagère, concept inspiré du cabaret, du cirque et du cinéma, qui a réuni jusqu’à parfois un millier de fêtards par soirée, le couple, contraint à la mise en stand-by de son activité pour une durée indéterminée, vient de se lancer dans une nouvelle aventure où son pouvoir de communication est mis à l’épreuve.

Tous les fêtards gardois connaissent, sans forcément le savoir, la société GM Events ou ont déjà participé à l’une de ses innombrables soirées organisées à une époque où le coronavirus n’avait pas encore franchi les frontières du pays. Créateur du concept La Folie passagère en association avec sa compagne Alexandra Ponson et Philippe Metge, Gil Martin a fait le bonheur des chefs d’entreprises locaux désireux de marquer le coup en offrant à leurs employés et leurs partenaires des soirées d’exception.

Inspiré du cabaret, du cirque et du cinéma, le concept qui associait restauration, consommation de boissons pas toujours non-alcoolisées et shows de performeurs à outrance, n’est évidemment pas compatible avec les restrictions sanitaires actuelles. Logée à la même enseigne que les discothèques de l’Hexagone, l’activité du couple est à l’arrêt total depuis le mois de mars.

Loin de se morfondre ou de se laisser gagner par la morosité, Gil Martin a laissé parler son intuition : « On est arrivés à la fin de l’été en se doutant bien que l’arrêt de notre activité allait durer encore au moins un an de plus. On avait épuisé toutes nos ressources. Mais on a pris conscience de la chance qu’on avait d’avoir une communauté qui nous suit (plus de 3 500 abonnés sur la page Facebook, NDLR) avec un taux d’engagement très élevé. On s’est dit qu’il y avait quelque chose à faire dans le domaine de la communication, d’autant qu’après plus de vingt-ans dans l’événementiel, la communication ça me connaît. »

Gil Martin en pleine session montage. (Photo Corentin Migoule)

Quelques semaines plus tôt, attaché à garder le lien avec ses fidèles abonnés en plein confinement printanier, le duo livrait chaque semaine des vidéos humoristiques montrant les coulisses de la Folie passagère. « Ça a tellement bien marché, et voyant tous les commerçants dans la panade, on s’est dit qu’on pourrait mettre à profit ce petit savoir-faire », prévient Alexandra Ponson, reconvertie entrepreneuse après une carrière de danseuse.

« Je suis allé à la pêche aux renseignements. J’ai lu dans une revue économique que plus de 8 chefs d’entreprise sur 10 ne savent pas se servir correctement et pleinement de la force des réseaux sociaux, et surtout ils n’ont pas le temps car ils ont la tête dans le guidon, développe son conjoint. Et ce à l’heure même où les réseaux sociaux deviennent l’un des moyens de communiquer les plus importants, au-delà même de la télé. »

Face à ce constat réunissant de nombreux éléments favorables, les deux tourtereaux ont fait ce qu’ils savent faire de mieux : entreprendre. Ainsi naissait Les Folies d’Alex et Gil, sous l’égide de la SAS Online, en lieu et place de GM Events. Le but ? « Faire du marketing d’influence mais à destination des commerçants de proximité, pas comme les influenceurs qui le font pour de grandes marques », promet Alexandra. « On va très sympathiquement faire découvrir aux gens des produits, avec une règle : ne pas promouvoir des produits qu’on n’aime pas ou ne consomme pas », assure le créateur de feu Cévennes-TV. « On ne peut pas berner notre communauté, il y a une éthique à garder », complète aussitôt sa compagne.

Une visibilité accrue

Plusieurs options s’offrent au commerçant désireux de faire appel aux services du couple : du simple post d’une photo associée à un commentaire positif, à la version premium, qui consiste à la réalisation d’un clip dans lequel le couple, muni d’une perche à selfie, se met en scène à l’intérieur du commerce en valorisant les produits et la manière de travailler. Gil, fort de son expérience télévisuelle, assure ensuite la fastidieuse partie de montage. « Moi je suis plutôt moitié artiste moitié chef d’entreprise et je ramène à Alex un peu les pieds sur terre, mais j’ai besoin de sa créativité, de sa folie, de ses intuitions. Parfois on écrit des scénarios et quand on arrive sur place, elle improvise et c’est là qu’elle est la meilleure. »

Alors qu’elle n’en est qu’à ses balbutiements, l’entreprise du duo a-t-elle vraiment un effet booster sur les ventes ? « On ne vend pas la certitude au client de vendre. On vend de la visibilité. Les premiers commerces pour lesquels nous avons travaillé passent du jour au lendemain de 200 vues à environ 20 000 sur leurs réseaux », indique l’ancien directeur de l’orchestre Séquence évasion.

Et de rajouter : « Mais la puissance des réseaux se mesure aussi à la fin d’une campagne de pub. On peut sortir les statistiques et les présenter au client. On a aussi les moyens de savoir si la personne est une femme ou un homme, quel âge elle a, à quelle catégorie socio-professionnelle elle appartient, quelles sont ses passions, etc., de sorte que le client va ensuite pouvoir affiner en s’adressant à la catégorie de personnes qui l’intéresse en fonction des produits qu’il vend. C’est ce qui fait toute la différence avec un panneau d'affichage sur la rocade ! »

Des Français de plus en plus influençables ?

Parmi les premiers à avoir fait confiance au duo, le restaurant Le Corner, situé avenue Carnot à Alès, ou encore la célèbre Nougaterie des Fumades. Et si Gil et Alex apprécient volontiers la clientèle locale, ils ne refusent pas pour autant un contrat au-delà des frontières du Gard. Ainsi, une campagne pour promouvoir une boisson isotonique à base d’eau de mer créée par deux Biterrois n’est pas à exclure dans un futur proche.

Le concept du couple alésien semble avoir de beaux jours devant lui à l’heure où les Français sont de plus en plus aptes à recevoir des suggestions. « J’ai vu une étude qui dit que 88% des consommateurs consultent des avis en ligne avant de passer à l’acte d’achat et que 75% ont déjà effectué un achat après avoir lu des contenus publiés par un influenceur », appuie le loquace entrepreneur.

« Ne pas se prendre la tête, avec toujours une note d’humour, tout en livrant un travail sérieux » : tel est le credo de ces deux partenaires qui ne comptent pas leurs temps et leurs posts pour contenter leurs fans. Assurément, la folie du couple n’avait rien de passager et continuera d’exister sous la nouvelle bannière Les Folies d’Alex et Gil avant que le concept initial ne renaisse lorsque le coronavirus ne sera plus qu’un mauvais souvenir.

Corentin Migoule

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