Publié il y a 3 h - Mise à jour le 10.10.2025 - Romain Fiore - 3 min  - vu 196 fois

ALÈS Les associations tirent la sonnette d’alarme face à un modèle en péril

Clèdes

Nicolas Ferran alerte sur le modèle économique qui est en péril. 

- Romain Fiore

Ce vendredi matin, dans les locaux de la Clède, une quinzaine d’associations du bassin alésien se sont retrouvées autour d’une même table. Toutes, qu’elles soient signataires ou non du communiqué publié la semaine dernière, partagent le même constat : le monde associatif est à bout de souffle.  

À l’initiative de Mouvement Associatif, qui organise la journée nationale “Ça ne tient plus !”, partout en France le samedi 11 octobre, à Alès on a pris les devants. Portée par Nicolas Ferran, directeur de la Clède, la journée a été avancée au vendredi 10 octobre. Cette matinée d’échanges a réuni de nombreux acteurs du social, de la santé, de l’éducation populaire et de la culture. Objectif : poursuivre la mobilisation entamée à l’échelle nationale et dénoncer la fragilisation croissante du secteur.

Aides
Marlène Legendre représentente AIDES, et Michel Bouquet président de la fédération des acteurs de la solidarité en Occitanie et membre du conseil national. • Romain Fiore
« C’est un modèle qui est en péril », a résumé sans détours Nicolas Ferran. « Les associations ne sont pas de simples opérateurs de services, mais des espaces démocratiques où se construit la citoyenneté. »

“Un tournant néolibéral qui a tout bouleversé”

Associations alès
Martine Arena, nouvelle présidente de la Clède a pris la parole pour communiquer sur la situation devant un grand nombre de difficultés rencontrés.  • Romain Fiore

Martine Arena, nouvelle présidente de la Clède, a pris la parole pour rappeler l’origine de cette crise profonde. Selon elle, le virage néolibéral entamé dans les années 1980 a peu à peu détricoté l’alliance entre l’État et le monde associatif. « Entre 2005 et 2020, la part des subventions publiques dans le financement des associations est passée de 34 % à 20 %. Les associations sont devenues des prestataires, mises en concurrence, parfois même avec des entreprises privées lucratives. C’est une inversion totale du sens de notre mission », a-t-elle expliqué.

« On passe plus de temps à remplir des tableaux Excel qu’à être sur le terrain.» Nicolas Ferran, directeur de la Clède. 

Autour de la table, les témoignages se sont succédé. Marlène Legendre, de l’association AIDES, a évoqué la mise en place d’un plan de licenciement collectif : « Ce n’est pas une crise isolée. C’est le signe d’un désengagement général de l’État. Une association sur trois risque de disparaître d’ici fin 2025. »

En finir avec les appels à projets

Tous dénoncent la logique de mise en concurrence. « Les appels à projets nous tuent », a martelé Nicolas Ferran. « On passe plus de temps à remplir des tableaux Excel qu’à être sur le terrain. Il faut un retour aux subventions de fonctionnement, à la confiance. »

associations Alès
Toute la matinée, une trentaine de partenaires sont venus rejoindre la discussion.  • Romain Fiore

Même son de cloche pour Étienne Kretzschmar, du collectif Animateur 30 :
« Au lieu de coalitions, on nous pousse à devenir des concurrents. Une coalition, c’est de l’indignation, de la lutte, du rapport de force. C’est ce qu’il faut retrouver. »

Un renouvellement complexe

La crise touche aussi les ressources humaines. Jean-Michel Haution, président de CLAR-TES, a rendu hommage au personnel associatif :« Nos salariés tiennent la barque, souvent pour de salaires faibles et des conditions précaires. »

La clède
Valérie Bousquet aux côtés de Nicolas Ferran. • Romain Fiore

Valérie Bousquet a, elle, exprimé sa « colère face à la déconsidération quotidienne ». Selon elle, « Le travail social n’est plus reconnu. Sans cette reconnaissance, c’est tout un pan de la société qui risque de s’effondrer. »

“Nous ne demandons pas l’impossible”

Au-delà des constats, les revendications sont claires : arrêter la mise en concurrence, rétablir les subventions de fonctionnement et rétablir un dialogue respectueux avec les institutions. « Nous ne demandons pas l’impossible, juste d’avoir le temps et les moyens de travailler », a conclu Nicolas Ferran. « Il faut redonner confiance, et permettre aux associations de jouer pleinement leur rôle : celui de lien social et de démocratie vivante. »

clède
Romain Fiore
ekko
Marion Leonetti de l'association Ekko, aux côtés de Michel Malplat pour avenir jeunesse. • Romain Fiore

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