Certains défilent en fauteuil roulant, d'autres s'appuient sur leur déambulateur ou un aide-soignant, entre les étals du marché. Comme l'an dernier, à Saint-Jean-du-Gard, salariés et résidents de trois Ehpad ont manifesté pour demander - enfin - une loi sur le grand âge et la dépendance.
"On n'est pas abandonnés, mais un peu oubliés, regrette Michel Anthérieu, président départemental de l'ADMR, réseau associatif de services à la personne. Cela fait quinze ans qu'on attend une loi sur l'autonomie." Pour le président d'association, le retard ne peut pas être rejeté sur l'absence de moyens financiers. "Les moyens, on en trouve quand il y en a besoin."
Pour Michel Anthérieu, la loi servirait à "définir de façon claire le partage entre État et Département : ce sont souvent les départements qui financent mais l'État qui décide. Heureusement, le Département du Gard a une oreille attentive. Mais on attend une loi qui définisse les financements une fois pour toutes ! Comme il y a eu pour le handicap".
En déambulateur, Pierre prend le temps de discuter en descendant la Neuve. Il est venu du Vigan avec le personnel de l'Oustaou, où il loge "depuis bientôt un an". Il en loue "le personnel compétent, dévoué. Mais il y a des cases vides. Ça se dégrade régulièrement : on voit moins de personnel et celui qui reste a moins de temps."
Sur le Plan de Brie - après qu'une des personnes âgées eut fait une mauvaise chute - la maire d'Anduze, Geneviève Blanc, a remercié les manifestants "de vous être mobilisés pour une cause forcément commune, d'alerter l'opinion sur un sujet tel que l'âge". Et ses conséquences, auxquelles n'échapperont pas ceux d'entre nous qui auront la chance de vieillir...