FAIT DU JOUR Avec Begin, le Villeneuvois Florent Hernandez dépoussière l’agence matrimoniale

Florent Hernandez, fondateur de l'agence Begin
- DRPour trouver l’amour, nombreux sont ceux qui s’aventurent sur des applications bien connues, avec un succès relatif. Florent Hernandez a lancé une entreprise de « matchmaking », qui reprend le concept des bonnes vieilles agences matrimoniales, mais en le dépoussiérant. Découverte.
Nous sommes en 2021. Le Villeneuvois Florent Hernandez, entrepreneur depuis quinze ans, vient de vendre son entreprise. « J’avais 38 ans, j’étais célibataire et en projet de monter une nouvelle boîte », se souvient-il. Il s’inscrit sur une application, et enchaîne les rendez-vous, sans succès. Il cherche alors une alternative : « Je me suis rendu compte que les agences de rencontres existent toujours, il y en a plus de 400 en France, mais elles sont plutôt poussiéreuses, on vous reçoit dans un bureau et on vous présente un catalogue avec photos », décrit-il.
Dans le même temps, en discutant avec des amis, il se rend compte « qu’ils en ont marre des applications de rencontre, mais ne trouvent pas d’alternative plus humaine. Je me suis dit qu’il y avait un créneau à prendre pour une agence faite pour les jeunes », explique Florent Hernandez. Il réfléchit à un concept, qu’il perfectionne en s’inspirant de sociétés américaines et crée Begin pour « remettre au goût du jour le concept d’agence de rencontres ».
« Mettre les deux personnes dans les meilleures conditions possibles »
La clé du concept : le « matchmaking ». « Nous avons un réseau de ‘matchmakers’, des personnes physiques, l’équivalent d’un conseiller matrimonial, décrit-il. Nous accueillons les clients pour écouter leur histoire, leurs hobbys, leur caractère, pour bien connaître chaque client et l’objet de sa recherche grâce à un questionnaire réalisé avec des psychologues. » Le client va alors dresser la liste de ses critères, qu'ils soient physiques, de niveau social, d’hygiène de vie, ou encore d’envie ou pas d’avoir des enfants.
Un « matchmaker » ?
On peut traduire ce mot anglais par « entremetteur », et a priori, aucune formation universitaire n’existe pour ce métier. Pour trouver ses « matchmakers », Florent Hernandez recrute « chez les coachs, les ressources humaines, les psychologues, des gens qui savent gérer l’humain. » Ils sont ensuite formés par Begin.
« Après le premier entretien, le ‘matchmaker’ se met en recherche de la bonne personne à présenter, et va jusqu’à organiser le rendez-vous, avec l’idée de mettre les deux personnes dans les meilleures conditions possibles », poursuit Florent Hernandez. Puis, le lendemain, un débrief est organisé, et si le charme n'a pas opéré, « nous discutons avec le client pour comprendre ce qui n'a pas marché », précise-t-il. Chaque client signe pour un nombre de rencontres : trois pour la formule à 349 euros, illimitées sur un an avec la formule à 749 euros.
« C’est plus efficace que Tinder »
« En moyenne, ça matche tous les trois à quatre rendez-vous, affirme Florent Hernandez. C’est plus efficace que Tinder, car on va être bien plus sur la qualité que sur la quantité, ce n’est que du sérieux. » Autre différence avec les applications : « Chez nous, il y a plus de femmes inscrites que d’hommes, sauf chez les moins de 30 ans, où nous avons plus d’hommes », avance le gérant de Begin, là où « sur les applications, on a 70 à 80 % d’hommes », affirme-t-il. Sur Tinder, c'est même 84 %.
Les applications de rencontres en perte de vitesse
L'agence d’analyses de données numériques Sensor Tower a publié en début d’année une étude sur la santé du secteur des applications de rencontres. Il en ressort que dans l’ensemble, ces applications ont connu, au 3e trimestre de 2024, une baisse de 9 % de leur nombre de téléchargements au niveau mondial sur un an. Cette baisse est de 3 % sur un an en termes d’utilisateurs actifs. Tinder chute plus lourdement que la moyenne, avec une baisse de 11 % de ses téléchargements sur un an. Les raisons avancées sont une lassitude des utilisateurs, notamment des femmes, largement minoritaires et recevant de très nombreux messages, et une réticence de plus en plus grandes des utilisateurs, notamment des plus jeunes, à payer pour ces services.
Le concept fonctionne, et à partir du Gard et de la Provence, Begin s’est étendu au niveau national il y a quelques mois et revendique « plusieurs milliers de clients, avec un roulement », selon son fondateur. Des clients variés, de 22 à 82 ans, dont « beaucoup de quinquagénaires divorcés qui cherchent une nouvelle belle histoire », précise-t-il.
Pour autant, comme toujours en matière d’amour, rien n’est garanti. « Il peut arriver que ça matche dès le premier rendez-vous comme au bout de dix, voire jamais », reconnaît Florent Hernandez. Pour aider ses clients, Begin peut, moyennant des options, mettre à disposition de ses clients un psychologue, un conseiller en image ou encore un coach en séduction. De quoi se donner toutes les chances de trouver l’amour. Reste l’alchimie, et ça, « on n’en est pas maîtres », admet le Villeneuvois. Cupidon en garde le monopole.