« Quand j’ai vu la police, j’ai paniqué », explique le prévenu à la barre du tribunal correctionnel de Nîmes. Au volant d’une Audi RS3 gris clair, Selim, le prévenu dans cette affaire, a tenté d’échapper par tous les moyens aux motards de la police nationale, tout en mettant en danger bon nombre d’automobilistes. Repéré par les forces de l’ordre à cause de sa vitesse excessive, le prévenu, ne disposant pas du permis de conduire, a pris la fuite.
Dans sa course folle, Selim, accompagné d’un mineur au moment des faits, a grillé un feu rouge, conduit volontairement sur la voie réservée aux bus, puis a circulé à contresens, avant de s’arrêter et de fuir à pied.
Une fausse dénonciation
« Je ne suis pas fier, je regrette », lance Selim, face au tribunal. « Vous envoyez quelqu’un se dénoncer, vous appelez ça regretter », souligne Jérôme Reynes, le président. Après sa fuite, le prévenu a en effet envoyé son passager et ami, mineur, se dénoncer à sa place. « J’ai paniqué, je me suis dit qu’étant mineur, il prendrait moins cher que moi », s’explique-t-il. D’autant que Selim dispose déjà de deux mentions sur son casier judiciaire.
« On fait face à une génération prête à tuer quelqu’un au volant pour ne pas répondre de ses actes », se désole Stéphane Bertrand, le procureur de la République, dans son réquisitoire. Déclaré coupable des faits lui étant reprochés, le prévenu a été condamné à 2 ans d’emprisonnement, dont 1 avec sursis assorti d’une obligation de travail. Il effectuera la partie ferme de sa peine sous bracelet électronique. « Le tribunal n’a pas touché à votre permis, car il vous permet de travailler », conclut le président, laissant une chance à Selim de poursuivre son activité professionnelle.