S'il y a des vendeurs, c'est qu'il y a des consommateurs. C'est un fait. Selon le dernier rapport de l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT), 55,2 % des habitants d'Occitanie âgés entre 18 et 64 ans ont déjà expérimenté le cannabis. Un chiffre au-dessus de 5 points de la moyenne nationale. Autre chiffre inquiétant : la cocaïne est également plus présente en Occitanie : 11,7 % des adultes déclarent y avoir déjà eu recours, contre 9,4 % en moyenne nationale. Notre région présente enfin des taux d’expérimentation et de consommation particulièrement élevés chez les adolescents : 34,2 % des jeunes de moins de 18 ans ont déjà expérimenté le cannabis (contre 29,9 % au niveau national). Il s'agit là de façon évidente d'une banalisation des pratiques à risque et à un âge précoce. Et malheureusement, ces habitudes ont encore un bel avenir. Car à l'exception de l'héroïne, tous les indicateurs témoignent d'une augmentation de l'offre de drogues illicites en raison de la forte croissance des niveaux de production à l'échelle mondiale. Comment changer la donne ? Par une répression plus forte ? Les mises en cause et les amendes forfaitaires pour usage ou trafic de stupéfiants constatées dans la région se situent dans la moyenne nationale, toujours selon l’Observatoire. Il est nécessaire d'aborder la question plutôt sur les conséquences pour la santé. Car les indicateurs sont décisifs. Le taux de décès par cancer du poumon entre 35 et 64 ans est de 35,7 pour 100 000 habitants chez nous. Cinq points supérieurs à la moyenne française, ce qui place l'Occitanie au rang de 3e région de France. Le taux est aussi supérieur à la moyenne des autres régions en ce qui concerne les décès par cancer des voies aérodigestives supérieures. Mais même à court terme, comme le rappelle Santé Publique France, les risques sont nombreux : intoxications aiguës, accidents, violences et rapports sexuels non protégés ou non désirés. À plus long terme, la consommation régulière peut conduire, on le sait, à l’installation d’une dépendance. Avec les dégâts associés, notamment le développement de troubles psychiatriques. Il est donc temps d'en faire une cause nationale prioritaire. Par un plan Marshall autour de la prévention. L'information générale doit ainsi être traduite pour tous. Ce n'est pas trop tard. Et cela participera, dans les zones les plus fragiles et les plus pauvres, grandes comme petites villes, à la lutte contre un trafic de drogue devenu incontrôlable.
Publié il y a 6 h -
Mise à jour le 10.10.2025 - Abdel Samari - 2 min
ÉDITORIAL Drogues en Occitanie : la grande banalisation en marche

55,2 % des habitants d'Occitanie âgés entre 18 et 64 ans ont déjà expérimenté le cannabis.
Il vous reste 80% de l'article à lire.
Pour continuer à découvrir l'actualité d'Objectif Gard, abonnez-vous !
Votre abonnement papier et numérique
à partir de 69€ pour 1 an :
- Votre magazine en version papier et numérique chaque quinzaine dans votre boite aux lettres et en ligne
- Un accès illimité aux articles exclusifs sur objectifgard.com
Abdel Samari