255 députés ont voté hier la suspension de la réforme des retraites. Une majorité à l'Assemblée nationale. Un gel qui va permettre de rouvrir le débat de façon peut-être plus apaisée lors de la présidentielle de 2027. Contestée depuis si longtemps, cette réforme est-elle morte et enterrée ? Il semble bien en effet. Tant les positions aujourd'hui convergent vers une nouvelle proposition pour certains, plus juste. Pour d'autres, plus en phase avec la réalité. Le vieillissement de la population européenne, et donc française, doit permettre d'allonger la durée de cotisation sans souffrir de remise en cause. Objectivement, c'est nécessaire. Pour les finances publiques, mais aussi pour tenir compte d'une évidence : les cotisations sont aujourd'hui payées par les actifs. Et le système ne peut être viable sans un effort collectif. Il existe sinon un autre chemin. C'est l'ancien Premier ministre qui le propose. Il faut "changer le système de retraites" car "aujourd’hui tout a changé." Gabriel Attal propose donc "un nouveau système de retraite, universel, avec les mêmes droits pour tout le monde". Mais à une condition partagée par l'ensemble : si on part plus tôt à la retraite, la pension sera plus faible. La CFDT est presque sur la même ligne avec une nuance importante : il faut s’attaquer aux inégalités du régime actuel, notamment en prenant davantage en compte les facteurs de pénibilité, les injustices envers les femmes ou les porteurs de handicap. Une retraite à la carte est alors proposée. Avec plus de liberté pour les salariés et les agents de la fonction publique. Reste à savoir si cette espérance passera le mur des réalités financières de la France. La suspension votée hier va déjà coûter 300 millions d'euros en 2026 et 1,9 milliard d'euros en 2027. Un surcoût pour la dette abyssale du pays. Rappelons que cette année, le déficit de la Sécurité sociale est attendu à hauteur de 23 milliards d'euros. Personne ne pourra donc se cacher derrière son petit doigt très longtemps. Et à la fin, sans responsabilisation, comme dans tous les États de l'UE, un moindre système par répartition sera complété de manière obligatoire par une retraite par capitalisation. Le chacun pour soi.
Publié il y a 1 h -
Mise à jour le 13.11.2025 - Abdel Samari - 2 min
ÉDITORIAL Réforme des retraites : la fin d'un système, le début d'un autre ?
Gabriel Attal propose donc "un nouveau système de retraite, universel, avec les mêmes droits pour tout le monde". Mais à une condition partagée par l'ensemble : si on part plus tôt à la retraite, la pension sera plus faible.
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Abdel Samari