FAIT DU JOUR À Corbès, la saison monte en gamme au camping Slow village Anduze

Émilie Berville et Damien Rochetaillade ont quitté un camping de Bretagne pour prendre la gestion du nouveau Slow village Anduze
- François DesmeuresFini le Cévennes-Provence et son nom à la nature promotionnelle, taillé pour une clientèle étrangère peu portée sur la géographie. Bienvenue au Slow village Anduze, qui ne ment pas sur son nom, en donnant envie au temps de s'écouler lentement, dans les 30 hectares boisés du domaine. L'offre d'hébergement a été repensée pour une ouverture, fin mai, sous les meilleurs auspices. Entre les gardons de Saint-Jean et de Mialet, le camping a de quoi satisfaire aux activités estivales, sans perdre le lien avec son territoire.
Un bleu de lagon au milieu des chênes verts. C'est le premier contraste qui saute aux yeux du visiteur, une fois franchi le col entre les deux collines qui accueillent le camping rénové et rebaptisé Slow village Anduze. Une transformation deux ans après un rachat par la chaîne Inspire villages, et une sérieuse montée en gamme, avec l'apport de cabanes dernier cri et tiny-house isolés dans les chênes verts, autour d'un lagon de sable blanc, donc. Et parfois, aussi, loin de lui.
"Nature, déconnexion"... Émilie Berville et Damien Rochetaillade parlent de ce qu'ils réservent aux touristes. Pas de leur activité hivernale. Car, depuis l'automne dernier, les lieux ont été chamboulés, retournés, transformés, pour être finalement ouverts le 23 mai. Et le couple responsable du camping n'a pas chômé, tout en faisant évoluer le chantier au gré des nombreuses intempéries de l'année, qui auraient pu le retarder.
En quittant le Finistère, et le slow village Breizh Légendes, le couple de gérants ne s'attendait pas forcément à affronter un telle météorologie. Mais le projet n'était pas celui-là. "On souhaitait revenir dans un environnement vallonné", avance le couple, qui ne connaissait pas particulièrement les Cévennes, mais ne regrette rien. Le changement de nom du site accompagne un concept, "sur le modèle du slow life, avec une hôtellerie de plein air de haut de gamme, dans la nature, pour proposer une véritable expérience client. Et se recentrer sur l'essentiel."
Si les touristes du camping occupent en premier lieu les 228 emplacements, l'offre d'hébergement - avec 60 bâtis mis à la location - s'est fortement diversifiée et améliorée. Il reste bien quelques mobil-home classiques et alignés. Mais ils sont devenus fortement minoritaires. Place aux Cabanes, cottages, tiny-house façon cabane perchée et même slow-house, qui marient intérieur et extérieur, isolés du tumulte. Quelques emplacements, pour des tentes ou des caravanes, possèdent même leur propre espace réservé en sanitaires et douches, gazinière et lavabo.
À l'intérieur, on approche des prestations hôtelières, si ce n'est que la chambre n'est pas nettoyée tous les jours : climatisation, lave-vaisselle, wi-fi, linges de lit et de bain équipent tous les logements, qu'ils soient pour quatre, six ou même dix personnes. Un couvert végétal assure systématiquement l'intimité avec des voisins, qui ne sont jamais collés à la fenêtre d'à côté. On est, à la fois, en intimité familiale, et immergé dans la nature. Pour une clientèle qui provient à moitié d'Europe du Nord (Pays-Bas, Belgique, Allemagne, etc.) et à moitié de France.
Ici, pas de club Mickey, ni de concours de chenille, ou de tee-shirt mouillé. Mais des propositions en lien avec la tranquillité des lieux. Pour les enfants, en été, les animations offriront un trait d'union avec la nature, rivière et faune, quand il ne s'agira pas d'aller nourrir les animaux de la mini-ferme à peine créée. Pour tous, deux concerts seront proposés par semaine, les lundi et vendredi, autour de l'espace de restauration extérieure, également ouvert aussi aux non-résidents. Ce cœur de vie du camping surplombe le lagon.
Celui-ci est une nouveauté, "on voulait proposer un point d'eau accessible toute la saison", précise Émilie Berville. Et malgré leurs couleurs cristallines, les eaux du lagon ne sont pas javellisés. "Il n'y a pas de chlore, c'est une filtration au sable et une désinfection aux UV". Un peu plus bas, le gardon de Mialet arrive jusqu'au seuil qui permet d'alimenter la Bambouseraie en eau d'irrigation. Soit une immense plage de baignade pour les touristes. Côté gardon de Saint-Jean, même si la rive gauche appartient au camping, l'accès à la baignade reste autorisé pour les gens de l'extérieur.
Autre nouveauté : une salle de restaurant fermée de 80 couverts, afin d'être exploitée les jours frais. Car le camping prévoit de fermer le 2 novembre et, pour étendre son offre, va développer un espace pour les petits séminaires d'une cinquantaine de personnes. Car, à l'heure où Nîmes bâtit son Palais des Congrès, de plus en plus de rencontres professionnelles cherchent le dépaysement dans des lieux insolites. En plus d'être insolite, le Slow village Anduze, ainsi restauré, répond clairement aux critères de confort nécessaire aux séminaires...