FESTIVAL DE NÎMES Carlos Santana souffle Woodstock dans les arènes

Carlos Santana
- Photo Yannick PonsOnze ans après sa dernière venue à Nîmes, Carlos Santana a retrouvé les arènes et le public français avec une émotion palpable. Entouré d'un band exceptionnel emmené par Cindy Blackman, batteuse prodigieuse et épouse du guitariste, le maître a orchestré une machine bien huilée, invoquant l'esprit de Woodstock de 1969.
Et cette intro, Aurora Borealis, un sample qui évoque l’esprit du festival de Woodstock ! Et puis Jingo, Oye como Va, Maria, Maria… Le public est en transe, 11 000 spectateurs, les arènes pleines comme un œuf.
Ce lundi 21 juillet 2025, onze ans après son dernier passage dans les arènes de Nîmes, Carlos Santana faisait son grand retour dans un lieu qu’il connaît. « It’s an incredible place to play, it’s heaven here », a-t-il lancé au public (C’est un endroit incroyable pour jouer, c’est le paradis ici). Alors qu’il avait soufflé ses 78 bougies la veille, le chanteur guitariste mexicain, icône mondiale du rock fusion, retrouvait le public français dans un concert à la fois électrique et émouvant, près de sept ans après sa dernière apparition en France.
Woodstock
Certes, le musicien aux mille vies, affaibli par des soucis de santé, ne se déplace plus comme avant. Il passe désormais une bonne partie du concert assis, chapeau vissé sur la tête, mâchant son éternel chewing-gum, toujours bien présent même s’il ne chante presque plus. Mais dès les premières notes de Soul Sacrifice, les souvenirs de Woodstock ressurgissent, et l’énergie ne tarde pas à conquérir les arènes bimillénaires nîmoises.
Le concert déroule avec méthode un répertoire taillé pour séduire à la fois les fans de la première heure et les amateurs de sa période la plus commerciale. Santana aligne les classiques comme on enfile des perles, avec une section rythmique redoutable. Cindy Blackman, son épouse à la batterie, livre un solo très applaudi, tandis que Benny Rietveld à la basse impressionne par sa virtuosité, dans Everybody's Everything qui ravive les souvenirs des puristes. Et She's Not There.
Les chanteurs Ray Greene et Andy Vargas prennent largement le relais sur scène, animant le show à coups de danses, d’interpellations au public et d’instruments. Carlos, lui, reste à l’écart mais jamais absent. Son jeu, toujours habité, continue de faire chanter sa guitare, sans fioritures, avec ce timbre incroyable reconnaissable entre mille. Certains solos sont désormais partagés, parfois même pris en main par le second guitariste, mais la magie du son Santana persiste.
La soirée s’achève sur un Toussaint L'Ouverture groovy et un Smooth fédérateur. Sur l’écran, les mots "Peace on Earth", un message de paix, s’inscrivent tandis que le maître quitte la scène lentement, sous une ovation debout. Il ne reviendra pas. Il fallait être là. Pour dire adieu à cet immense talent, peut-être, ou simplement merci.
En première partie, Jimmy Sax, l’artiste marseillais avec ses platines et son looper a fait le job, dans un temps imparti millimétré.
Setlist – Santana, Arènes de Nîmes, 21 juillet 2025
(Aurora Borealis intro / Woodstock Chant)
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Soul Sacrifice
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Jingo
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Evil Ways
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BMW
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Gypsy Queen
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Oye Como Va
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Maria Maria
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Foo Foo
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Everybody’s Everything (Benny solo)
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Incident at Neshabur
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She’s Not There
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Hope You’re Feeling Better
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Game of Love
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Yaleo
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Put Your Lights On
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Corazón Espinado
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Toussaint L’Ouverture (Cindy solo)
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Band Intro / Smooth
Distribution
Carlos Santana - Guitare, Voix, Harmonica
Cindy Blackman Santana - Batterie
Andy Vargas - Voix
Benny Rietvled - Basse
David K Mathews - Clavier
Karl Perazzo - Batterie
Paoli Mejias - Percussions
Ray Greene - Voix, Trombone Tommy Anthony - Guitare, Voix