Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 12.03.2021 - corentin-migoule - 3 min  - vu 1275 fois

FAIT DU SOIR Leader européen dans la fabrication de pneus de karting, Vega veut garder la pole

Le sous-préfet de l'arrondissement d'Alès, Jean Rampon (à gauche), visite l'entreprise Vega avec Eric Giraudier, président de la CCI du Gard. (Photo Corentin Migoule)

Fondée il y a quarante ans dans le nord de la Botte, la société italienne dispose d’une deuxième usine implantée à Pist Oasis, dans la capitale des Cévennes, depuis 1994. Idéalement placée sur le marché européen, l’entreprise Vega entend conserver son temps d’avance en s’agrandissant.

Si la ville d’Alès s’apprête à perdre l’un des fleurons de son industrie avec la fermeture programmée du site cévenol de l’entreprise Crouzet, les pépites ne manquent pas sur le bassin, notamment dans le secteur automobile qui, porté par l’attractivité du Pôle mécanique, coule des jours heureux.

Et ce n’est pas Philippe Calmels, directeur général de Vega France, qui dira le contraire. Légèrement ébranlée par la crise sanitaire qui a mis à l’arrêt la pratique du karting en France, l’entreprise fondée en 1980 en Italie sort malgré tout de l’exercice 2020 avec un chiffre d’affaires de 6,5 millions d’euros et une place de leader européen dans la fabrication de pneus de karting haut de gamme avec environ 30 % de part de marché.

Une belle part de marché en jeu

Si le mois de novembre 2020 a donné lieu à un nouveau confinement hexagonal, il a été synonyme de bonne nouvelle pour Philippe Calmels qui a appris le retrait à venir de ce « marché de niche » de l’un de ses plus féroces concurrents. Le géant Bridgestone, pour « un souci d’image » qui devrait obliger les professionnels du secteur automobile à prendre le virage de l’électrique incessamment sous peu, prévoirait de se retirer du milieu auto d’ici la fin de l’année 2022.

« Il y a une part de marché d’environ 15 % à récupérer et on devrait pouvoir en obtenir la moitié », imagine le directeur général de Vega France, qui va sans doute se partager le butin avec Dunlop. Pour ne pas manquer ce tournant, Philippe Calmels va bénéficier du plan de relance de l’État, dont la contribution financera une partie du projet d’extension de l’usine alésienne sur une réserve foncière qui appartient à Vega.

Le sous-préfet d'Alès atteste la qualité des pneus de Vega. (Photo Corentin Migoule)

Estimé à 2,5 millions d’euros, cet agrandissement devrait susciter l’embauche d’une douzaine d’employés sur le site alésien qui en compte à ce jour une trentaine. C’est ce qu’a annoncé, ce vendredi matin, Philippe Calmels au sous-préfet d’Alès, Jean Rampon, venu lui rendre visite. Pendant plus d’une heure, le représentant de l’État, particulièrement impliqué, a mitraillé de questions l’entrepreneur. « Quel est le vrai savoir-faire de l’usine alésienne ? », a notamment interrogé Jean Rampon. « On est plus productif que l’usine italienne. Ici, on réalise l’assemblage intégral du pneumatique et la vulcanisation », a ainsi expliqué Philippe Calmels.

Vega, la bonne étoile

Pour donner corps à ces termes "barbares", le directeur général a mené une visite des ateliers. Parce que la chambre de commerce et d’industrie du Gard va « amener tout son soutien à ce projet », Éric Giraudier, son président, était aussi de la partie. « On est à la limite de l’industrie et de l’artisanat car on est vraiment dans le pneu de luxe », a constaté ce dernier, voyant un ouvrier veiller à la cuisson du pneumatique. Sorti par l’opérateur, l’un des 1500 pneus fabriqués chaque jour à Alès est alors disposé sur un banc de refroidissement.

Avant d'arriver à cette ultime étape de la création, les ouvriers de Vega, mobilisés en 3x8, assurent le découpage de la toile qui va constituer la carcasse du pneu. Une toile composée de nylon et de polyester, entre autres, composants enrobés dans du caoutchouc, avant que des cerclages métalliques ne viennent solidifier le talon, notamment. Reste alors à assembler la bande de roulement qui va être en contact avec la piste.

Un ballet millimétré qui fait la réussite de Vega depuis plus de vingt-ans. Et à en croire la recrudescence des ventes en Russie et en Chine où le marché est en pleine expansion, ce n'est pas prêt de s'arrêter. Assurément, l'étoile Vega continuera de scintiller dans le paysage alésien.

Corentin Migoule

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