Publié il y a 1 an - Mise à jour le 29.07.2022 - corentin-migoule - 4 min  - vu 2614 fois

FOOTBALL Jugés trop onéreux par les supporters de l'OAC, les nouveaux tarifs défendus par Philippe Mallaroni

Certains supporters jugent les nouveaux tarifs billetterie trop onéreux. (Photo Allez Alès)

Le manager général de l'OAC défend la politique tarifaire. (Photo Norman Jardin)

24 heures après le lancement de la campagne d'abonnement et l'annonce des nouveaux tarifs relatifs à la billetterie suscitant la défiance d'une partie des supporters les jugeant trop excessifs, Philippe Mallaroni, manager général de l'OAC, défend sa politique tarifaire qu'il estime en adéquation avec l'ambition sportive. 

Il n'y aura pas de rétropédalage. Les tarifs relatifs à la billetterie annoncés par l'OAC ce jeudi soir ne seront pas revus à la baisse (relire ici). Ils ont pourtant suscité de vives réactions sur les réseaux sociaux de la part d'une partie des supporters qui les jugent trop excessifs. Passé de 6 à 10 euros en plein tarif, le prix d'une place pour assister à une prestation des hommes de Stéphane Saurat ne passe pas pour l'administrateur du site web Allez-Alès.fr. "C'est très très décevant", écrit-il. Même tonalité du côté de l'autre page très suivie par les fans cévenols, baptisée "Union pour le renouveau de l'OAC" : "Cette offre tarifaire est une erreur et sera contre-productive. Le club devrait viser le nombre d'entrées et non pas le prix du billet. Un tarif à 7 ou 8 euros eut été un bon équilibre."

"10 euros, c'est le même prix qu'à Nîmes en latérale. Sauf qu'eux sont en Ligue 2 et Alès en N2", fait valoir Pierre, un supporter. Idem pour Martial, qui rapporte que "Sète en National 1 c'était 8 euros !" D'autres choisissent la satire, à l'image d'Ethan qui s'interroge : "Il y a un concert compris à la mi-temps ?" Ou encore Thibaut qui tente : "À ce prix là, peut-être qu'on a un joueur star en approche... #RonaldOAC". Ce condensé non-exhaustif de commentaires recensés sur la page Facebook de l'OAC s'accompagne aussi de tweets d'Allez-Alès.fr maniant l'ironie (voir capture d'écran ci-dessous).

Toujours très au fait de ce qui s'écrit au sujet du club qu'il manage, Philippe Mallaroni, en lien quasi-permanent avec les groupes de supporters, n'a pas tardé à réagir. Le manager général assume pleinement la nouvelle politique tarifaire. "Si on veut un club de niveau semi-pro ou pro, ça a un coût et ce coût je veux qu'il soit partagé par tout le monde. Je suis conscient des difficultés économiques, de l'inflation, mais il faut que tout le monde participe à cet effort", considère celui qui juge cette augmentation "pas indécente".

Agacé par ces vives réactions, Philippe Mallaroni remet les choses dans le contexte : "Cette année, le club va être fiscalisé et va payer la TVA. Sur 10 euros pour une place, il n'y a que 9,50 qui ira dans les caisses du club." Et celui qui se refuse à aligner "une équipe en bois" d'ajouter : "L'équipe première est constituée de 24 joueurs sous contrats. Il y a dix contrats fédéraux, huit contrats club et six contrats d'apprentis. On a donc 24 salariés à payer, ce n'est pas rien."

"Ce territoire n'est pas prêt à accepter une équipe pro ou semi-pro"

Ayant peu goûté à cette défiance d'une partie du public à l'égard de la nouvelle politique tarifaire, le manager général met aussi en exergue son engagement : "Je pense foot sept jours sur sept, 24 heures sur 24. On est un petite équipe à donner tout notre temps pour l'OAC. Si les gens estiment que l'entrée au stade doit être quasiment gratuite, ça veut dire que tout ce qu'on fait n'a aucune valeur à leurs yeux." Et le dernier nommé de s'interroger : "Si on est dans une région où les entreprises ne veulent pas payer et où les supporters veulent voir un spectacle gratuit, alors moi je me suis trompé. Ça veut dire que ce territoire n'est pas prêt à accepter une équipe pro ou semi-pro."

Loin d'avoir l'intention de jeter l'éponge, contrairement à ce que cette sortie pourrait laisser entendre, le bras droit du président Bilange ne manque pas d'arguments. "Dans un club professionnel, 60% des recettes proviennent des droits TV, nous n'en n'avons pas ! Aujourd'hui, c'est bien plus difficile de monter un budget de National 2 qu'un budget de Ligue 2 ou de Ligue 1", jure-t-il. Les places à 8 euros en National 1 à Sète qui vient d'être rétrogradé dans la division inférieure ? "Ça veut dire qu'ils se sont engagés sur un terrain qui n'était pas le bon. Financièrement, ils ont explosé." Imparable !

Un paiement en trois fois pour l'abonnement

Alors qu'ils s'attendaient à un geste de la part du club tenant compte de la difficulté de se déplacer jusqu'à Uzès pour voir jouer leur équipe favorite - qui y disputera ses quatre premiers matchs à domicile de la saison durant la réfection de la pelouse de Pibarot -, les supporters ne bénéficieront pas de tarifs préférentiels. Là aussi, le manager oacien a une explication : "Là-bas, il y a une sorte d'accord tacite qui fait qu'on laissera les recettes de la buvette au club hôte. Ça fera donc zéro euro dans notre poche." 

Enfin, le dernier nommé ne s'en cache pas : l'objectif numéro 1 est d'inciter les Alésiens à contracter un abonnement : "Avec un abonnement à 120 euros que l'on peut payer en trois fois, la place revient à 8 euros, avec une boisson offerte. Au final, ce n'est pas inintéressant !" Alors que la campagne d'abonnement s'ouvrira en début de semaine, les supporters en seront les seuls juges. Mais il y a fort à parier que ces derniers sauront eux aussi rehaussé leur degré d'exigence à l'égard du club et de ses prestations.

Corentin Migoule

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