Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 17.03.2022 - pierre-havez - 2 min  - vu 5616 fois

GARD Deux arnaqueurs de magasins de bricolage derrière les barreaux

Palais de justice de Nîmes (photo Norman Jardin) 

Deux jeunes de 21 ans et 22 ans sont condamnés à de la prison ferme, jeudi 17 mars, pour avoir escroqués de plusieurs milliers d’euros plusieurs magasins de bricolage autour d’Alès et Bagnols-sur-Cèze.

Dany, 21 ans, sweat à capuche blanc et gris et barbe dorée, et Luc, 22 ans, sweat gris et cheveux courts comparaissent pour escroqueries, devant le tribunal judiciaire de Nîmes, jeudi 17 mars. Entre janvier et mars 2022, le duo achetait des matériaux de construction dans plusieurs magasins d’Alès, Moussac, Cornillon ou Bagnols-sur-Cèze, en se faisant passer pour les employés d’entreprises clientes. Ils revendaient ensuite les produits aux puces de Marseille.

« J’ai touché une misère »

Mais lorsque les faux clients reviennent une nouvelle fois dans le commerce de Cornillon, qui s’est aperçu de la supercherie, le vendeur appelle la brigade de gendarmerie de Pont-Saint-Esprit, refuse la commande du duo et referme le portail. Les deux faussaires remontent paniqués en voiture et tentent de fuir en défonçant le portail avant d’être interpellés.

« J’ai touché une misère, 1 000 euros à peine, car on s’est fait voler une partie du matériel », admet platement Luc, qui a été placé en détention provisoire jusqu’au jugement. « Ce n’est pas beaucoup, c’est étonnant... Ce matériel, vous l’avez bradé ! », s’étonne en effet le juge Alexandre Laine.

Six mille euros de matériel volé dans un magasin

Luc soupire. « Au départ, c’était pas pour la revente, mais pour obtenir du matériel pour des chantiers sans payer, explique le jeune. Je venais de sortir de prison. J’ai fait beaucoup de recherches d’emploi et ça n’a rien donné. J’avais cette solution, j’avais besoin d’argent… » Le gérant du magasin estime son préjudice à plus de 6 000 euros entre février et mars. Le duo venait parfois jusqu’à trois fois dans la même journée.

En récidive, Luc a déjà été condamné à plusieurs reprises pour des vols avec effraction dans une usine ou le braquage d’un bureau de tabac. Il était libre depuis quelques mois à peine quand il a été de nouveau interpellé. « J’étais pas bien dans ma vie, je faisais n’importe quoi. J’avais de mauvaises fréquentations. En sortant de prison, je voulais partir du Gard, moi… », pleurniche-t-il. Ses parents pleurent abondamment dans la salle. « Assumez c’est bien, arrêter de commettre des délits, c’est mieux », le rabroue le juge.

« Pas des braqueurs armés »

« Ce ne sont pas des braqueurs armés. Quand on voit leurs parcours, à leur jeune âge, ça me touche. Je comprends l’émotion des parents, pointe l’avocate du gérant du magasin, Émilie Chapuis. Mais à un moment il faut assumer car le préjudice n’est pas anodin. C’est la fin de l’honnêteté et de la confiance pour mon client. »

Le procureur Arnaud Massip demande 10 mois d’emprisonnement ferme contre Dany et Luc, ainsi que la révocation d’un sursis de seize mois pour le second. « C’est une combine pour se faire un peu d’argent car le bénéfice est négligeable par rapport au préjudice subi, tente de relativiser François Jehanno. Mais tous deux ont les moyens de se réinsérer. »

Mais le tribunal ne le voit pas de cet œil. Il condamne Luc a un total de 24 mois de détention, qui reste donc en prison. Arrivé libre, Dany écope de 12 mois ferme avec mandat de dépôt. Il repart menotté sous les pleurs de sa famille.

Pierre Havez

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