Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 18.07.2022 - abdel-samari - 4 min  - vu 1914 fois

GARD Disparition de la résistante Josette Roucaute : nombreux hommages

Photo DR

La résistante Josette Roucaute est décédée ce dimanche à l'âge de 99 ans à Nîmes. Josette Roucaute a été déportée lors de la seconde guerre mondiale. Elle fut l’une des premières résistantes au régime de Vichy et aux Nazis. Une école dans le Gard porte son nom, celle de Saint-Hilaire de Brethmas.

Depuis l'annonce de sa disparition, les hommages se multiplient : 

Jean-Michel Perret, maire de Saint-Hilaire de Brethmas : "Triste nouvelle d'apprendre aujourd'hui le décès à 99 ans de Josette Roucaute une St Hilairoise qui comme Eugène Daufès, honore notre commune par son courage et son engagement politique contre la barbarie Nazi et son cortège de collaborateurs français et autres profiteurs de guerre. Entrée dans la résistance à 16 ans, elle fut capturée et emprisonnée en France de mai 1942 en mars 1944 puis déportée en Allemagne à Ravensbrück (90.000 femmes assassinées) et Buchenwald où elle survécut plus d'un an avant de s’échapper lorsque les SS vidèrent le camp à l'approche des forces alliées. Médaille de guerre et croix militaire, officier de la légion d'honneur, elle habitait à St Hilaire depuis les années 80 et continuait inlassablement de passer dans les écoles de nos Cévennes pour expliquer le devoir de mémoire. Afin de lui rendre hommage, j'ai eu l'honneur de baptiser l'école du village en sa présence en avril 2015. Elle m'a aussi fait l'honneur d'inaugurer la mosaïque en place au monument aux morts illustrant la 1ère guerre mondiale et réalisée par les enfants de "son" école."

Vincent Bouget, secrétaire départemental du PCF : "C’est avec une immense tristesse que j’apprends le décès de Josette Roucaute ce jour à l’âge de 99 ans. Résistante, déportée, médaillée militaire de la croix de guerre, officier de la Légion d’honneur, infatigable militante communiste depuis 1936, elle fut aussi élue de nombreuses années à Blanc-Mesnil. Elle poursuivait depuis de nombreuses années son militantisme par le travail de mémoire auprès des jeunes. Une immense figure du mouvement ouvrier, de l’histoire de notre département, de notre pays. Une très grande dame qui a contribué à faire l’histoire, notre histoire et dont la mémoire doit aujourd’hui encore guider nos pas."

Gilles Roumieux, professeur d'Alès : "J’ai appris en fin de matinée le décès de Josette Roucaute à l’âge de 99 ans. Cette disparition me touche et me peine profondément. Pendant de nombreuses années j'ai côtoyé Josette qui témoignait avec M. Merolli, lui aussi résistant déporté et décédé, devant les adolescents du collège Racine. Je l’ai rencontrée la première fois en 1996 lorsque j’enseignais au collège Le Castellas à Bessèges. Elle m’avait fait une forte impression. Ardente militante communiste, très engagée, dotée d’un fort caractère, sa personnalité ne laissait personne indifférent. Pour moi, Josette c’était la résistance personnifiée, une combattante tenace et infatigable qui ne pliait jamais devant les injustices et les inégalités. Elle rendait libres tous ceux qui l’écoutaient, élèves comme adultes, et pour tout cela je lui témoigne un éternel respect."

Patrick Malavieille, maire de la Grand'Combe : "Josette Roucaute n'est plus. Cette militante communiste, résistante fut déportée à Ravensbrück, matricule 42191. Elle venait régulièrement à La Grand'Combe pour la cérémonie des Déportés. Elle n'a eu de cesse pendant des décennies, d'intervenir dans les collèges et les lycées pour expliquer, raconter l'horreur des camps, du nazisme, de la guerre. Merci Josette. Nous ne t'oublierons pas !"

Jean-Paul Boré, président de la l’AFMD DT 30 : "Josette fut une des fondatrices de l’Association des Amis de la Fondation pour la mémoire de la Déportation DT 30 dont elle a été longtemps sa vice-présidente. Josette née Laurençon à Nîmes le 1er août 1923, est élevée par ses grands-parents maternels (grand-père mineur de fond, grand-mère trieuse de charbon). Elle a travaillé comme culottière-giletière dans un petit atelier de l'avenue Carnot à Alès et adhère à l’Union des Jeunes Filles de France. Dès 1941, elle s’engage dans la Résistance où elle cherche des caches et participe à l'impression et à la diffusion de tracts. En novembre 1941, dénoncée pour avoir déposé un paquet de tracts intitulés « Pétain la guillotine » dans le car Alès-Nîmes, elle est arrêtée par des gendarmes. Elle ne cède en rien à un interrogatoire musclé durant trois jours. Libérée le 30 janvier 1942 et malgré son placement en résidence surveillée, elle tente de rejoindre la Résistance, mais elle est arrêtée la le 2 mai 1942. Elle connaît différentes prisons : les forts Vauban à Alès, à Nîmes, les Présentines à Marseille, la prison des Baumettes à Marseille en février 1943, la centrale de Rennes en février 1944 et en mai, le fort de Romainville en région parisienne. Le 6 juin 1944, elle est déportée au camp de Ravensbrück sous le Matricule 42191 avant d’être affectée au Kommando Schonefeld du camp de Buchenwald à Leipzig, où elle travaille à la fabrication d’obus. Les SS évacuent le camp le 13 avril 1945. Au bout de 3 jours de marche forcée avec deux autres camarades (dont Andrée Julien), elles s’enfuient et rencontrent des prisonniers de guerre français qui les aident jusqu’à ce qu’elles soient récupérées par les forces alliées. Josette retrouve sa famille et son fiancé René Roucaute. Le 23 août 1945, ils se marient. Josette travaille ensuite dans la presse du Parti communiste : l'Avant-Garde, Miroir Sprint. De 1956 à 1960 à Prague avec son mari, elle œuvre au Mouvement de la Paix. De 1965 à 1982, elle est conseillère municipale puis adjointe au maire du Blanc-Mesnil. Son mari décède en 1972. Elle participe activement au devoir de mémoire dans les établissements scolaires de sa commune puis du département du Gard qu’elle retrouve en 1982. Dans les associations d’anciens combattants, de résistants (FNDIRP, AFMD, CADIR), elle prend des responsabilités. Elle fait partie pendant des années du jury départemental du Concours National de la Résistance et de la Déportation. Elle est aussi une cheville ouvrière dans l’équipe qui a réalisé, le cédérom « la Résistance dans le Gard ». Chevalier de la Légion d’honneur, médaille militaire et palmes académiques sont les justes reconnaissances officielles qu’elle a reçues. Nous présentons à sa famille toutes nos condoléances. J’avais pour ma part une très grande affection pour Josette et n’oublie pas ses encouragements."

Abdel Samari

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