L’heure des enchères. Dans la Ville, de nombreux nîmois bruissent sur l’éventualité d’un accord entre Franck Proust et Julien Plantier. Mais les états-majors sont divisés sur la question. Côté Plantier, les élus qui le soutiennent pour une grande partie n’ont pas très envie de retourner avec leurs bourreaux. Mais les conseillers de l’ex-premier adjoint sont particulièrement favorables à faire un ticket commun. Et le principal intéressé ? Il le souhaite aussi. Mais il veut être considéré à sa juste valeur. Comme ce n’est pas encore le cas, il fait monter les enchères. Il aura l’occasion de mettre à exécution son objectif avec l’inauguration de sa permanence de campagne. Place Séverine, mercredi soir, plus de 300 Nîmois sont attendus pour découvrir les lieux et entendre le discours du quadragénaire. Cette démonstration de force suffira-t-elle à convaincre Franck Proust ? Ce n’est pas certain. Alors, Julien Plantier envisage de proposer un second rendez-vous au président de l’Agglo. Pour avancer et trouver un terrain d’entente. En vain ? Le candidat de Fournier veut prendre le temps et n’a pas encore lancé véritablement sa campagne. Pour le moment, il pense qu’il n’a besoin de personne pour s’imposer. C’est la petite musique que l’on entend au Colisée et à la Ville. Qu’est-ce que Julien Plantier va véritablement apporter ? Ses idées, son expérience de la campagne de 2020 et sa stratégie digitale. Et après ? Son électorat ? Sa capacité à mobiliser les jeunes nîmois ? Pas sûr, selon des proches du président de Nîmes métropole. Pour eux, Julien Plantier n’apportera rien au moment du vote. Ses voix se confondront forcément à un moment ou à un autre avec celles de Franck Proust. Ils sont dans la même famille, vont porter peu ou prou les mêmes propositions, comme nous le souffle un élu municipal de la majorité. Le seul ennemi de Franck Proust aujourd’hui, c’est Vincent Bouget et la gauche. Malgré le contexte politique national dégradé, et le risque de voir l’extrême-droite s’emparer du pouvoir à l’Assemblée nationale et à Matignon en cas de dissolution. « Nîmes sera épargnée » sont convaincus les éminences grises à droite. À voir. Une chose est certaine : pour le moment, il est impossible de dire si un accord entre les deux hommes de droite aura lieu. Et si c’était le cas, cela pourrait arriver très tard, en janvier 2026 peut-être. Comme en 2001 lors de l’accord entre la droite et le centre qui a permis la victoire de Jean-Paul Fournier contre le maire sortant communiste ? C’est l’hypothèse qui tient le plus la corde. Mais dans quel état sera la corde en début d’année ?
Amal présidente ? C’est fait. Amal Couvreur sera bien sur la liste de Vincent Bouget selon nos informations. « Elle va partir quelques jours en vacances aux côtés de sa famille pour profiter des derniers instants avant une longue campagne. Elle est surmotivée pour battre la droite et l’extrême-droite », explique son entourage. Cet engagement politique, Amal Couvreur veut le traduire pour les Nîmois après la victoire. « Elle n’y va pas pour faire de la figuration. Carole Delga soutient Amal très fortement et a exigé des communistes la place de numéro 2 », raconte un conseiller régional. Mais cette deuxième place sera-t-elle synonyme d’un pouvoir partagé avec Vincent Bouget ? « Amal Couvreur est légitime pour être la présidente de Nîmes métropole », complète un acteur de premier plan au Département du Gard. Le perdant dans l’histoire pourrait donc être Pierre Jaumain... « Il y a de la place pour tout le monde, mais indéniablement à Nîmes, personne ne connait Pierre Jaumain. En revanche, la présence d’Amal Couvreur est déterminante pour la victoire. » Notre sondage exclusif avec Opinion Way confirmait en effet que la personnalité la plus populaire à Nîmes en vue des municipales s’appelait Amal Couvreur.
En queue de peloton. La guerre interne entre le président du SDIS du Gard et le directeur, le colonel Carret, est loin d’être finie. En témoigne le courrier adressé par Alexandre Pissas aux élus du Département du Gard cette semaine. Ce dernier témoigne dans sa missive en date du 7 octobre de sa rencontre avec la Direction générale des finances publiques (DGFIP), pour évoquer la situation financière de l’établissement, « notamment au regard de certains engagements comptables. » Le président Pissas complète sa lettre d’un courrier officiel des Finances publiques qui fait état pour l'exercice 2025, d’un allongement significatif des délais de paiement aux fournisseurs « au-delà du délai réglementaire précité (…) L'allongement provient essentiellement d'une dégradation du délai de mandatement au sein des services du SDIS. Cette situation s'explique notamment par une gestion de trésorerie à flux tendus, le recours à des lignes de trésorerie pour pallier des besoins temporaires de liquidités et l'édiction d'ordres de priorité de paiement. » Ainsi, « le SDIS a un score de 67/100 pour l'exercice 2024. À l'échelle nationale, le SDIS du Gard est en 90ᵉ position. À titre de comparaison, le SDIS de l'Ardèche a un score de 100/100. » Quelle est la réponse d’Alexandre Pissas ? « Je ne considère pas cette situation comme particulièrement grave, mais elle nécessite néanmoins d'être corrigée. En effet, se situer au 90e rang national sur 100 SDIS en matière de performance financière n'est pas satisfaisant pour notre collectivité. » Et le président de conclure par un tacle à son directeur : « Lorsque le Colonel Carret, a affirmé lors du conseil d'administration que « tout était tiré au cordeau », il m'a semblé utile de rappeler que certains axes de progrès demeuraient nécessaires. »
Pas content. La CGT est un syndicat puissant au sein de la Ville et du Pays d’Arles. On se rappelle notamment du mouvement de protestation en début de mandat contre Patrick de Carolis ou encore les oppositions à la rénovation de la Bourse du travail afin d’accueillir l’ensemble des forces syndicales. Les tensions : Maria Nogueira, secrétaire générale de la CGT et représentante du personnel, en a fait aussi les frais au moment de son embauche comme chargée de mission auprès de Frédéric Jouve, le directeur général des services. Un deuxième épisode pourrait naître avec sa participation possible sur la future liste du maire sortant. Reste à savoir désormais comment la CGT compte user de son pouvoir à l’approche des municipales. Il y a de grandes chances qu’elle en soit l’une des actrices. Peut-être même en soutenant en coulisse un candidat futur opposé à De Carolis…
Tout le monde il est gentil. L’affaire pour Patrick de Carolis n’est pas simple. Alors qu’il termine son premier mandat, il porte une véritable ambition pour un second. Avec déjà des projets plein la tête. Trois priorités sont sur la table : le changement climatique, la production de logements et le développement d’une population d’étudiants. Pour y parvenir, il a besoin absolument des financements de la Région Paca et d’un certain Renaud Muselier, le président. Encore davantage avec le contexte politique chaotique et les finances catastrophiques au Département des Bouches-du-Rhône. En 2020, à son arrivée, la relation entre les deux hommes était épouvantable. Depuis, tout s’est réchauffé. Mais le patron de la Région Paca a bien l’intention de donner son avis sur la composition de la future liste. Le début des problèmes pour De Carolis. Son fidèle premier adjoint, Jean-Michel Jalabert, ne veut pas entendre parler de Cyril Juglaret, le protégé de Muselier. Désormais aussi sous le pavillon de Mandy Graillon. « Le maire reçoit chaque semaine à huis clos Jean-Michel pour le convaincre. Mais rien n’est facile », explique une source municipale qui rajoute : « Patrick de Carolis est malheureux de cette situation. Lui veut travailler avec tout le monde et ne supporte pas les querelles. C’est le Jean Yanne d’Arles (l’humoriste avait réalisé un film « Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil », NDLR). » Quelle porte de sortie alors ? « Jean-Michel Jalabert consulte pour monter sa liste. Il va finir par s’y résoudre si de Carolis ne tranche pas », confirme un proche du premier adjoint.
Tremble, Franck Proust. L’inauguration du local de Julien Plantier mercredi prochain est une étape importante dans la campagne du jeune Nîmois. Le nombre de présents déterminera sa portée à l’heure actuelle et sa capacité à maintenir le rapport de force avec la droite. « Il y a plus de 300 inscrits à la fin de la semaine. Nous allons faire une véritable démonstration de force », explique avec le sourire l’un des élus du groupe Nîmes avenir. « En comparaison à la fête des Républicains, il y a quelques jours, où on a compté à peine 260 repas dont des bus dépêchés dans tout le département... Si j'étais Franck Proust, je m’inquiéterais sérieusement. » Julien Plantier a l’intention de prendre la parole, un discours rodé appelant à la mobilisation, mais aussi à l’union, selon nos informations. « Il voulait faire son discours sans note, on l’a convaincu du contraire, le moment est trop important. Il va aussi faire une nouvelle proposition à destination des seniors nîmois. » Du côté de la Ville et de l’Agglo, comme à chaque fois, des taupes seront là pour identifier les traîtres. « Franchement, 300 personnes, c’est peu pour un candidat qui veut tout révolutionner. Il suffit de prendre les 50 personnes autour de lui et de les multiplier par le nombre d’invités de chacun. Il y aura surtout les amis et la famille », tacle un élu de la majorité. Ce sera toujours plus que les soirées du vendredi soir à la fédération LR où on peut compter les participants sur ses doigts.
La rencontre secrète. En coulisse, celui qui pilote la campagne de Franck Proust porte un nom : Gerardo Marzo. Le conseiller spécial du maire de Nîmes est à la manœuvre en toutes circonstances. L'homme est convaincu de la victoire du président de Nîmes métropole. Son expérience depuis de nombreuses années dans les campagnes électorales est un véritable atout. Pour la potentielle union à venir entre Plantier et Proust, il est aussi capital. Vendredi matin, il a fait un premier pas. En acceptant de prendre un café avec Jérémy Rosier, la tête pensante de Julien Plantier. Difficile de savoir précisément la teneur des échanges, mais il semble que les premières négociations soient enclenchées. À la fin, ce sont les têtes de liste qui décideront, mais l’avis des deux conseillers compte énormément. « En réalité, la rencontre entre Proust et Plantier n’a pas donné grand-chose. Ce sont les artisans de la campagne qui entrent donc en scène pour tomber d’accord et faire avaler la pilule aux deux candidats », pense savoir un acteur important de la politique nîmoise.
Flambeau. Pour terminer son quatrième mandat, Jean-Paul Fournier a déjà le programme en tête. Il lui reste à porter ses deux derniers grands projets. H2, le Palais des Congrès dont l’inauguration a été repoussée en raison d’un incendie cet été. La date est fixée au 6 décembre prochain. Mais un autre évènement tient particulièrement à cœur le maire de Nîmes : le parc Jacques-Chirac. Même si les travaux démarrent à peine, il va faire un geste inaugural au mois de novembre. Le lancement des travaux est prévu pour le 8 novembre en présence du petit-fils de l'ancien président de la République : Martin Rey-Chirac. « Ce seront ses deux dernières grandes sorties. Et l’occasion de matérialiser la transmission à Franck Proust. Avec le Palais des Congrès, rappeler qu’il engage le candidat à faire fructifier cet investissement. Et pour le parc Jacques-Chirac, lui donner les clés pour suivre attentivement les travaux et respecter le cahier des charges », explique un acteur municipal. La seule crainte du maire ? « Que Franck ne gagne pas et que le prochain maire change le nom du parc alors que pour lui, l’hommage à l’ancien président de la République de droite est primordial. »
Le néant. Sur Facebook, la page de Michel Sala, l’ancien député de la 5e circonscription, est toujours ouverte. Ce qui a le don d’agacer les équipes du député UDR Alexandre Allegret-Pilot. Pourtant, l’ex-parlementaire Insoumis ne diffuse plus aucun message depuis sa défaite. Sa page n’est donc plus du tout active. Qu’importe, à l’extrême-droite, la seule obsession n’est pas de faire avancer les dossiers du territoire, mais de trouver les moyens d’enquiquiner tout le monde et particulièrement la gauche. Selon l’une de nos sources, le député pourrait même aller jusqu’à porter plainte pour usurpation de titre. Toujours le folklore, rien que le folklore.
Le retour de Giraudier. Plus que quelques jours avant le retour d’Éric Giraudier à la présidente de la CCI Gard. Empêché six mois par le préfet de Région, le patron de la chambre consulaire est regonflé à bloc. « Il va y avoir un embouteillage d’évènements pour son retour, comme cela n’a jamais été le cas. Dès le 1er novembre, il lance Gard 2030, l’évènement pour la transmission des entreprises, Transmiccibles. Sans compter le salon Nimagine et Miam à Alès. Décembre ne sera pas en reste, on va en bouffer du Giraudier », s’amuse un élu de la CCI. En réalité, même s’il n’était plus en fonction temporairement, Éric Giraudier a gardé un œil avisé sur les actions de la CCI. « Et même si le préfet à Toulouse pensait tout savoir, la réalité dans la tête des chefs d’entreprise n’a pas changé pendant cette période. » Face au contexte économique très compliqué, cette situation a fait prendre un retard évident dans la bonne marche de l’institution… « Les élus n’ont jamais accepté cette sanction, ils ont donc freiné les dossiers en attendant le retour du président… »