Un des plus gros budgets du Gard, seule commune bordée par la mer, un des plus grands ports de plaisance d'Europe... Les atouts du Grau-du-Roi ont de quoi séduire. Ils sont pour l'instant quatre pour un seul poste : Robert Crauste, Charly Crespe, Bernard Luciani et Alain Guy. Ce dernier s'était déclaré en avril dernier et possède la particularité d'être encarté à l'UDR, le parti d'Éric Ciotti.
Hier soir, c'était le grand lancement de sa campagne. "Votre soutien et votre engagement témoignent de l'importance de notre mission collective. Cet événement a été un succès, grâce à votre enthousiasme et à votre détermination", écrivait-il sur sa page Facebook.
Seul hic, son parti politique a déclaré soutenir un autre candidat : Bernard Luciani, en association avec le Rassemblement national. Malgré ses idées de droite, Alain Guy partira donc sans étiquette, un choix qu'il assume pleinement : "Les décideurs de Paris ont préféré investir Bernard Luciani. Mais, pour une gestion municipale, le maire doit être libre, je ne veux pas d'étiquette." Sa décision de poursuivre la bataille a le don de piquer un peu les deux députés Nicolas Meizonnet et Alexandre Allegret-Pilot : "Dans l'intérêt de la nation, il n'y a pas d'aventure solitaire, j'en appelle à la responsabilité de chacun. Si certains vont au bout de leur démarche malgré tout, ils seront les premiers responsables d'un échec", affirme le premier nommé.
"Avec Alain Guy, on discute de manière naturelle. Sa candidature ne contribue pas à l'intérêt commun, et une décision sera prise le cas échéant", ajoute Alexandre Allegret-Pilot, responsable UDR dans le Gard. "Alain Guy est quelqu'un qui nous laisse penser qu'il a très envie d'être candidat. Il s'est soustrait à ses obligations internes au sein de l'UDR", renchérit le député Meizonnet.
De son côté, Alain Guy se défend sur sa candidature en affirmant qu'il possède, dans son camp, des poids lourds de la politique locale graulenne : Jacky Kremer, référent de "Notre France" de Henri Guaino, Enry Bernard Bertrand et Daniel Fabre, représentant de "Debout la France". Il fustige par la même occasion Bernard Luciani, un "revenant absent de l’échiquier politique local depuis 2014", et remet une couche sur Charly Crespe qu'il qualifie de "Robert Crauste 2.0, un sosie plus jeune". S'il devait être battu au premier tour, il ne donnerait aucune consigne de vote au second, peu importe les candidats qui y seraient.