Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 22.05.2019 - coralie-mollaret - 4 min  - vu 297 fois

LE 7H50 d’Éric Andrieu : « Macron confisque le débat des Européennes ! »

Le 26 mai, les électeurs seront appelés aux urnes pour les Européennes. Dans le Gard, les candidats inscrits sur les listes nationales ou en déplacement dans le Gard répondent à votre journal quotidien.
L’eurodéputé socialiste sortant Éric Andrieu, numéro 3 sur la liste « Envie d’Europe » menée par Raphaël Glucksmann (Photo : Coralie Mollaret)

L’eurodéputé socialiste appelle les électeurs à regarder au-delà des frontières de la France avant le vote du 26 mai.

Objectif Gard : Vous étiez en déplacement hier dans le Gard. Que représente pour vous ce département ? 

Éric Andrieu : Les socialistes gardois sont d’abord des amis. Et puis, votre département représente ce que j’ai envie d’incarner : l’Europe du quotidien. Hier matin, nous avons visité une maison de santé à la Grand’Combe, financée en partie par l’Union européenne. Malheureusement, les électeurs ne savent pas ce que l’Europe fait pour eux. Que ce soit dans la formation professionnelle, l’insertion, les problèmes de santé ou de mobilité… L’Europe intervient.

Vous êtes député européen sortant. Pourquoi vous représenter ?

Je suis vice-président du groupe social-démocrate au parlement européen. Je suis un homme de Gauche ! Dans ma responsabilité, j’ai le budget de l’Union européenne, la cohésion, la pêche… Je suis également rapporteur de la PAC (Politique agricole commune). Un dossier qui me tient à coeur et pour lequel j’ai envie de m’investir. Pour l’instant, nous l'avons votée en commission mais pas encore au parlement. Je me représente pour faire aboutir la politique agricole et alimentaire telle que je la conçois. Une politique qui garantit un revenu à nos agriculteurs tout en protégeant l’eau et les sols.

Si l’on s’intéresse à votre bilan, de quoi les Européens peuvent-ils vous remercier ?

Dans mon secteur, on peut me remercier d’avoir écrit le rapport sur la PAC, en particulier sur la viticulture. Nous lui avons redonner des moyens, en autorisant les plantations jusqu’en 2050 au lieu de 2023. Cet outil de régulation a permis de donner à la filière des perspectives sur le long terme. Il y a aussi l’étiquetage sur le vin : bientôt vous saurez exactement les ingrédients et calories qui se trouvent dans votre bouteille. Ça m’a demandé un an et demi de travail avec les professionnels du secteur. Ils ont accepté dans l’intérêt des consommateurs.

Pour les agriculteurs, l’Europe c’est aussi les retards dans le paiement de la PAC…

Alors, ça, c’est un problème franco-français. L’État dit qu’ils ont des problèmes de logiciel… C’est ça ! C’est surtout que le ministère fait de la trésorerie avec l’argent de l’Europe.

Les aides aux agriculteurs vont-elles baisser après le départ de la Grande-Bretagne de l’Europe ?

Vous savez, l’Europe, c’est un combat. Le budget de l’Union européenne est tributaire des contributions des états à hauteur de 1,08% de leur PIB. La sortie du Royaume-Uni va nous priver de 12 milliards d’euros. Ajoutés aux nouveaux défis, comme l’immigration ou la défense, on chiffre nos dépenses supplémentaires à 24 milliards d’euros. C’est le delta à combler. Ce que proposent les libéraux et conservateurs, c’est que l’on rogne sur les budgets sociaux ou ceux liés à la santé tout en diminuant la PAC de 15%. Moi, je dis non ! Il faut que les États participent à 1,30% de leur PIB pour assumer les politiques existantes et financer les nouvelles.

Quel est l’enjeu des Européennes pour le Parti socialiste ?

C’est de réussir le pari de l’union des forces de Gauche, réunies autour de notre liste Envie d’Europe (Parti socialiste, Place publique, Nouvelle donne…). Dans notre future politique, nous devons retrouver les valeurs de solidarité, d'égalité ou de justice.

Selon les sondages, le PS avoisine 5% d’intentions de vote. L’enjeu pour le parti ne serait-il pas plutôt de rester dans le paysage politique ?

Le 26 mai, ce n’est pas une élection nationale ! En Europe, les socialistes existent toujours ! C’est un mensonge d’État de vouloir uniquement présenter le match entre le Rassemblement national et la liste de la majorité présidentielle. Au lendemain de l’élection, il y aura 750 députés européens. Ils se répartiront en huit groupes politiques avec deux groupes majeurs : PPE (Parti populaire européen) où siègent les Républicains et le parti social-démocrate dans lequel se trouvent les socialistes. Aujourd’hui, nous sommes à 20 sièges d’écart. L’avenir de l’Europe ne se joue pas en France. Emmanuel Macron nous confisque le débat !

Coralie Mollaret

coralie.mollaret@objectifgard.com 

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Coralie Mollaret

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