Entre père et fils, deux générations réunies dans une soirée placée sous le signe du swing façon Huchette. Alors que l’événement, qui devait savoir lieu l’année dernière lors de l’anniversaire des 20 ans de la disparition de Guy Labory, avait été annulé pour cause d'intempéries, finalement le quatuor donnera concert cette année dans le Gard. Entretien avec Michel Pastre.
Objectif Gard. Vous êtes Nîmois, mais votre parcours vous a mené ailleurs. Comment définiriez-vous votre ancrage dans le Gard ?
Michel Pastre. Je suis saxophoniste de jazz et chef d’orchestre. J’ai grandi à Nîmes, même si aujourd’hui je vis à Paris. Mon père faisait déjà partie des passionnés de jazz dans les années 50-60. J’ai moi-même commencé à jouer en amateur dans les années 80 du côté de Nîmes. C’est une histoire de famille : mon père, puis moi, et maintenant mon fils.
Ce concert s’inscrit dans l’hommage rendu à Guy Labory. Quel lien personnel gardez-vous avec lui ?
Je l’ai bien connu. Quand j’étais enfant, j’ai assisté au premier festival de jazz dans les arènes de Nîmes, en 1976. J’avais 10 ans. Je me souviens encore de l’orchestre de Dany Doriz sur scène. C’est un clin d’œil à Guy Labory, au premier festival, à toute cette mémoire-là.
C’est un retour vers le futur ! Le projet que vous présentez à Saint-Gervasy est particulier. Pouvez-vous nous en dire plus ?
C’est un orchestre que nous avons monté avec Dany Doriz. Deux pères et deux fils : César Pastre à l’orgue, Didier Doriz à la batterie. Le projet existe depuis quatre ans, on a enregistré un disque doublement primé par l’Académie du Jazz et le Jazz Hot Club de France. C’est une formation qui tourne régulièrement, mais ce sera une première en salle dans le Gard.
Comment s’est construite la rencontre avec Stéphane Kochoyan et le Nîmes Métropole Jazz festival ?
Avec Stéphane, on se connaît depuis longtemps, depuis le lycée Daudet où nous avions monté un jazz club avec un prof de mathématiques du lycée (NDLR André Froment). Ensuite, on s’est un peu perdus de vue. Ces dernières années, on s’est retrouvés et c’est comme ça que je suis revenu dans le festival.
À quoi doivent s’attendre les spectateurs le 10 octobre ?
Un jazz qui swingue dans sa tradition la plus pure. Dany Doriz est un vibraphoniste exceptionnel, il a joué avec Lionel Hampton. Moi, j’ai toujours aimé ce jazz qui chauffe, qui donne envie de danser. On va partager cette énergie avec le public.
Et vos projets après ce concert ?
Je prépare une tournée avec deux grands saxophonistes américains, Harry Allen et Scott Hamilton, au printemps prochain. Il y aura des concerts et un disque. J’ai aussi mon big band, même si c’est plus compliqué à faire tourner. Et plusieurs formations plus petites. Mais je suis toujours très heureux de revenir à Nîmes quand l’occasion se présente.
Propos recueillis par Yannick Pons