C’est le genre de coach qui ne passe pas inaperçu en match. Niché sur son banc de touche, tout le monde reconnaît son petit accent brésilien lorsqu’il donne ses consignes à ses joueurs. Rogerio Moreira, natif de Diadema, au sud du Brésil, a effectué presque toute sa carrière professionnelle en France, de 1993 à 2013. Passé par Rouen, Créteil ou encore le Stade Brestois, l’attaquant d’1,87m a également connu le Gard avec l’OAC et le Nîmes Olympique, avant de terminer au FC Bagnols-Pont, où il a ensuite embrassé une carrière d’entraîneur.
Reconnu comme un coach très proche de ses joueurs, mais exigeant quand il le faut, le buteur brésilien, qui n’a rien perdu de sa technique, se livre avant ce nouveau tour de Coupe de France, où il faudra créer l’exploit face à une équipe classée trois divisions au-dessus.
Objectif Gard : Vous voilà au 5e tour de la Coupe de France. Comment vivez-vous cette aventure ?
Rogerio Moreira : La Coupe, c’est surtout pour les joueurs. C’est une aventure spéciale, car affronter des équipes plus fortes reste toujours intéressant. Aller plus loin n’est pas notre objectif principal, mais atteindre le 5e tour, c’est déjà très bien. Cette saison, on a joué plus de matchs de Coupe que de championnat, ce qui nous donne du rythme. On a même éliminé une équipe de R2, ce qui permet aux joueurs d’évoluer dans des matchs à haute intensité. On ne va pas faire de changement, on va jouer avec l'équipe qui joue depuis le début du championnat.
Qu’est-ce qui a fait la différence dans les tours précédents ?
On était dans une bonne dynamique. On a su imposer notre rythme face à une R2, malgré quelques absents chez eux. La Coupe nous aide aussi à préparer le championnat, en gardant tout le monde dans le bon rythme.
Le prochain adversaire, Castanet-Tolosan (N3), évolue trois divisions au-dessus. Comment préparez-vous ce match ?
On ne change pas nos habitudes. On a deux entraînements par semaine et nos joueurs travaillent, donc on ne peut pas faire plus.
Quels seront les mots-clés pour espérer créer l’exploit ?
(Thomas Garcia, adjoint) : Il faudra jouer comme un match normal, tout donner, mettre beaucoup d’intensité et essayer de créer l’exploit. On n’a rien à perdre et il y aura sûrement du monde à Anduze. Ce sera une belle journée.
Sentez-vous une ferveur particulière autour de l’équipe ?
Pas vraiment pour le moment. Le 5e tour, ce n’est pas encore énorme. À partir du 6e ou 7e, là oui, il y a plus d’engouement. Après t’espère toujours avoir une équipe professionnelle. Mais affronter une N3, c’est déjà bien pour nous.
Un début de championnat prometteur
Deux matchs, deux victoires en championnat en plus des trois victoires en Coupe : comment expliquez-vous ce départ parfait ?
La Coupe et le championnat, c’est lié. La Coupe tire le groupe vers le haut, elle donne un supplément d’âme.
Comment conciliez-vous Coupe et championnat ?
Pour l’instant, ça se passe bien : pas de blessés, pas de reports. Donc aucun souci d’organisation.
Cette dynamique peut-elle servir de moteur avant le match face à la N3 ?
Oui, la confiance est là. Cinq victoires de suite, c’est positif. Mais il ne faut pas oublier l’écart de niveau. On ne va pas arriver et se dire, « on va passer et c'est normal ». La normalité des choses fait qu'ils sont favoris et nous, on est le petit club. Donc on ne va pas changer les choses parce qu'on a gagné cinq matchs.
Quels sont vos objectifs cette saison ?
Notre priorité, c’est le championnat. On vise le haut du tableau, la montée. L’an dernier, on avait fini sixièmes après un mauvais départ, mais on était allés jusqu’au 7e tour de Coupe (défaite 1-3 contre Haut-Lyonnais (N3)), mais après la coupe, c'est dangereux parce que ça laisse beaucoup d'énergie. C’est exigeant, il faut un effectif large, ce qu’on n’a pas toujours. Donc l’objectif reste la montée.
Un groupe uni et ambitieux
Comment décririez-vous votre groupe ?
Il y a un excellent état d’esprit. On reste humbles, on bosse ensemble. Le groupe vit très bien, beaucoup de joueurs se connaissent depuis trois ans. Les quelques nouvelles recrues se sont bien intégrées. Cette cohésion, c’est notre force.
Et votre style d’entraîneur ?
Je m’adapte à l’adversaire. Les joueurs sont à l’écoute, et c’est essentiel. On essaie d’être proches d’eux tout en restant exigeants. On mélange nos qualités pour faire progresser le club et l’équipe.
Thomas Garcia, comment décririez-vous votre coach ?
C’est un entraîneur très proche de ses joueurs, perfectionniste, et c’est sa grande force. Il crée une vraie cohésion, et ça se ressent sur le terrain. C’est un ensemble qui fonctionne très bien cette saison.